Comment la région Centre-Val de Loire espère baisser sa consommation d’énergie

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Vous vous souvenez de la COP21, le grand sommet pour le climat de Paris fin 2015 ? 4 ans plus tard, la région Centre-Val de Loire veut faire pareil à son échelle. Un rendez-vous prévu en décembre pour trouver des solutions locales au réchauffement climatique. Les banques, les entreprises, les écoles, les services publics et les citoyens seront mis à contribution.

Au Conseil Régional, c’est un élu EELV qui s’occupe des questions d’écologie et il s’appelle Charles Fournier. Cette année, sa mission consiste à réunir un maximum d’acteurs locaux autour de la même table pour signer des notes d’intentions concrètes afin de réduire la consommation énergétique régionale.

Et il y a du boulot : « en 2017 nos émissions de gaz à effet de serre sont reparties à la hausse » reconnait le vice-président, sans donner les chiffres. « On est déjà dans l’adaptation au changement climatique, l’agriculture est par exemple obligée de se transformer » ajoute-t-il. Pas sûr que le bilan de 2018 soit beaucoup plus réjouissant, alors qu’on a une nouvelle fois vécu l’année la plus chaude depuis le début des relevés météo.

« Notre problème c’est de passer au concret »

Bref, pour respecter les objectifs européens de division par 4 des émissions nocives il faudra plus que des déclarations d’intentions. Ça aussi il le sait Charles Fournier : « notre problème c’est de passer au concret » avoue-t-il. Il compte néanmoins sur « un contexte favorable » pour assurer la réussite de l’opération, à la suite notamment du grand succès de la pétition L’Affaire du siècle sur Internet (déjà plus de 2 millions de signatures).

Le planning de la COP Centre-Val de Loire

Dans les mois qui viennent, le 1er écologiste ligérien doit diriger une série d’échanges, de réunions publiques et de négociations afin d’arriver à un programme clair, chiffré et daté montrant que la région Centre-Val de Loire se donne sérieusement les moyens de ses ambitions même s’il n’y aura aucune contrainte ferme, car la collectivité n’en a tout simplement pas le pouvoir. « L’idée c’est de voir quels engagements chacun peut prendre » précise Charles Fournier qui va appeler « 5 partis » autour de la table : les banques, les petites et grandes entreprises, la communauté éducative, les acteurs publics (collectivités, ADEME…) et les citoyens engagés dans une association ou parties prenantes à titre individuel.

Des prêts à taux zéro pour mieux isoler sa maison

« Je veux que les entreprises disent ce qu’elles peuvent faire, comment on peut travailler ensemble pour réduire la consommation » note le vice-président du Conseil Régional en faisant par exemple référence à l’illumination nocturne des magasins ou des zones industrielles.

Sur le volet financier, il annonce la création d’une banque régionale qui fonctionnera avec des fonds européens, de l’argent qu’elle prêtera à taux zéro pour financer des projets écologiques. Plusieurs millions d’euros devraient être mobilisés. Ils pourront par exemple servir à soutenir des travaux d’isolation de bâtiments pour les particuliers ou les copropriétés : l’objectif régional est de 30 000 maisons rénovées par an… et le Centre-Val de Loire atteint péniblement les 10 000. Et pour faire la promotion du dispositif, Charles Fournier compte sur… les facteurs : « ils entrent directement chez les gens. On a testé à Chartres et en 6 mois on a fait autant que ce qu’on réalisait auparavant en 2 ans » justifie-t-il.

Chercher un maximum de consensus

Le Conseil Régional ne veut donc pas se contenter d’éteindre les lumières ou de retirer des camions des routes mais il cherche aussi des solutions innovantes et capables de faire consensus. Pas simple par exemple quand tout un département, l’Indre-et-Loire, s’avère incapable de planter la moindre éolienne sur son territoire depuis des années. Sur ce point, Charles Fournier dit « ne pas avoir de dogme. » Donc si un secteur refuse l’éolien il va plutôt chercher à le convaincre de parier sur un autre dispositif plutôt que le forcer à investir dans cette énergie renouvelable. Il explique d’ailleurs être déjà en train de travailler avec Loches Sud Touraine.

Cette philosophie va avoir une autre conséquence : la région continuera de subventionner le secteur aérien ce qui peut sembler contradictoire. Pour justifier cette position, le vice-président a une pirouette et assure que l’essentiel c’est de trouver « des points où se rencontrer pour avancer ensemble, se mettre collectivement à la hauteur du défi. » Des phrases qui sonnent volontaristes mais forcément un peu creux tant qu’il n’y a pas de résultats tangibles. « Je suis convaincu que tous les acteurs peuvent y contribuer » veut croire Charles Fournier. Il a 10 mois pour les faire dialoguer de manière efficace. Pour poser quelques bases, une grande réunion doit notamment avoir lieu à Tours au mois de mars. Une plateforme en ligne est également annoncée.

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