Avec Olivier Lamboray, une expo amoureusement surréaliste à l’Hôtel Goüin

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Propriété du Conseil Départemental d’Indre-et-Loire, l’Hôtel Goüin de Tours est devenu le lieu prisé pour des expositions événementielles souvent qualifiables de coups de cœur. La dernière en date est consacrée à une rétrospective du travail de l’artiste belge Olivier Lamboray. A découvrir jusqu’au 27 août dans le monument de la Rue du Commerce. Entrée libre.

« Même si l’on n’a rien du tout, si on a l’amour c’est déjà beaucoup » nous glisse Olivier Lamboray en nous faisant découvrir ses œuvres au 1er étage de l’Hôtel Goüin de Tours. En disant cela, il évoque la période où il vivait seul en Asie. Autour de lui il y avait beaucoup de familles pauvres lui paraissant néanmoins heureuses car remplies. Et lui se morfondait. Alors de l’amour il en glisse un peu partout dans ses tableaux. Par exemple la date du mariage avec son ex-femme est aussi le numéro d’un tramway belge… Si il ne nous le dit pas, impossible de le savoir. Un peu plus loin ce fameux 16 mai 2003 se retrouve encore porté en étendard dans un décor coloré (photo ci-dessus).

A deux exceptions près – dont une qui met en avant le Dalaï-lama – les œuvres d’Olivier Lamboray n’ont pas grand-chose de politique. En revanche elles sont bourrées de références personnelles, et de détails. Ici ce sont des bâtiments aux briques évasives pour mettre en avant la transparence. Là, la récurrence des trains pour symboliser les multiples voyages de cet artiste globetrotter de 55 ans d’origine belge, qui vit aujourd’hui dans le Nord de l’Allemagne mais qui est aussi passé par la Thaïlande, Venise, les Etats-Unis… Les étapes de sa vie inondent des tableaux dans lesquels il distille beaucoup de joie, leur conférant presque un esprit de cartoon (il fera un peu la moue quand on lui donnera notre avis à ce sujet, sans pour autant le contester).

L’œuvre d’Olivier Lamboray permettent donc de comprendre un peu qui il est. Un rêveur compulsif, en particulier. Et si ses tableaux sont surréalistes, ils n’en sont pas moins construits de façon cohérente, au point que ça ne choque presque pas de voir un train s’arrêter au rez-de-chaussée d’un palais vénitien. Même la locomotive volante n’est pas si incongrue. En fait il nous embarque avec lui en voyage, nous guide dans ses lubies, avec ses personnages remplis de naïveté et de simplicité (ce qui parait tout à fait logique quand on apprend que l’homme se rêvait clown quand il était plus jeune).

Au fil du parcours on remonte le temps… Et on se laisse surprendre par le dernier étage de l’Hôtel Goüin consacré aux débuts de l’artiste. On est alors dans un tout autre style, toujours pas réaliste mais beaucoup plus énigmatique. Les figures humaines y sont quasi inexistantes. Des toiles qui ont désormais une trentaine d’années, période où Olivier Lamboray s’est officiellement dirigé vers la peinture alors que sa famille le destinait à une autre carrière. Il a donc progressivement accompli son rêve bleu, expression bien connue du monde de Disney qui, mise au pluriel, donne son titre à cette exposition en effet très bleutée, comme s’il ne pleuvait jamais dans les songes.

Regardez ses tableaux comme des histoires. Laissez-vous embarquer dans les voyages qu’ils suggèrent. Cherchez à reconnaître les paysages, les monuments, les références. Il y a de l’ordre du conte, du roman de gare ou du récit de road trip sur les murs de l’Hôtel Goüin pendant cinq mois et c’est assez dynamisant.

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