[De Tours au Québec] En passant par Bourges, rencontre avec Emilie Kahn

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Après des reportages en Espagne et au Togo, 37 degrés a pris la direction du Québec. On vous a fait découvrir la ville jumelle de Tours, Trois-Rivières, et plusieurs parcours de vie. Pour clore cette série, il a fallu prendre la route jusqu’à Bourges où le Printemps accueillait pour la deuxième fois une sélection d’artistes du Canada. Dont Emilie Kahn…

Avant de commencer, une petite vidéo pour bien comprendre de qui on parle :

Emilie Kahn est canadienne, originaire d’une province anglophone du pays. Aujourd’hui elle vit à Montréal, la capitale économique du Québec. L’artiste maîtrise parfaitement le français mais n’a jamais imaginé s’en servir pour chanter. Harpiste, on l’a connue précédemment sous le nom d’Emilie & Ogden avant qu’elle ne reprenne son vrai nom pour la sortie de son nouvel album Outro le 22 février 2019.

Vêtue d’une longue robe rose, la chanteuse et musicienne nous accueille dans l’herbe, entre ombre et soleil, à quelques mètres de l’eau. Elle vient de participer à un brunch professionnel dédié aux artistes québécois, le deuxième du genre au Printemps de Bourges : « j’ai l’impression que les Français sont très curieux par rapport aux artistes canadiens. On est toujours bien reçus ici, c’est naturel d’y tourner. »

« J’ai toujours une empathie pour les versions antérieures de moi-même »

La France, Emilie Kahn y vient régulièrement pour des concerts, il y a quelques années elle avait par exemple participé à un événement aux côtés d’Eddy de Pretto. Sa pop douce est pleine de messages : « c’est un album qui évoque le passage à l’âge adulte. Je l’ai écrit à la sortie d’une rupture vraiment intense, il est conçu un peu comme un regard sur mes émotions, sur l’intensité romantique de ma jeunesse. J’étais obsédée par l’amour. C’était excitant : vivre tout le temps dans un état d’amour ou de tristesse intense. Excitant mais aussi malsain. Il y a une certaine nostalgie de cette partie de ma vie : j’ai toujours une empathie pour les versions antérieures de moi-même mais ça fait aussi du bien de grandir, je me sens plus indépendante et je commence à écrire sur d’autres choses comme les inégalités sociales. Mais pour moi, il y a toujours une forme d’auto-analyse lorsque l’on écrit. »

L’écriture, Emilie a parfois du mal à s’y mettre : « j’essaie de plus en plus de prendre le temps, parfois je trouve que mes idées ne sont pas à la hauteur. Certains artistes ont des banques de chansons, pour moi c’est plus ponctuel. » D’ailleurs, la chanteuse et musicienne apprécie parfois de reprendre un autre travail :

« J’ai travaillé six mois entre la fin de l’enregistrement de l’album et le mois de mars car je n’avais pas de revenus. Je le ferai peut-être encore : j’aime ! Ça me permet de sortir de la pression, de voir d’autres gens. »

Avec Outro, la canadienne teste aussi une nouvelle expérience sur scène, moins centrée sur sa harpe : « ça me permet de ne plus être tout le temps assise, de jouer avec les loop (les boucles, ndlr), de créer un autre univers. » Cela dit, Emilie Kahn reste très attachée à cet instrument inhabituel dans le monde de la pop et qu’elle pratique depuis dix ans : « au départ je pensais que ce n’était pas un instrument pour moi. A l’école j’avais commencé à composer au piano et à la guitare puis j’ai vu une harpiste jouer et j’ai eu le coup de foudre. La harpe a un son vraiment spécial, tellement résonnant. Ça me parle beaucoup. C’est comme une bulle de sons et d’harmonie. »

Le résultat c’est un album intime, où l’on peut se lover enveloppé par les sons de la harpe. A écouter chez soi ou dans un lieu intimiste, comme ce jardin de Bourges investit par Emilie Kahn pendant le Printemps : « c’était magnifique, très apaisant. »

Photo : Claire Vinson


Un degré en plus :

On retiendra aussi que les liens entre Bourges et le Québec se font également via les iNOUiS, son dispositif de découverte, un des lauréats gagnant la possibilité de se produire au festival d’été de la ville de Québec début juillet.

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