« Coco » : un producteur de coups de coeur

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Avec plus de 700 spectacles par an en temps normal, Cheyenne Production vient de traverser une année et demie de Covid difficile, entre annulations et multiples reports. Malgré tout, son patron et fondateur, Claude Cyndecki tient la barre et veut encore croire à « la machine à rêves » du monde des spectacles. Entrevue avec un producteur atypique.

Le matin où nous rencontrons Claude Cyndecki dans son bureau tourangeau, il y a à la fois de la fatigue et de l’excitation sur son visage. La veille, l’homme était au Palais des Congrès de Tours pour le concert de Patrick Bruel qu’il produit. Une première date dans la saison et une première depuis des mois. Claude plus connu sous le surnom de « Coco », c’est en effet le patron de Cheyenne Productions, société de productions de concerts et de spectacles qu’il a créée en 1996. Comme tout le milieu de l’événementiel, notre hôte vient de vivre un an et demi difficile pour ne pas dire plus, à cause de la crise du Covid qui a mis sur pause son activité. « Cela a été une vraie déchirure, une vraie fracture ».

« Le monde du spectacle post Covid sera différent » explique le producteur en évoquant notamment « une perte de compétences » suite aux changements de carrière observé chez de nombreux intermittents techniciens… Indépendant assumé et fier de l’être, Coco craint également que « le monde du spectacle ne se recentre encore plus sur les grosses productions rentables » avec le risque d’une uniformisation et d’un milieu « dans les mains des majors. »  

Producteur de grands spectacles, on ne peut enlever à Coco, le fait de se battre face aux majors et d’avoir toujours pris des risques pour défendre ses productions : de « Stars 80 » à la tournée de « The Voice », en passant par la comédie « Priscilla folle du désert » qu’il a produit à perte « mais avec la fierté de l’avoir fait et d’avoir défendu le projet ». Homme de cœur et de coups de cœur, le Tourangeau a fait de Cheyenne Production un Ovni, assumant toute la production de A à Z de chacun des spectacles ou artistes défendus : de la création du spectacle au développement en allant à la location des salles… « Cela nous permet d’être complètement libres et c’est important » justifie notre interlocuteur.

Le film Les Bodin’s en Thaïlande : le dernier gros projet

C’est encore le cas pour son dernier gros projet, le film « Les Bodin’s en Thaïlande ». Un projet fou, celui de transposer l’univers des Bodin’s au cinéma. Un projet là-encore bousculé par la pandémie, avec un tournage ayant commencé au début de celle-ci en Asie : « On a du tout rapatrier au bout de six jours et on a attendu plus de six mois avant de pouvoir retourner tourner. Mais je voulais qu’on aille au bout. »

Une aventure de plus dans la riche vie professionnelle de Coco, mais qui lui donne le sourire en cette matinée de fin septembre où nous le rencontrons. Ce même jour, Vincent Dubois et Jean-Christian Fraiscinet, les deux comédiens des Bodin’s sont avec un membre de Cheyenne Production au congrès des exploitants du cinéma pour réussir à vendre à un maximum de salles le film qui sortira le 17 novembre prochain. « Pour moi la relation d’un producteur avec un artiste c’est de croire en lui et en son projet. L’aventure des Bodin’s est exceptionnelle depuis le début car c’est d’abord une rencontre humaine et c’est cela qui m’anime avant tout. Et puis au départ personne n’aurait misé un centime sur eux, lors des premiers spectacles on nous regardait de haut, avec parfois du mépris. La réussite des Bodin’s montre pour moi que tout le monde a sa chance. J’espère que ce film qui est beau et joyeux marchera, ce serait une belle récompense pour eux » raconte longuement celui qui a inscrit sur un mur de son bureau « Celui qui combat peut perdre, mais celui qui ne combat pas a déjà perdu ». Un bon résumé finalement des 25 ans de Cheyenne Production et de la vie professionnelle de cet homme passionné.

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