Courteline veut regarder vers l’avenir

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Après une année 2018, noire, entre la perte du marché de garde d’enfants du quartier Mirabeau et l’arrêt des TAP (Temps d’Activités Périscolaires) ayant conduit à la mise en place d’un Plan de Sauvegarde de l’Emploi (PSE), l’association Courteline souhaite repartir vers l’avant en 2019. Cela passe par les projets mis en place, mais aussi le solde des difficultés passées…

Nouveau directeur de l’association Courteline depuis l’automne dernier, Romain Ménage s’apprête à vivre sa première Assemblée Générale dans son nouveau rôle. Une Assemblée Générale forcément particulière après une année 2018 qui aura vu le licenciement de 90 personnes. « Ce fut une période difficile, heureusement l’association avait un peu de trésorerie et de fonds propres qui ont permis de mieux digérer ce PSE » explique le responsable de la structure.

Et ce dernier de vouloir désormais regarder de l’avant : « l’année a été difficile, mais il faut que nous regardions vers l’avenir. Le fait de voir de nouveaux candidats au CA de l’association nous montre que les gens sont attachés au projet de Courteline ». De plus, les activités sont toujours florissantes, avec un nombre d’inscrits important que ce soit sur le secteur périscolaire, le loisir mais aussi l’action sociale avec un nombre d’usagers conséquent. Un signe du besoin que remplit une telle association de quartier.

Regarder vers l’avant, une nécessité pour continuer à mener à bien les missions de l’association. « Nous sommes passés de 250 à 130 employés, mais nous avons une capacité d’adaptation et il y a une réelle volonté de tout le monde que cela marche. Nous avons aujourd’hui la volonté de passer à autre chose. »

Cet « autre chose », Romain Ménage est déjà dedans, avec notamment la construction du projet de centre social pour les 4 ans à venir. « Nous avons réalisé un gros diagnostic sur le terrain sur lequel on s’appuie pour construire le projet 2019-2022 qui sera rendu au comité technique en mars prochain ». Un gros projet pour l’association.

Mirabeau : encore quelques points à régler

Si le PSE est donc derrière, Courteline n’en a pas tout à fait fini avec l’autre dossier chaud qui a agité son année 2018 : la perte du marché Mirabeau au profit de la société Telligo TPES qui avait remporté l’appel d’offres. Entre les deux structures, des désaccords sur la reprise du personnel, a conduit à un référé de la part de l’association Courteline. En décembre 2018, le verdict a donné raison sur le fond à Courteline. « On espère que ça fera jurisprudence parce que le respect des salariés ce n’est pas rien ». Une décision qui n’a pas permis à Courteline néanmoins d’obtenir les sommes demandées pour préjudice et pour laquelle un appel est encore possible.

Du côté des représentants du personnel, l’épisode Mirabeau reste également encore douloureux. « La décision du référé dit que Courteline n’est pas responsable et que Telligo aurait du reprendre l’intégralité des salariés » explique Frédéric Poulat. Dans les faits, seuls six d’entre eux ont été repris par le nouveau prestataire, plus deux autres ré-embauchés tardivement en novembre pour faire face aux besoins.

Le transfert du personnel, une question toujours pas entièrement réglée, plus de quatre mois avec la prise de fonctions du nouveau prestataire. « Il y a encore le cas d’une collègue* qui se situe dans un vide juridique » explique Frédéric Poulat. Cette dernière, employée précédemment sur le secteur Mirabeau a été payée par Courteline jusqu’au mois de janvier. Depuis, elle se retrouve avec un contrat mais sans revenus, Courteline estimant suite à la décision judiciaire de décembre que le contrat reste valable mais que c’est dorénavant à Telligo TPES de l’honorer. « Elle se retrouve avec un contrat mais sans employeur et ne peut donc même pas s’inscrire à Pôle Emploi ». Une situation ubuesque dans l’attente du jugement des Prud’hommes, cette employée ayant déposé une procédure de référé. Et les représentants du personnel d’afficher leur colère : « Courteline l’a accompagnée autant que possible, au nouveau prestataire de respecter le code du travail maintenant ».

Telligo-TPES racheté par une filiale de Sodexo

Un sentiment de colère d’autant plus fort que ces dernières semaines, ils ont appris le rachat de la société Telligo-TPES par « Crèche Attitude Kids », une filiale du groupe Sodexo spécialisée dans les marchés de la petite enfance et qui récupère donc le secteur Mirabeau. « Nous avons été un peu naïfs à Courteline face à Telligo. Monsieur Javault (ndlr : le président de la société TPES**) a été dans son rôle et a bien manœuvré… » commente Frédéric Poulat. « J’ai du mal à croire que la vente de la société n’était pas prévue quand ils ont eu le marché, j’ai l’impression qu’on s’est fait avoir. »

Et les représentants du personnel de s’alarmer par ailleurs des conséquences futures pour le secteur petite enfance : « Les associations de quartier remplissent un rôle de service public qui est cassé par l’arrivée de sociétés privées comme celles-ci qui cassent les prix pour remporter des marchés. C’est inquiétant pour l’avenir de nos enfants, mais aussi pour les associations, car nous allons vers une casse sociale ».


* Cette dernière n’a pas souhaité que son nom apparaisse dans l’article.

** Nous avons tenté de joindre Monsieur Javault dans le cadre de cet article, en vain.

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