Nathalie Kosciusko-Morizet : une autre candidate toute simplement

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Vendredi dernier, 150 personnes ont répondu présent pour accueillir la seule femme de la primaire de la droite. Attendue par une assistance éclectique à la salle des mariages de l’hôtel de ville de Tours, NKM est venue parler de ses différences avec ses concurrents et de son programme. Un ton différent dans une harmonie politique plutôt monotone et langoureuse…

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L’ancienne ministre de Nicolas Sarkozy était à Tours pour une après-midi et une soirée en compagnie des militants, sympathisants et Tourangeaux. C’est à Ferme-Expo que la seule femme candidate à la primaire de la droite a commencé son périple. Dégustations, discussions, serrages de mains, NKM va au contact. La veille, la polytechnicienne a plutôt bien tenu son rôle au milieu des « mâles » des Républicains. Osant même tenir tête à son ancien chef, Nicolas Sarkozy. Sans se démonter, NKM veut montrer sa différence. Mais est-elle audible ? « Avant le débat, j’ai demandé à BFMTV et I-Télé que l’on aborde les thèmes très importants pour les Français que sont la santé, l’éducation et la formation… » nous dit-elle en conférence de presse. Pour elle, « le deuxième débat a été plus riche que le premier mais il faut plus d’échanges… ! ».

« Je veux passer un message : celui de l’émancipation de notre société… »

Ce qui lui importe avant tout, « c’est l’agenda qui est celui de la société et il faut infléchir les lignes politiques pour une France tournée vers le XXIème siècle ! ». Derrière ces mots qui pour certains de ses détracteurs sont démagogiques, NKM veut pourtant prendre à bras le corps les problèmes de notre temps, de notre siècle et ceux de la société. Mais aussi rappeler à ceux qui l’entouraient la veille au débat télévisé qu’ils ne sont que dans une logique d’appareil ou de postures. « J’ai fait un grand tour des communes rurales, beaucoup de maires de petites villes ou villages ont peur d’être les oubliés du numérique… » constate-t-elle. « Je veux passer un message : celui de l’émancipation de notre société… ». NKM n’emprunte-t-elle pas son discours à la philosophie des lumières qui éclairaient les pensées des réformateurs et avant-gardistes du XVIIIème siècle ? Peut-être. Avec la modernité en plus et une vision plus large que certains de ses concurrents à la primaire.

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« Je veux lutter contre les conservatismes de droite et de gauche qui ne préparent que des malheurs ! »

Sa journée marathon se termine dans la salle des mariages où trône une « Marianne » en plâtre juste à côté du pupitre du discours. Une femme, symbole d’une République qui peine encore à voir une femme Premier Ministre ou Président. NKM, elle, rêve pour tous de devenir celle qui pourrait conduire la droite à la victoire en mai 2017. Difficile aujourd’hui de la voir victorieuse le 27 novembre au soir, mais l’avenir ne pourra pas se faire sans elle. D’abord parce que ses idées soufflent un peu comme un vent frais sur une droite qui n’ en a plus et qui fait encore campagne sur les caciques habituels : sécurité, immigration, fiscalité et fonctionnaires. Alors NKM espère : « Notre pays a besoin de transformations ! … ». Une vision commune avec Bruno, François, Nicolas ou Jean-François. Mais une vision partagée différemment de ses camarades : « La vision que je cherche à partager, c’est celle d’une France en pleine ébullition. Je veux lutter contre les conservatismes de droite et de gauche qui ne préparent que des malheurs ! ». Toutes ressemblances avec des personnes…

Mais NKM n’oublie pas « qu’il faudra travailler plus longtemps et repousser la retraite à 65 ans ». Une position partagée par tous dans son camp. Puis, la polytechnicienne fait un constat sur la difficulté de notre pays à réformer car « il n’y a pas de sens qui soit donné aux réformes… ». Mais alors que faut-il à NKM ? De la pédagogie ? Des explications à donner aux Français ? Certainement. « Je regrette dans cette primaire que l’on ne parle pas de santé et très peu d’éducation… ! ». La veille du débat télévisé, cette mère de famille de deux garçons de 7 et 11 ans révisait avec son plus grand les cours de sciences naturelles au moment où d’autres devaient être entourés d’une armée de conseillers pour réviser les devoirs du lendemain soir. Il est vrai que dans cette primaire inédite dans l’histoire de la droite, NKM fait office de petite candidate voire d’outsider aux côtés de JF. Copé ou de JF. Poisson. Mais à y regarder de près, cette ex-numéro 4 du gouvernement Fillon sous la présidence de N. Sarkozy a un regard de modernité. Et cela au moment il faut s’interroger sur les nouvelles formes de travail, sur le numérique qui dicte nos vies d’aujourd’hui ou sur les vieilles croyances de nos entreprises comme le présentéisme (antinomique avec la volonté de développer le télétravail). Certes toutes ces questions sociétales ne font pas une élection présidentielle à la française qui a tendance à conduire le ou les candidats à incarner une certaine idée de la France mais pas son avenir directement. Un avenir que NKM veut meilleur pour « un peuple créatif et qui doit libérer ses énergies ».

Alors la jeune quadra espère haut et fort : « que mon discours de modernité survive à la primaire ». Une primaire qui devrait voir un homme de 71 ans porter l’étendard d’une droite donnée vainqueur dans quelques mois. Un homme qui devra aussi regarder vers l’avenir. Un avenir qui ne pourra se faire sans une certaine autre idée de la France, dont celle de NKM…

Crédit photos : Arnaud Roy pour 37 degrés

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