A l’image de plusieurs agglomérations françaises comme Montpellier, mais aussi Paris, Tours Métropole réfléchit à mettre en place un plan vélo transitoire à partir de mi-mai. L’idée : mettre en place des espaces sécurisés pour les circulations douces sur les grands axes routiers de la ville de Tours et des communes de la première couronne.
Le vélo : une alternative aux transports en commun
A partir du 11 mai, la vie va reprendre progressivement son cours après deux mois de confinement. Appelés à reprendre leurs activités, notamment professionnelles, les Français vont de nouveau sortir de chez eux de façon régulière. La crise sanitaire étant toujours présente, les habitudes d’avant 17 mars vont forcément être bouleversées. Une des questions qui se pose concerne notamment les transports. La crainte d’utiliser les transports en commun, lieu de promiscuité, est une réalité alors que le virus responsable de la crise actuel est toujours présent.
Les Français et plus particulièrement les Tourangeaux risquent dès lors privilégier les transports individuels, à commencer par la voiture, mais aussi le vélo. Et c’est justement pour favoriser ce moyen de transports que Tours Métropole, à l’instar d’autres collectivités comme Montpellier, Paris, Rennes ou encore Reims… se penche ces jours-ci vers la mise en place d’un plan vélo transitoire avec comme idée que la création d’itinéraires provisoires 100 % vélo et sécurisés seraient non seulement une alternative à la crainte des transports en commun mais aussi un moyen d’éviter que la population se rabatte vers la voiture individuelle avec tous les désagréments que cela aurait comme la pollution.
« C’est une suggestion du gouvernement dans l’optique du déconfinement » rappelle Michel Gillot, élu de la ville de Saint-Cyr-sur-Loire et conseiller métropolitain en charge des circulations douces. Ce dernier est à la manette de ce plan vélo transitoire. « Le but est en effet de répondre à une baisse attendue de l’utilisation des transports en commun, mais aussi de soulager le poids de l’automobile » confirme-t-il.
« Ces pistes cyclables temporaires doivent permettre une pratique cycliste sécurisée sur les grands axes pénétrants ou traversants. » Ces grands axes, s’ils ne sont pas encore totalement définis ils correspondent à ceux reliant les principaux pôles d’activités sur Tours et les communes de la première couronne de l’agglomération : avenues et boulevards le long du Cher et de la Loire, axes traversants Nord-Sud et Est-Ouest…
Au total ce sont 31 km de voiries qui sont actuellement à l’étude pour un plan qui sera voté le 14 mai au prochain Conseil Métropolitain. Ce plan devrait prendre la forme d’infrastructures légères avec l’installation de plots, de marquages pour différencier les espaces… afin une mise en place rapide. Les pistes et voies vélos devraient alors gagner du terrain sur les voies automobiles ou encore les places de stationnement.
On comprend aussi que la période est propice à ce type d’essais, une partie de la population devrait en effet être encore en télétravail les prochaines semaines ou au chômage partiel ou encore en garde d’enfants, selon les dates de reprise scolaire par niveaux. « Il y aura moins de circulation automobile, ce qui favorise le développement de la pratique cycliste » explique ainsi Michel Gillot.
Une démarche saluée par le CC37
Le Collectif Cycliste 37, association qui promeut le développement de l’usage du vélo au quotidien, salue la démarche métropolitaine. Et même si le CC37 défend de son côté un plan encore plus ambitieux, David Sellin, un des co-présidents de l’association, évoque ainsi « une bonne initiative ». Pour ce dernier, l’installation de ces voiries douces temporaires répond à une véritable problématique des mobilités liées à la crise sanitaire.
Le CC37 a d’ailleurs été consulté par Tours Métropole dans la mise en place de son plan vélo transitoire. Pour les militants cyclistes il convient particulièrement de faire attention à ce qui n’y est pas de ruptures entre les axes, c’est-à-dire des zones non cyclables entre deux axes qui le sont. L’association pointe de son côté des axes essentiels à ses yeux comme la traversée nord-sud de Tours et notamment le passage de Tours-Centre. Dans ce sens, elle prône le retrait de la voie automobile sur le pont Wilson ou encore la mise en place d’une piste cyclable sécurisée par la rue Marceau afin de corriger le problème de la traversée de la rue Nationale, officiellement interdite aux vélos depuis l’arrivée du tramway.
Parmi les autres axes, on retrouve ceux qui devraient se trouver dans le plan vélo transitoire de la Métropole : comme les grands axes aujourd’hui points noirs pour les cyclistes : le pont d’Arcole, la rue Edouard Vaillant, la rue des Tanneurs ou encore l’avenue Giraudeau…
Reste à savoir si ces pistes temporaires créeront un élan pour les deux roues comme espéré. Si c’est le cas, il se pourrait qu’elles ne soient que les prémices d’un changement de paradigme dans la gestion des voiries et des circulations dans l’agglomération.
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