Cléa Vincent, une pépite pop à la voix d’or à l’Intime Festival

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Discussion avec une artiste très attendue samedi soir au Nouvel Atrium de St Avertin.

Son album est sorti en Corée du Sud, elle a fait toute une tournée en Amérique latine et a aussi rempli La Cigale à Paris : Cléa Vincent est une chanteuse française qui prend de plus en plus d’espace sur la scène musicale hexagonale, et c’est vraiment une bonne nouvelle. Hyper souriante dès qu’elle décroche le téléphone, elle parle en métaphores et ça donne un côté beaucoup plus chaleureux à cette interview, malgré la distance : « je suis heureuse que ça se passe bien aujourd’hui car rien n’est tombé du ciel. Les résultats que j’ai obtenus c’est uniquement du travail, pas un buzz miraculeux. Ça s’est fait de façon artisanale : comme une paire de chaussures qui a mis du temps à être fabriquée parce qu’il y a beaucoup d’amour dedans. »

« Je préfère ‘’galérer’’, que les choses n’arrivent pas facilement, car quand elles se débloquent c’est extraordinaire et on le vit comme une récompense » raconte Cléa Vincent, qui sait de quoi elle parle : signée sur un label, elle n’avait finalement pas sorti son 1er album avec la maison de disques en question. Mais cette musicienne qui pratique le piano depuis l’enfance n’a jamais rien lâché. Débrouillarde, elle a gravi les échelons un à un, sorti un EP puis un album avec un autre label, enchaîné concert sur concert… « maintenant je suis très identifiée, j’ai mon réseau professionnel, je sens que l’on me respecte » poursuit-elle.

Déjà 7 ans de scène avec ses chansons

Les premiers souvenirs musicaux de Cléa Vincent remontent à l’époque où l’on avait tous des cassettes audio : « j’en écoutais certaines mille fois d’affilée, des compils, du jazz, Alain Souchon, Julien Clerc… J’aimais beaucoup les pianistes ce qui m’a donné envie de faire du piano et mes parents m’ont inscrite au conservatoire. » A cette époque-là, elle chante beaucoup mais n’écris pas : « c’est arrivé plus tard, à la vingtaine, quand j’ai eu besoin de dire des choses, à cet âge où l’on s’affirme et où l’on a besoin de dire qui on est. »

Auteure, compositrice et interprète, Cléa Vincent fait ses armes sur les scènes ouvertes de Paris, monte « des groupes et des projets » avec les gens qu’elle rencontre : « sans réfléchir j’ai été complètement happée par ce métier, je n’arrivais plus à m’en détacher. » Nous sommes alors le 9 juin 2010, à La Loge dans le XIème arrondissement de Paris : « c’est là que j’ai fait mon premier concert en mon nom devant 80 personnes. Et c’était plein. A ce moment-là je ne me rendais pas compte, il n’y avait aucun enjeu mais depuis ça ne m’a jamais lâché. »

Une grande admiratrice de France Gall

Seule au départ, la jeune chanteuse est aujourd’hui bien épaulée, notamment par Raphaël Léger, son « partenaire » et les deux autres membres du groupe : « ils participent eux aussi aux compos, aux arrangements. Il y a une grande amitié entre les uns et les autres, je me sens vraiment soutenue et entourée » confie Cléa Vincent, extrêmement douée avec les mots mais qui peut mettre du temps avant d’élaborer un texte : « tu te souviens à l’école, il y a ceux qui faisaient 5 copies doubles et les autres qui avaient du mal à écrire juste une page. Je suis comme ça, du genre à répondre en 3 mots, j’ai très peu d’idées dans une année mais je les garde et si elles sont bonnes je les développe. Il y a des moments arides mais c’est en les traversant que l’on trouve des fleurs. » Ce qui signifie : « les idées arrivent au moment où on ne les attend pas. Alors il faut tout de suite les mettre de côté, les travailler. »

Faisant partie d’une nouvelle scène française qui ne cesse d’épater par sa créativité, sa fraîcheur et sa faculté à faire des tubes en français sans renier la qualité, Cléa Vincent n’est pas gênée par les comparaisons et a beaucoup d’amour pour les grands de la scène tricolore. Très touchée par le décès de France Gall, elle a réécouté toute sa discographie ces dernières semaines et reprend quelques tubes sur scène : « je suis hyper fière de continuer à développer ce patrimoine » nous dit-elle. On l’a vue chanter en duo avec Philippe Katerine, dont elle admire « la simplicité et la pureté » et reprendre Barbara : « on sent dans ses chansons qu’elle est très passionnée, très amoureuse. C’est une écriture virtuose mais qui reste simple. On n’a pas besoin d’écouter 100 fois ses chansons pour les comprendre et j’aime bien ça. Je n’apprécie pas forcément les textes alambiqués avec beaucoup de pirouettes littéraires. J’aime qu’on aille droit au but, sans filtre. »

Une femme romantique, qui donne tout sur scène

Cette règle, l’artiste l’applique naturellement avec ses propres refrains en y dépeignant le portrait d’une femme « assez romantique, sensible. J’essaie de montrer la joie, j’évite les chansons trop tristes car quand les gens viennent me voir en concert il faut que ça les allège, qu’ils viennent passer un moment festif d’autant il y a déjà tellement d’occasion d’être malheureux. » Chanteuse entière et accroc à la scène, Cléa Vincent s’y livre entièrement, « parfois je sors complètement ébranlée, je ne suis pas bien tellement j’ai l’impression d’être vidée. J’essaie toujours de donner le maximum de sincérité et d’énergie, et tout ça vient de l’intérieur. » Et elle y prend toujours le même plaisir : « certaines chansons j’ai dû les interpréter 1 000 fois, je pourrais m’en lasser mais non, c’est assez mystérieux. Parfois je me demande si je suis folle mais en fait c’est tellement libérateur. Et puis on n’atteint jamais la perfection donc il y a aussi cette envie de sculpter un morceau, de le modeler pour en tirer le meilleur. »

Toujours portée vers l’avant, Cléa Vincent met actuellement la touche finale à son deuxième album, « un autre chapitre » qu’elle présentera sur scène dès l’automne 2018. Ce sera différent, « avec un peu plus d’artifices. J’ai envie d’aller vers quelque chose de plus glamour, dans l’esprit des années 70, quand on portait des chemises en soie. Aujourd’hui ce sont des chansons d’adolescente, là ce sera plus soigné, plus femme. » Tant que l’artiste garde en elle cette innocence qui la rend si sympathique, il n’y a pas de raison qu’elle fasse fausse route.

 

Cléa Vincent au Nouvel Atrium de St Avertin avec Dissident et Isaac Delusion samedi 3 février.

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