Showtime : coup de projecteur sur la nouvelle brasserie artisanale fondettoise

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Tous deux issus du monde du spectacle, Nicolas et Frédéric se sont lancé un nouveau défi : ouvrir une brasserie artisanale à Fondettes. Pari réussi pour les quadragénaires qui, après plusieurs années passées à monter leur projet, ont commencé à produire leur bière en septembre 2023.

Du spectacle à la bière, il n’y a qu’un pas. C’est en tout cas ce que prouvent Nicolas et Frédéric avec l’ouverture de leur brasserie artisanale Showtime, installée depuis quelques mois dans la zone d’activités de la Haute-Limougère, à Fondettes. Les quadragénaires travaillent dans le monde du spectacle depuis vingt ans lorsqu’ils décident de se lancer un nouveau défi. Nicolas est éclairagiste, Frédéric est musicien et régisseur. La Covid-19 passe par là et le premier envisage de changer de voie professionnelle. « Cela fait plusieurs années que je fais de la bière en amateur, chez moi. On m’a offert de quoi produire ma propre bière pour un anniversaire. J’ai commencé à essayer comme ça et par curiosité aussi, parce que ça m’intéressait de connaître le processus. J’adore cuisiner et je me suis rendu compte qu’il y avait un peu de ça, donc je me suis retrouvé là-dedans », raconte-t-il, alors qu’il procède à la mise en canettes des bières. Le Rochecorbonnais réfléchit alors à monter sa propre brasserie.

Au même moment, Nicolas recroise Frédéric. Tous deux se connaissent depuis longtemps et ont même déjà travaillé ensemble mais cela fait plusieurs années qu’ils ne se sont pas vus. L’ancien éclairagiste parle de son projet avec le musicien. Ce dernier est séduit. « J’en avais un peu ma claque de l’intermittence. J’étais déjà amateur de bières, j’avais visité des brasseries artisanales et, à chaque fois, je me disais que ça avait l’air chouette de faire ça », se souvient-il. Après un court moment de réflexion, il accepte de s’associer à Nicolas. Les deux amis l’admettent : ils ne se seraient pas lancés l’un sans l’autre.

Nicolas (à gauche) et Frédéric (à droite) ont ouvert la brasserie Showtime à Fondettes.

Trois ans seront nécessaires au montage du projet. Aujourd’hui, chacun a son rôle. Nicolas brasse, Frédéric s’occupe de la partie commerciale et aide à la production. N’étant pas issu du monde de la bière, le désormais brasseur effectue quelques stages dans des brasseries artisanales, comme à La P’tite Maiz’, et reçoit l’aide de la Microbrasserie de Tours (la MBT). Mais il apprend surtout en s’exerçant et en testant de nombreuses recettes chez lui. « Dans le spectacle, j’étais autodidacte. Là, je fais pareil. J’ai beaucoup lu, je me suis beaucoup documenté. C’est en faisant que l’on apprend », déclare-t-il.

Sept références de bières légères

Blanches, blondes, IPA… Les deux entrepreneurs proposent sept références. Pour le moment, aucune bière brune n’apparaît dans leur catalogue mais ils prévoient déjà de travailler sur une recette de ce type. « Nous allons par contre avoir des contraintes, comme l’équipement, qui vont nous obliger à faire des bières assez légères. Aucune ne dépasse les 6 % », détaille Nicolas. Ils doivent aussi composer avec la ligne directrice qu’ils se sont imposée. Ils portent notamment une attention particulière à l’origine des matières premières utilisées, avec la volonté de proposer aux clients des boissons les plus naturelles possible. Les malts bio proviennent ainsi de la Drôme, les houblons bio, eux, viennent de France ou d’Europe. Seules les épices, qu’ils aiment intégrer à leurs recettes, arrivent de plus loin. « C’est plus dur de les faire venir de France », regrette-t-il. Chez Showtime, les auxiliaires chimiques sont par ailleurs proscrits. Les anciens intermittents du spectacle se veulent transparents avec les consommateurs, mentionnant tous les ingrédients utilisés lors de la fabrication de leurs bières et précisant ceux issus de l’agriculture biologique.  

Nicolas et Frédéric ont également fait le choix d’opter pour des canettes, et non pour des bouteilles en verre. Une façon de se démarquer de la concurrence et une décision qui présente plusieurs avantages selon les deux amis. « C’est un truc con mais la bière n’aime pas la lumière, la canette aura donc déjà des avantages en termes de conservation », indique le musicien. « C’est plus léger que le verre donc moins coûteux en transport. C’est aussi moins coûteux en énergie de fabrication et de recyclage car l’aluminium fond à plus basse température », complète son collègue. Ce contenant leur permet par ailleurs d’avoir un espace graphique plus important afin d’y apposer de jolies étiquettes rappelant les pochettes de vinyles.

Une journée de préparation, trois semaines de fermentation

Après plusieurs mois de travaux, le Rochecorbonnais et le Tourangeau commencent la production en septembre 2023. « Une bière, ça prend un jour de cuisine et trois semaines de fermentation », explique Nicolas. Les boissons sont ensuite conditionnées, puis stockées en attendant d’être vendues. En parallèle, ils se chargent du démarchage pour la commercialisation de leurs produits. S’ils profitent de leur réseau dans le monde du spectacle pour toucher les lieux culturels et les festivals, les entrepreneurs espèrent trouver d’autres circuits de vente, tels que les bars, les cavistes ou les épiceries. Les particuliers peuvent, quant à eux, profiter de la vente directe à la brasserie. Les canettes de 44 cl sont vendues entre 4,5 et 5,5 €. « Nous ne voulons pas tirer les prix vers le haut car, nous-mêmes, nous trouvons ça chiant de payer une bière trop chère ! Mais les matières premières et le matos ont un coût, nous ne pouvons donc pas non plus nous aligner sur les industriels », justifie Frédéric. Des fûts de 20 ou 30 litres sont également disponibles.

En plus de la boutique, les quadragénaires aimeraient ouvrir une taproom (un bar) sur place afin d’accueillir des afterworks. Ils envisagent également de recevoir du public le midi. « Nous nous sommes rendu compte qu’il n’y avait pas grand-chose pour déjeuner à Fondettes. Cela permettrait aux gens qui travaillent aux alentours de venir avec leur repas et de boire une petite bière », se réjouit Nicolas.  

Les créateurs de Showtime se fixent un autre objectif : produire 400 hectolitres de bière par an. « Mais c’est difficile de se projeter pour le moment, nous devons encore trouver notre rythme de travail », reconnaît Nicolas. En attendant, ils espèrent réussir à vivre de leur nouvelle activité au plus vite et parvenir à faire vivre la brasserie. « Nous ne nous sommes pas dit que nous devions devenir l’une des meilleures brasseries de France. Le but, c’est que les gens prennent plaisir à travailler avec nous et que les clients aiment ce que l’on fait. »

Un degré en plus

Brasserie Showtime : 7, rue Édouard-Branly, 37230 Fondettes. Ouvert du lundi au vendredi, de 9 h à 17 h. Plus d’informations par mail à brasserie@showtime.beer, sur Facebook ou sur Instagram.

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