Aux portes de Tours : une pratique sportive du bowling

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Echauffements des bras, des phalanges, quelques boules de chauffe et les joueurs sont prêts. Trois soirs par semaine, ce bowling de Notre-Dame-d’Oé accueille les adhérents du Club Skybowl pour des compétitions par équipe – la ligue dans le jargon. Amateurs ou compétiteurs, pour le loisir ou pour s’entraîner, les joueurs et joueuses lancent tour à tour leur boule avec l’espoir de faire tomber les dix quilles d’un coup.

Le jeu de quilles fait partie des premiers jeux que l’homme a créé, c’est un loisir ancestral. Des instruments, similaires aux quilles et boules actuelles, ont été retrouvés en Egypte et datent de 7000 ans. A Tours, la première salle de bowling a fait son apparition à la fin des années 60 à côté du Mammouth de la Petite Arche. Installées ensuite proche du Lac des Bretonnières, c’est finalement dans le quartier des 2 lions et à Notre-Dame-d’Oé que se trouvent les deux seules salles de bowling de la Métropole. Le Skybowl est le dernier à avoir ouvert, en 2013. Pour le gérant, Mathias Samardi, qui a été deux fois champion de France, c’était un rêve d’enfant.

« Bertrand, tu peux me remettre la quille numéro 4 s’il te plaît » lance Jacotte au directeur des lieux. « Dans les années 30, chaque quille était replacée à la main, avec les nouvelles technologies, c’est beaucoup plus simple » explique cette joueuse passionnée. Ils sont une trentaine ce soir là à s’affronter par équipes de deux. Le binôme a quatre parties pour faire plus que ses adversaires. « Ça n’est pas de la grande compétition, c’est un championnat qui dure toute l’année et qui permet aux joueurs de s’entraîner » détaille Bertrand Pujol. 

Un sport très technique

La pratique semble simple. Inutile de spécifier qu’il faut viser les dix quilles et non les gouttières. Un joueur occasionnel tentera au moins une fois de faire tomber les dix quilles d’un coup, autrement dit faire un strike. Mais ce soir-là, le niveau est tout autre.

Chaque joueur a apporté son propre matériel : trois ou quatre boules sur mesure, chaussures personnelles aux semelles anti-dérapantes voire attelle pour poignet afin d’avoir une meilleure précision. Difficile de louper les joueurs licenciés qui sont tous ou presque vêtus de tee-shirt floqués au nom du club. 

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Jacotte, 60 ans, pratique le bowling depuis 20 ans
Jacotte, 60 ans, pratique le bowling depuis 20 ans

A partir d’un certain niveau, chaque détail compte, de la composition du noyau de la boule au type de semelle. Le jeu devient alors davantage technique et stratégique. 

 « Avant chaque ligue, la piste est recouverte d’huile, mais l’huile ne se répartit pas de la même manière sur toute la surface de la piste. Les joueurs doivent alors adapter leur lancé en fonction et mettre plus ou moins d’effet. Il faut comprendre comment va évoluer l’huile » explique Bertrand Pujol. 

De petites imperfections invisibles pour un néophyte mais qui prennent tout leur sens pour ces joueurs passionnés. Un coup à droite, un coup à gauche. Pour corser le jeu et éviter qu’ils ne s’habituent à une seule piste, les joueurs doivent changer de pistes entre chaque tour. 

L’objectif des 300 points

Chaque joueur tente de faire le plus de strike possible. « J’ai failli faire un 300 il y a peu » explique Jacotte, un peu déçue. 300, c’est le maximum de points possible, soit 12 strikes, un sans faute. Lors de son dernier lancé, Jacotte a été déstabilisée et a loupé le douzième strike. « C’est un jeu d’adresse, de coordination, et de mental qui demande beaucoup de concentration et de maîtrise de soi » explique Bertrand Pujol qui a commencé à jouer à l’âge de 12 ans.

Chacun a sa technique pour taper la quille numéro 1 qui, par domino, fera tomber les 9 autres. Wilfried, la trentaine, s’apprête à lancer sa boule, d’une façon un peu insolite. « Il la lance avec deux mains, c’est comme ça les nouvelles générations » résume Francis, le secrétaire du club avec qui il fait équipe. « C’est très performant mais c’est pour les jeunes car c’est très physique » explique un autre joueur. Sans tergiverser, le jeune homme lance sa boule et fait son cinquième strike de la partie.

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Une reprise en demi-teinte

Dans cet univers cosmique où néons et papiers peints rappellent l’ambiance festive et décontractée dans laquelle se pratique le jeu de quille, tous viennent dans la bonne humeur. Seul hic, en raison des règles sanitaires, le masque obligatoire et la présence de Plexiglas toutes les deux pistes (pour qu’ils puissent changer de piste à chaque tour). « Ces aménagements enlèvent un peu de convivialité à la pratique » déplore Francis. 

En terme de fréquentation, le Skybowl accueille près de 190 adhérents du club. A l’inverse, « la pratique loisir a eu du mal à repartir, reste à savoir comment se passera l’hiver, notre plus grosse partie de la saison » conclut Bertrand Pujol.

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