A Joué-lès-Tours : la dette au cœur des débats budgétaires

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Lundi 06 février, les élus du Conseil Municipal de Joué-lès-Tours ont débattu des orientations budgétaires de l’année 2023 pour la ville (la séance est visible ici). Comme lors des précédentes années, les débats ont surtout tourné autour de la question de la dette.

La dette, c’est en effet le fil rouge des discussions chaque année à Joué-lès-Tours au moment de discuter des orientations budgétaires. Depuis son arrivée à la tête de la deuxième commune du département en 2014, le maire Frédéric Augis a opté pour une politique de relance de l’investissement mais aussi dans le même temps un refus d’augmenter les impôts locaux. En clair, pour financer l’investissement, cela passe donc par des emprunts.

Aujourd’hui la capacité de désendettement de la commune est de 11 années, contre 7,6 l’an dernier ou encore 7,3 il y a deux ans. 11 ans, c’est justement la limite entre une dette jugée bonne (entre 8 et 11 ans) ou mauvaise (entre 11 et 15 ans) par le ratio dit de Klopfer qui juge les niveaux d’endettement des collectivités.

De quoi inquiéter l’opposition municipale et notamment Francis Gérard (Gauche écologiste et solidaire) qui dénonce depuis plusieurs années l’augmentation de la dette jocondienne. « En regardant les chiffres pour notre strate, 11 ans, est-ce bon ou mauvais ? Le débat est ouvert mais avec 11 années nous sommes en mouvement vers le vraiment mauvais. »

« La dette que l’on produit aujourd’hui c’est celle que vont payer les générations futures » s’est alarmée de son côté Stéphanie Ghérissi (Libres citoyens).

Un faux sujet pour le maire qui a rétorqué : « Quand je vais dans les conseils de quartiers, je n’ai pas de question sur la dette, mais en revanche les habitants nous demandent des rénovations de voirie, de bâtiments. ». Les choix budgétaires sont assumés donc par le maire qui rappelle régulièrement être arrivé à la tête d’une commune en 2014, certes très faiblement endetté, mais surtout en manque important d’investissements : « La voirie était en sale état, les bâtiments partaient en lambeaux. »

9 millions d’euros d’investissement prévus en 2023

Le contexte reste délicat néanmoins. Pour l’année, l’inflation entraine une hausse de 8,6 % des dépenses communales, freinant de facto les marges de manœuvre : « La dette n’a pas explosé, mais on a moins d’épargne à cause des hausses d’énergie. La facilité c’était d’augmenter les impôts. En augmentant de 10 points on absorbait cela. On a tout de suite dit non. Il a fallu donc faire des économies et repenser l’investissement » s’est justifié Frédéric Augis aux remarques de l’opposition sur une possible augmentation des taux d’imposition.

« Si on écroule l’investissement, on écroule l’économie locale » s’est-il encore défendu, pour justifier les 9 millions d’euros d’investissement prévus pour l’année 2023. Une somme qui englobe notamment la création d’un bâtiment au quartier de la Rabière (pour accueillir une crèche, un accueil ados, un point écoute parents), d’un city-stade dans le même quartier ou encore 1 million d’euros pour la rénovation des bâtiments sportifs comme des travaux sur le stade Jean Bouin (étanchéité des tribunes, travaux sur les vestiaires, etc.), le relamping de la salle Jean Bigot, la remise aux normes électriques au complexe Albaladejo, des travaux d’électricité et d’isolation au centre nautique, etc. 800 000 euros sont fléchés également pour des acquisitions foncières et 500 000 euros pour les investissements dans l’espace public (voirie, réseaux…). Pas de quoi convaincre là-encore les élus d’opposition comme Marie-Line Moroy (Gauche écologiste et solidaire) : « Au lieu du désendettement à tout prix, il ne faudrait pas tomber dans l’endettement à tout prix ».

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