213 morts par an à cause de la pollution liée aux transports à Tours

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Quelques jours après l’annonce de Tours Métropole de relancer les études d’insertion de la troisième ligne de tramway entre Saint-Cyr-sur-Loire et Saint-Pierre-des-Corps, en parallèle de la deuxième ligne (Chambray-La Riche) désormais engagée, le Collectif Citoyen pour un Tram à l’Est qui milite activement depuis plusieurs années pour une desserte rapide de l’est de l’agglomération tourangelle, est bien décidé à maintenir la pression. En témoigne le happening organisé ce mardi au rond point entre le boulevard Heurteloup à Tours et l’Avenue Jean Bonnin à Saint-Pierre-des-Corps.

Depuis plusieurs années, ce collectif composé de plusieurs dizaines de militants, habitant essentiellement Saint-Pierre-des-Corps, ne cesse de se faire entendre pour que la Métropole active le dossier du tramway à l’est de l’agglomération. Les enjeux sont présents et connus : Nécessité de rompre avec les barrières physiques et urbaines avec le reste de l’agglomération (et notamment l’A10) et ses points de congestion liés, mais aussi désenclaver le quartier prioritaire de la Rabaterie, desservir la gare TGV ou encore favoriser les interactions avec l’Est du département (Montlouis, Amboise…), territoire en fort développement et générateur de flux importants avec l’agglomération tourangelle. Bref les arguments ne manquent pas et sont d’ailleurs assez unanimement partagés depuis des années par les élus de tous bords politiques. Cette semaine, le collectif citoyen a décidé d’appuyer sur un « nouvel » argument : le coût sur la santé de la pollution automobile.

Un coût de 89 millions d’euros par an

Un argument pas nouveau en tant que tel, mais que les militants relancent à partir de deux études publiées en 2020 et qu’ils mettent en avant aujourd’hui. La première, est une étude menée par l’Institut de santé globale de Barcelone parue dans la revue The Lancet Planetary Health.  Quant à la seconde elle émane du cabinet d’audit CE Delft pour un regroupement d’ONG de 10 pays européens et servant de base de travail à la commission européenne.

Deux études qui évaluent le coût économique et sociale de la pollution des transports selon différents critères (frais médicaux pour asthmes ou bronchite, maladies respiratoires ou cardiaques, espérance de vie…).

Les chiffres issus des deux études en question sont éloquents : la pollution liée aux transports à Tours représenterait un coût de 89,1 millions d’euros, soit 656 euros par habitant chaque année.

En comparaison avec des villes de taille similaire régulièrement prises en exemple du retard tourangeau en matière de mobilités : A Angers et ses deux lignes de tramway le coût s’élève à 558 euros par habitant (85,3 millions d’euros), au Mans (deux lignes également) à 591 euros par habitant (84,5 millions d’euros par an), à Orléans 645 euros par habitant (75,3 millions d’euros par an).

Un coût économique à mettre en parallèle à celui d’un tramway soit 20 millions d’euros par km selon Gilles Moindrot, membre du collectif citoyen. Selon ce dernier, les calculs de l’étude de CE Delft, chaque baisse de 1% du nombre de véhicules dans une ville, baisserait les coûts liés à cette pollution d’environ 0,5%. Et notre interlocuteur de voir donc de facto dans le tramway comme « un investissement de santé publique ».

Santé publique car pire que l’impact financier, cette même pollution liée aux transports engendrerait 79 morts chaque année directement imputés au dioxyde d’axote et 134 supplémentaires à cause des micro-particules selon l’étude menée par l’Institut de Barcelone (Isglobal).

Et c’est pour interpeller et alerter sur ces chiffres que le Collectif Citoyen pour un Tram à l’Est a décidé de réaliser un happening visuel ce mardi 20 avril, en installant 79 mannequins en carton (comme le nombre de décès au dioxyde d’azote) le long de la voirie côté boulevard Heurteloup, avenue Jean Bonnin et avenue Pompidou. Le lieu choisi, nœud automobile avec les boulevards et avenues citées plus haut mais aussi l’échangeur de l’A10 de Tours-Centre, n’est pas anodin bien sûr : « C’est l’endroit le plus pollué de l’agglomération » indique Gilles Moindrot. Une action à travers laquelle le collectif entendait donc dénoncer la pollution automobile mais aussi par ricochet relancer la nécessité d’une mise en route d’une ligne de tramway vers l’est de l’agglomération, avec comme volonté forte « qu’il n’y ait pas de rupture entre les travaux de la deuxième ligne et ceux de la troisième » avance le porte-parole du jour du collectif.

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