A Tours, la natation au sommet de son art

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Comme beaucoup de jeunes filles de leur âge, Mathilde, Charlotte et Lucile dansent sur Jain ou Beyonce. Lors de soirées endiablées, sans doute, mais surtout dans le grand bassin de la piscine Bozon à Tours. Plusieurs fois par semaine, ces jeunes femmes pratiquent la natation artistique (que l’on appelait avant natation synchronisée), une discipline aussi belle qu’exigeante. Reportage lors d’un entraînement.

La NATours (Natation Artistique de Tours), est un club aux 20 ans d’âge (dans le département, le plus ancien est domicilié à Monts). N°1 de la région Centre-Val de Loire, 13ème de France (+8 places en 3 ans), il regroupe 210 licenciées de 3 à plus de 60 ans, dont 80 qui font de la compétition (dans ce sport les garçons sont rares mais à Tours il y en a deux qui sont inscrits en section « baby synchro »).

La natation artistique c’est un mélange de gym, de danse et de natation que l’on peut pratiquer en solo, en duo ou en ballet (avec 8 ou 10 nageuses). En compétition, les prestations sont courtes : 4 minutes en ballet, 2 minutes 30 en duo, 2 minutes en solo, le tout devant un jury. Parmi les règles, l’une est très stricte : interdiction de toucher le fond de l’eau.

« C’est un sport d’équipe aux valeurs fortes » souligne la coach Barbara Meyet, une ex de l’équipe de France entraîneuse depuis 4 ans à Tours. Cette fille de nageuse a terminé 8ème aux championnats du monde de Montréal en 2005 ou encore 5 fois 6ème aux championnats d’Europe. Les qualités requises selon elle dans cette discipline ? « La rigueur et le dépassement de soi », la pratique demandant une coordination parfaite, des appuis solides dans l’eau et une fibre artistique pour réaliser de belles acrobaties comme des portés ou des roues. « Les jurés notent la qualité d’exécution – si l’ensemble est lisible –, l’impression artistique et la difficulté. »

Si la natation artistique est – comme son nom l’indique – un sport aquatique, « 40% du travail se fait à sec » explique Barbara Meyet, « c’est hyper important pour travailler la souplesse du dos ou des épaules, avec des exercices comme le grand écart. »

Cette partie-là du travail se fait essentiellement le mercredi après-midi. Quant aux séances à la piscine, c’est au moins 2-3 sessions par semaine (voire plus) pour celles qui font de la compétition, « certaines font jusqu’à 4h d’entrainement par jour. Nous avons un partenariat avec le lycée Notre-Dame-La-Riche : les élèves viennent de 16h à 18h puis poursuivent jusqu’à 20h. » Toutes sont encouragées à s’investir au maximum dans les études : « il n’y a pas de professionnelles dans la natation artistique. Hormis des bourses ou des aides les sportives ne sont pas rémunérées. La seule possibilité de poursuivre dans le milieu c’est d’entraîner. »

« La natation artistique c’est un sport qu’il faut commencer tôt si l’on veut faire de la compétition » précise encore Barbara Meyet, « à partir de 10 ans c’est plus difficile. » Ce d’autant plus que la carrière des nageuses s’arrête vers 30 ans. Lucile Journault (17 ans, en Terminale S), Mathilde Cavallaro et Charlotte Falk (15 ans, en 2nde) ont par exemple débuté dès leurs 6 ans et viennent de remporter – un peu par surprise – une médaille de bronze aux championnats de France de Chartres.

Lucile, Mathilde et Charlotte en plein entraînement lundi 16 avril à Tours

Pour ces adolescentes, la natation artistique occupe une grande part de leur vie, au point d’éclipser le reste. Mais les coéquipières sont devenues amies ce qui renforce encore leur complicité, un atout indispensable quand il s’agit de compter l’une sur l’autre au moment où la musique démarre.

Pas toujours très bien disciplinées au goût de leur coach, elles ont néanmoins la passion qui coule dans leurs veines, « pendant les vacances ça nous manque vite ». En revanche, même si c’est essentiel, la partie gym au sol ou la nage traditionnelle des entraînements ne les fait pas rêver. Elles sont dans l’eau pour danser, « et porter de beaux maillots de bain à paillettes ».

Parmi les autres pépites du club, Loesa Gauduchon (14 ans) a également performé récemment en s’offrant la 13ème place d’une compétition interrégionale. La NAT peut également se féliciter d’avoir 2 ballets d’équipe en N1 (l’élite de la discipline). Son objectif actuel est d’être dans les dix meilleurs clubs du pays, « au-delà ce sera dur » explique l’entraîneuse qui sait aussi d’ores et déjà qu’aucune tourangelle ne pourra prétendre à une qualification olympique en 2020 ou 2024.

Alors que les compétitions s’enchaînent pendant le printemps et jusqu’en juillet, la NAT prépare également son grand ballet annuel prévu le samedi 16 juin à la piscine Bozon. Ce soir-là, les 200 licenciées du club se relaieront sur toute la surface du bassin de 50m pour une chorégraphie autour du cirque avec des costumes inspirés de cet univers. Le club a récemment réussi à réunir 4 000€ lors d’une campagne de financement participatif afin de préparer le show dont les billets seront en vente mi mai.

Retenez enfin qu’une semaine après cet événement, la piscine du Palais des Sports accueillera le championnat de France des plus de 30 ans de natation artistique.

Photos : Pascal Montagne

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