À Tours, des clubs se jettent à l’eau

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Canoës, kayaks, voiles ou paddles se côtoient sur les lacs de Touraine, le Cher ou la Loire. Si ces activités sont privilégiées l’été, beaucoup les pratiquent tout au long de l’année en guise de discipline sportive. Le Cercle de Voile de Touraine et le Canoë Kayak Club de Tours nous parlent de leur pratique, la vision de leur sport, leurs projets…

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Cet été, vous avez peut-être essayé le canoë, le paddle, le ski nautique ou d’autres sports d’eau. À la mer, à la montagne, à la campagne… On les pratique partout, même à Tours.

Au bord du Cher, le pôle nautique accueille notamment l’Aviron Tours Métropole et le Canoë Kayak Club de Tours. Ce dernier compte quelque deux cents licenciés et une centaine de bateaux entreposés dans un grand hangar. « On fait essentiellement du kayak. Il n’y a que quelques céistes. Le canoë est vraiment technique et il y a un effet de groupe pour le kayak », indique Nicolas Guyot, vice-président du CKCT. Le club est notamment spécialisé dans la course en ligne. En 2017, il était ainsi classé sixième au niveau national.

Parmi les adhérents, une trentaine fait de la compétition. « C’est loin d’être la majorité. Il y a eu un creux au niveau des compétiteurs mais on y revient. Certains y prennent vite goût » constate-t-il. « On développe l’accès à la compétition pour tous car l’ambiance est conviviale. On n’est pas toujours dans la performance. » Il y a encore quelques temps, deux choses pêchaient pour le club. Il y avait plus de compétiteurs que de compétitrices et pas beaucoup de compétiteurs jeunes. « L’idée c’est de diversifier et de leur donner goût à la compétition pour qu’il y ait une transmission entre les différentes générations. Ce qui donne le goût à la compétition, ce sont les équipages. Quand on est tout seul et que l’on n’est pas devant, ça peut donner envie de ne pas revenir. En équipe, il y a une émulation. On essaie d’entretenir cela. » 

À quelques kilomètres de là, au lac de la Bergeonnerie, se trouve l’un des plus vieux clubs d’Indre-et-Loire : le Cercle de Voile de Touraine. Quelque 250 licenciés y pratiquent la planche à voile, le catamaran ou le dériveur, grâce à une flotte de quatre-vingts bateaux. « L’association est toujours très dynamique. Dans les années 80, elle a été portée par la voile, dans les années 90 par le dériveur et, aujourd’hui, on a développé des activités multigénérationnelles », indique Bruno Dupin, directeur de la base nautique. Là-bas, par effet de mode, le multicoque attire beaucoup. « En bord de mer, on trouve beaucoup de catamarans et, en rentrant à Tours, les gens veulent en faire. Depuis les années 90, le catamaran règne sur les loisirs. Pour la compétition, c’est le dériveur. C’est un bateau plus technique, qui demande de la pratique pour avoir plus de sensations et se faire plaisir », analyse-t-il.

Sur le plan d’eau, jeunes et adultes viennent pour s’initier ou se perfectionner. Si les membres naviguent la plupart du temps sur le lac, les navigateurs plus aguerris doivent se rendre ailleurs pour s’émanciper. « Cela nous impose à changer de terrain de jeu et à naviguer en mer. On propose des croisières, des stages sportifs de sept jours sur la côte Atlantique. Cela permet de progresser et de briller en France. »

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Des sportifs sur l’eau toute l’année 

Amateurs de voile, de canoë ou de kayak peuvent voguer de janvier à décembre. À la Bergeonnerie, le vent souffle suffisamment toute l’année pour permettre une bonne pratique. « La proximité avec l’Atlantique fait que l’on a souvent du vent avec les flux de l’océan qui naviguent le long de la Loire. On arrive donc à avoir des conditions idéales » explique Bruno Dupin.

Les kayakistes et les céistes du CKCT, qui naviguent essentiellement sur le Cher pour des questions de logistique, sont confrontés aux changements météorologiques. Mais Nicolas Guyot assure que cela n’empêche en rien la navigation : « le Cher est exposé au vent donc il y a souvent des vagues. Suivant les kayakistes, ils seront plus ou moins à l’aise sur le bateau, car c’est très instable. Mais, il n’y a pas grand-chose qui nous empêche de monter sur l’eau. On pratique toute l’année. Les gens tombent un peu de leur chaise quand on dit que l’on fait du kayak en janvier. Ils pensent que l’on est trempé mais pas du tout. »

La vision sur ces sports d’eau, qui peuvent parfois plus être considérés comme des loisirs, peut changer avec le temps. Le directeur du CVT l’assure : « il y a trente ans, la voile était vue comme un sport élitiste mais cela a bien évolué. C’est assez accessible, ça s’est vraiment démocratisé. » Tout le monde peut d’ailleurs pratiquer, sans prérequis particulier. Cela peut même devenir un moment pour soi. « La voile peut-être une thérapie, un moyen d’exploser, de réfléchir… On est toujours surpris lorsque l’on navigue, par les conditions météo, le paysage… Chaque jour ne se ressemble jamais. » Ce mystère, ces découvertes et ces imprévus sont, selon Bruno Dupin, ce qui plaît dans cet exercice.

Si le regard sur la voile a changé, il reste des progrès à faire sur le canoë. « Ça arrive souvent que les gens pensent que c’est l’activité parfaite quand on est sur la Dordogne ou en Ardèche, admet Nicolas Guyot. On a encore du travail à faire sur notre sport. Cela passe par l’organisation d’événements. » Les 14 et 15 septembre, le CKCT accueillait ainsi les championnats de France de marathon, avec quatre cents participants. Si l’organisation d’un tel événement demande beaucoup d’énergie, elle garantit cependant une belle visibilité.

Des clubs avec des ambitions

Cette compétition passée, le club peut se concentrer sur l’avenir. « Comme toute association, ça repose sur les bénévoles. Il faut une émulation du bureau. Quand on voit le nombre de licenciés, les manifestations que l’on organise, on est sur la bonne voie. Il reste encore plein de choses à faire, plein de projets à organiser. On aimerait développer le sport santé, proposer de nouvelles activités, attirer plus de féminines » liste le vice-président.

Au Cercle de Voile de Touraine, des projets sont également en cours. Si le club accueille déjà une régate régionale et une quinzaine de régates départementales, ses membres réfléchissent à créer un rassemblement national sur le lac ou le Cher, entre 2020 et 2024. « L’idée est de le faire tous les ans et de faire rayonner la ville de Tours, même si l’on est une association indépendante », explique Bruno Dupin.

Des formations aux métiers de la voile, moniteur et moniteur assistant, sont aussi proposées dès 11 ans. « La voile, c’est une école de la vie. Dans le monde marin, il y a vraiment un état d’esprit de solidarité, de communication, d’écoute. On essaie de les responsabiliser. » Le côté transmission est très présent au CKCT. « Ce ne sont pas que nos deux encadrants qui forment tous les kayakistes. Avec ma sœur, dans notre premier club, ce sont des passionnés qui nous ont appris. Et, visiblement, ça marche plutôt bien », commente Nicolas Guyot. Chaque année, en partenariat avec le comité régional de kayak, le club forme donc quelques moniteurs et assistants moniteurs. De génération en génération, la relève sera assurée.

Crédits photos : André Cardin (CKCT) et Émilie Mette 

Un article diffusé initialement dans 37°Mag #3, le magazine papier-connecté de 37°, sorti en septembre 2019

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