A Tours, La République En Marche joue la carte de l’union

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Pendant deux jours, Tours est au centre de la politique nationale. La raison : la tenue du séminaire de rentrée du groupe parlementaire de La République En Marche. Ce lundi et mardi, plus de 230 députés de la majorité présidentielle ont ainsi rendez-vous au Centre des Congrès Vinci pour fixer la ligne de conduite de l’année à venir. Un séminaire de rentrée qui revêt une importance particulière pour les députés LREM, entre élection du nouveau président de l’Assemblée Nationale et un été compliqué entre l’affaire Benalla, la démission de Nicolas Hulot du gouvernement et un effritement des soutiens dans l’opinion publique…

Dès ce dimanche, une partie des députés En Marche sont arrivés à Tours.Ces derniers étaient en effet invités à un temps convivial avant l’ouverture du séminaire. Au programme : visite du CCCOD, dégustation de vins aux Belles Caves, puis diner à la Guinguette de Tours et rencontre avec les militants En Marche 37.

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Parmi ceux qui ont migré dès dimanche vers la Touraine, on retrouve notamment Richard Ferrand, candidat à la présidence de l’Assemblée Nationale, Barbara Pompili, alors candidate au même poste elle-aussi, ou encore Christophe Castaner, le délégué général de la République En Marche et Secrétaire d’Etat chargé des relations avec le Parlement…. Grands sourires aux lèvres, styles décontractés, l’ambiance était à la détente en ce dimanche soir. Une façon de montrer une image positive et d’union après un été difficile que tous minimisent à l’exemple de Philippe Chalumeau qui évoque des « faits médiatiques qui ne doivent pas être la boussole de l’action politique ».

Dans les discours, ce séminaire n’est donc en rien différent du précédent. Pour Fabienne Colboc, députée du Chinonais : « Il est normal qu’un groupe se retrouve pour travailler aux projets à venir. On va avoir un programme intense sur deux jours afin de préparer la reprise parlementaire. Le bateau est bien reparti, la preuve beaucoup de députés sont déjà là et tous sont contents de se retrouver. »

Richard Ferrand comme futur président de l’Assemblée Nationale

Une unanimité de façade ou réelle ? L’élection du candidat LREM au poste de président de l’Assemblée Nationale allait donner ce lundi matin des éléments de réponse. La grande majorité des députés LREM a finalement choisi le favori désigné, Richard Ferrand. L’ancien ministre (qui avait été obligé de démissionner après quelques semaines au gouvernement l’an passé sur fond d’affaire des « Mutuelles de Bretagne ») a ainsi finalement remporté le scrutin facilement. Une victoire aisée avec près de 65% des voix au premier tour pour ce proche d’Emmanuel Macron qu’il avait rejoint dès les prémices d’En Marche. Un candidat qui avait été soutenu par ailleurs à titre personnel et amical par plusieurs ministres. Un signe pour certains en off, d’une volonté de contrôle de l’exécutif alors même que des critiques sur un affaissement du pouvoir législatif au profit de l’exécutif se sont multipliées depuis un an. Reste donc maintenant au futur président de l’Assemblée Nationale de prouver qu’il pourra œuvrer à l’équilibre des pouvoirs…

Richard Ferrand :  » Nous allons maintenir le cap »

37° : Vous postulez à une fonction prestigieuse, celle de Président de l’Assemblée Nationale. C’est une fonction qui a une valeur symbolique pour vous ?

Richard Ferrand : C’est surtout l’Assemblée Nationale qui est importante parce que c’est le cœur battant de notre démocratie représentative. C’est là où les représentants du peuple siègent pour faire la loi, contrôlent le gouvernement et évaluent les politiques publiques. Le lieu est plus important que la présidence.

37° : Parmi les critiques qui sont faites depuis un an c’est justement un déséquilibre accentué des pouvoirs en faveur de l’exécutif. Vous allez travailler sur un rééquilibrage entre législatif et exécutif ?

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Richard Ferrand : Ce n’est pas nouveau. Depuis 1958, la constitution est très favorable au poids de l’exécutif. Il faut que l’on continue de progressivement rééquilibrer les pouvoirs en renforçant la capacité des députés à proposer des lois, les évaluer, les amender… Ce rééquilibrage est déjà en marche et nous allons l’accentuer oui.

37° : Cette rentrée est-elle particulière, après  un été compliqué ponctué par une baisse importante d’Emmanuel Macron dans les sondages d’opinion ?

Richard Ferrand : Il faut laisser les sondages où ils sont, seul le résultat des urnes compte. Nous allons maintenir le cap et continuer de mettre en œuvre le travail que nous avons fixé avec Emmanuel Macron.

37° : Beaucoup de ministres viennent au séminaire de la majorité, faut-il y voir une façon de resserrer les liens ?

Richard Ferrand : La moindre des choses, c’est que le gouvernement, à qui nous avons donné notre confiance, réponde à nos invitations. Les députés invitent les ministres et ils viennent tous, c’est d’ailleurs la preuve d’un certain poids du législatif.

Parmi les députés qui ont voté pour Richard Ferrand, on retrouve Fabienne Colboc, Daniel Labaronne et Philippe Chalumeau, les 3 députés LREM d’Indre-et-Loire. Pour ce dernier, le nouveau président de l’Assemblée Nationale devra notamment « travailler à une organisation plus fluide, améliorer le travail en commission, aller vers une démocratie plus participative au sein de l’Assemblée » et fait donc confiance à Richard Ferrand pour mener à bien cela.

 

Un député de Tours qui lui aussi se montrait particulièrement positif ce lundi après-midi. Heureux d’abord d’accueillir dans sa ville l’ensemble de la majorité, « un honneur » dit-il. Positif ensuite face au travail mené depuis le matin dans les ateliers du séminaire. Des ateliers au cours desquels la majorité présidentielle a notamment travaillé sur les questions de bioéthique, sur le projet de loi des finances ou sur la réforme de la justice. « Ce sont des ateliers qui se déroulent dans un format d’agora, tout le monde a la parole, cela donne des échanges enrichissants » explique Philippe Chalumeau. Des ateliers qui donneront une base pour le cap politique de l’année à venir et qui se tiennent en présence des ministres concernés.

 

La présence de ces derniers, revêt là encore un symbole, alors que les premiers doutes sont arrivés chez certains députés ces derniers mois. Et pour resserrer les liens, ce lundi soir, députés, sénateurs présents, mais aussi la majorité du gouvernement avaient rendez-vous à un diner à la Grange de Meslay.

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Avant cela le Premier Ministre Edouard Philippe a descendu la rue Nationale à pieds en présence du maire de Tours Christophe Bouchet et du président de la Métropole Philippe Briand. Une façon là aussi d’afficher une image moderne et détendue, mais aussi proche des citoyens. Dans le même temps à l’appel de la CGT, une petite centaine de manifestants étaient tenus à distance du Vinci par les forces de l’ordre.

Un premier ministre qui sera attendu à la réunion du groupe de la majorité présidentielle au Vinci ce mardi matin. Il y tiendra un discours qui devrait relever de la politique générale. L’objectif reste le même : maintenir le cap et avancer vite. « On sait que tout ce qui n’est pas fait en début de mandat, n’est souvent jamais fait par la suite » résumait à 37° Richard Ferrand dimanche soir. Et pour cela le gouvernement le sait, cela passera par une majorité parlementaire soudée, tel est le message envoyé lors de ce séminaire.

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