Ce mercredi 03 décembre, se tient le dernier congrès des maires et des élus locaux d’Indre-et-Loire, du mandat 2020-2026, au Centre des Congrès de Tours. Un congrès qui comme l’an dernier se tient sous fonds d’incertitude en l’absence de budget de l’Etat, mais aussi d’une certaine désillusion voire colère de la part des élus locaux, après un mandat qui fut compliqué en de nombreux points.
Pour Cédric de Oliveira, maire de Fondettes et président de l’association des maires d’Indre-et-Loire depuis 2017, ce « mandat a démarré dans le confinement et se termine dans la confusion ». Les mots du représentant des élus locaux sont sans détours. « Nous avons du avaler et gérer des crises sanitaires, environnementales, inflationnistes et démocratiques » pointe-t-il, non sans amertume envers l’Etat. « Le projet de loi de finances est le coup de massue final. Je lance une alerte rouge » poursuit-t-il en évoquant « un massacre des collectivités locales ». En cause la ponction prévue dans le projet de loi de 8 milliards d’euros à destination des collectivités locales. « A Tours cela représenterait un million d’euros en moins par an. A Saint-Cyr, 400 000 euros » cite Cédric de Oliveira en exemple.
« Tout ceci est totalement injuste car l’Etat fait reposer son déficit sur les collectivités locales qui elles ont des budgets en équilibre et de plus car ce sont celles qui font de l’autofinancement, donc celles qui sont des bons élèves qui vont être le plus pénalisées ».
Tout en continuant les exemples de baisses des financements de l’Etat, le président des maires de Touraine s’agace : Il y a un manque de courage politique pour réformer l’Etat qui préfère nous pointer du doigt et nous étouffer ».
La fronde des élus locaux envers l’Etat semble bien réelle à croire Cédric de Oliveira. Cette année, le congrès des maires du département n’a ainsi pas invité de membre du gouvernement comme d’ordinaire. « Nous ne sous sentons plus représentés à Paris, il y a une véritable déconnexion envers les élus locaux qui sont sur le terrain au quotidien. »
Un constat sombre que Cédric de Oliveira assume, en se basant sur la consultation annuelle lancée auprès des maires du département. Sur les 167 répondants cette année (sur un total de 272 maires), 56.6% pensent qu’il faudra augmenter les impôts locaux lors du prochain mandat au regard du désengagement de l’Etat (alors que 37% ont procédé à une augmentation lors du mandat 2020-2026. Un chiffre qui fait dire au président des maires du département : « Le prochain mandat sera difficile. L’enjeu sera de préserver le quotidien des citoyens via le maintien des services publics locaux, mais les élus locaux devront faire des choix si l’Etat continue sur cette voie ».









