Elections municipales : Tours choisit un maire écologiste

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Favori, après être arrivé en tête au premier tour, le 15 mars dernier, Emmanuel Denis a transformé l’essai ce dimanche 28 juin en l’emportant avec près de 10 points d’avance sur Christophe Bouchet (54,77% des voix contre 45,23%). Pour la première fois de son histoire la ville de Tours aura donc un maire écologiste.

L’histoire est belle pour la gauche, d’autant plus qu’elle était loin d’être écrite il y a encore un an. Il aura fallu un large rassemblement réalisé au cœur de l’hiver, après des semaines de discussions, de désaccords et finalement d’union sous l’étiquette « Pour Demain, Tours 2020 », liste labellisée « rassemblement des écologistes, des citoyens et de gauche » pour réussir à reprendre à la droite une ville perdue en 2014 et dépasser le traumatisme qui s’en est suivi.

6 mois de campagne pour convaincre les électeurs, pour dépasser les clivages originels, réussir une union allant des Insoumis aux socialistes en passant par les écologistes donc, moteurs principaux de la liste, derrière leur tête Emmanuel Denis.

Emmanuel Denis (c) Pascal Montagne

Ce dernier a passé 6 ans dans l’opposition municipale où il a pu apprendre les codes de la gestion municipale, analyser les choses, préparer le coup d’après. Dès 2017, il lançait ainsi les Cogitations Citoyennes afin de réfléchir à un projet municipal pour 2020.  Une rampe de lancement à l’origine du projet municipal 2020, dans lequel la large place de la transition écologique ne laissait aucun doute sur son orientation première. « Nous voulons une écologie solidaire et démocratique » expliquait-il ainsi en début d’année, aux côtés de ses colistiers. Une idée première, finalement dans la veine de la prise de conscience de l’urgence climatique ces dernières années, et qui allait porter ses fruits. En promettant « une ville apaisée », « en pointe de la transition environnementale », Emmanuel Denis et ses colistiers ont visé juste. La vague verte, écologiste, de ces élections municipales en France, vient le confirmer.

A l’image de ce qu’avait réalisé Eric Piolle à Grenoble en 2014, Emmanuel Denis se fond ainsi dans une écologie politique nouvelle, capable d’être un moteur pour la gauche et de rassembler les partis voisins. La construction du projet, celle de la liste puis de la campagne ont été habilement menées par étapes. L’idée de rassembler au 1er tour pour créer une dynamique, puis de la consolider et montrer le réalisme du projet au second tour afin d’élargir l’électorat dans les derniers jours de campagne, ont finalement permis d’asseoir une victoire nette. Et même si l’abstention a atteint de nouveaux sommets, cette victoire n’est finalement pas au rabais.

Scène de joie devant l’Hôtel de Ville de Tours (c) Pascal Montagne

Reste maintenant que l’espoir de renouveau proposé par le candidat écologiste devra se transformer en réalité dans les 6 prochaines années. Alors que les électeurs se montrent élections après élections, adeptes du zapping politique, cherchant de plus en plus des alternatives aux pouvoirs en place, comme ce fut le cas avec la vague En Marche en 2017, ou celle écologiste cette année, le risque de décevoir peut être à la hauteur de l’espoir suscité. Et puis il y aura forcément le besoin de réponse à la crise démocratique, marquée par l’abstention et les échos d’une demande de plus en plus forte de démocratie plus directe, d’implication dans les projets locaux. « Nous portons l’idée d’une écologie solidaire, plus démocratique. On a travaillé ce projet depuis 3 ans. Demain on aura une belle équipe à la tête de la ville. On a une belle aventure à vivre qui ne sera pas facile, mais j’espère que l’on pourra construire une belle ville avec les Tourangelles et les Tourangeaux. » racontait Emmanuel Denis hier soir devant ses colistiers et militants, bien conscient que le travail qui s’annonce sera complexe et passionnant à la fois.

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