Inaugurations, prises de parole publiques… Dans ces instants, les politiques sont au sommet de leur art et se mettent en scène, n’hésitant pas à partager le tout sur leurs réseaux sociaux. Des instants de com’ privilégiés qui se répètent à l’envie. Mais que se passe-t-il dans leur tête au moment de la photo ? A la rédaction de 37 degrés, on est du genre indiscrets et on a trouvé le moyen de s’infiltrer dans le cerveau de nos élu(e)s pour humer le fond de leurs pensées. On a longuement hésité avant de conclure qu’on ne pouvait pas garder ça pour nous… Évidemment les photos sont réelles, les commentaires moins…
Aujourd’hui, plongée dans l’esprit de Fabienne Colboc, députée LREM de la 4ème circonscription d’Indre-et-Loire.
« Là, je ne dois pas me rater. Cette prise de parole dans l’hémicycle, c’est le juge de paix, mon ‘Instant Simone Veil’. Pour une fois, les bancs de l’Assemblée sont bien garnis. Forcément, tout le monde a vu ma vidéo sur France 3 pendant la campagne, celle où je baragouine vaguement une réponse. Il m’a fallu regarder 43 fois le ratage de Le Pen au débat d’entre-deux tours de la présidentielle pour m’en remettre. Parait même qu’elle est montrée en contre-exemple dès l’entame de n’importe quelle formation sur la communication de crise. Si Vidéo Gag existait encore, ils en auraient sans doute fait leur générique…
Mais bon, ça ne m’atteint plus.
Maintenant je suis rôdée : droite comme un I, souriante et déterminée, le verbe haut mais la voix posée. Même si c’est moins palpitant que l’audition de Benalla devant une commission d’enquête, il faut écouter ce que j’ai à dire. M’avoir choisie comme responsable de la loi sur les fake news est une marque de confiance. Ça nécessite tout de même une certaine discipline : j’ai arrêté de suivre Le Gorafi sur Twitter, je zappe dès que Nicolas Dupont-Aignan est invité quelque part et j’ai accroché un poster d’Elise Lucet dans mon bureau.
Bon, après, personne n’est parfait. Cette semaine j’ai rendez-vous avec Alliance Vita 37, une association qui sait bien détourner l’information pour faire passer des idées nauséabondes sur la PMA, l’avortement ou les personnes trans. Mais si je dis tout haut que recevoir quelqu’un ne signifie pas être d’accord avec lui, que c’est sain en démocratie, ça devrait suffire, non ? En plus dans la même journée j’ai rendez-vous avec Chrétiens Migrants. Ça compense carrément. »
NDLR : Fabienne Colboc a réellement rendez-vous avec les deux associations citées ci-dessus dans la même journée et, pour Alliance Vita, nous a indiqué « être dans la discussion », « on doit recevoir tout le monde et ce n’est pas parce qu’on les reçoit que l’on est en accord avec eux. C’est justement bien car si on ne recevait que des gens en accord on ne confronterait pas les points de vue. »
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