Un nouveau festival d’art de rue en Touraine… et ça se passe à Beaumont-Louestault

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En matière d’art de rue, l’événement le plus connu de Touraine c’est le festival des Années Joué qui se déroule début juin à Joué-lès-Tours. Il y a également Itinéraires Bis à la fin du mois de juin à La Riche. Et pour 2024, il faut ajouter en Rue Libre programmé les 7 et 8 juin à Beaumont-Louestault, dans le nord du département.

Il faut qu’on vous avoue une chose ; on reçoit beaucoup de mails à la rédaction. Parfois des dizaines de messages par jour pour que l’on parle d’un événement culturel, d’une nouveauté commerciale ou d’une réunion politique… On ne peut pas parler de tout. Forcément, il faut faire des choix. Le journalisme étant un métier de découvertes, on aime bien aller vers l’inconnu. C’est la possibilité que nous a offerte Perig Arnoult, président du comité des fêtes de Beaumont-Louestault.

« Qui ça ? C’est où ça, Beaumont-Louestault ? » Les mots étaient écrits tels quels dans le message. De l’autodérision pour faire passer un message : récemment reprise, l’association communale cherche à imprimer une nouvelle dynamique dans le village de 1 700 habitants. Et si on avait déjà entendu parler de Beaumont-Louestault, pour des faits divers ou des résultats d’élections, on n’aurait peut-être pas été capable de le placer précisément sur une carte d’Indre-et-Loire. Ne riez pas. Vous non plus, peut-être. Perig Arnoult est conscient de cette méconnaissance et veut jouer dessus à fond pour que ça change. Le postulat est intéressant.

Bref. Pour faire en sorte qu’on parle de ce petit coin de Touraine à mi-chemin de Château-Renault et Saint-Paterne-Racan, Perig Arnoult et son équipe du comité des fêtes ont voulu booster la saison événementielle locale. Le feu d’artifice va rester, le loto et la brocante aussi. Mais en plus de ça on ajoute un festival culturel sur deux jours, avec un accent particulier mis sur les arts de la rue. Un rendez-vous avec 15 000€ de budget ; plus de 6 mois ont été nécessaires pour le mettre sur pied. On n’est plus là pour rigoler.

« En matière de culture il y a des choses qui se passent mais en général il faut aller à Tours. Les gens d’ici ne le font pas donc on a pris les choses à l’envers et on fait venir la culture à Beaumont » résume celui qui a intégré le village en 2018, rejoignant son épouse, également investie dans le Comité des Fêtes. « On veut bousculer les gens, proposer des choses nouvelles pour redynamiser le village » poursuit le président soutenu par la mairie ou la communauté de communes Gâtine-Racan.

« Ce qu’on veut c’est que les gens se rencontrent à nouveau pour que Beaumont-Louestault ne devienne pas un village dortoir » explique encore notre interlocuteur (qui travaille lui-même à Tours). Placé « à 25 minutes de la Place Jean Jaurès », il pourrait en effet en avoir les caractéristiques. Ce n’est pas le cas grâce à l’arrivée de familles jeunes, la présence d’une boulangerie, celle d’un restaurant ou encore d’une épicerie ouverte depuis deux ans. Néanmoins, Perig Arnoult trouve que c’est encore trop souvent une zone « de transit », où « on ne s’arrête pas ». Et c’est pour ça que son équipe a voulu un événement qui se déroule en partie en extérieur, dans la rue.

En Indre-et-Loire, Beaumont-Louestault est loin d’être la seule commune rurale à proposer son festival. Non loin de là, on pense évidemment aux Kampagn’Arts programmé fin juin et avec qui le Comité des Fêtes a pris local pour du soutien. Mais celui-ci est centré sur la musique. Dans la catégorie « Animation du village », on pense plutôt au festival artistiques Beaux Lieux de Beaulieu-lès-Loches ou L’Art en Troglo à Saint-Etienne-de-Chigny. Mais aussi l’événement autour du street art de Crissay-sur-Manse. Des rendez-vous qui comptent dans l’agenda départemental.

On pourrait donc bientôt en avoir un de plus avec En Rue Libre, 2e nouveauté culturelle de 2024 avec la création du festival électro Moorea dans le Lochois. « Ce qu’on voulait c’est un temps fort qu’on ne trouve pas ailleurs, et un festival qui s’adresse à toute la Touraine » détaille Perig Arnoult.

Pour les financements, l’équipe sollicite des subventions, fera elle-même la cuisine (repas rougail saucisse le samedi soir) et compte sur le loto municipal pour compléter le budget qui a augmenté de 50% par rapport aux premières prévisions. Cela dit, pas question d’aller à l’économie : « On veut que tout le monde s’y retrouve » insiste le président du Comité des Fêtes dont la team réunit des personnes aux profils variés, néo-ruraux et historiques de la commune âgés de 30 à 65 ans, « et on cherche encore du monde pour nous rejoindre ! ». Une quarantaine de bénévoles participeront également à l’encadrement de la manifestation le jour J.

Sur le plan artistique, la soirée du vendredi se déroulera dans la salle des fêtes avec le duo Artsmony et une programmation surprise à partir de 20h30. Le lendemain, début des festivités à 11h avec la fanfare Karnavage en déambulation (elle rejouera à 14h, puis défilé de mode à midi et 14h30 avec le lycée Clouet de Tours-Nord, théâtre en plein air à 15h avec la Cie Escale, La Daronne et la Baronne à 16h pour du chant, des contes avec Paroles Epicées à 17h, la célèbre compagnie de cirque tourangelle 100 Issues avec sa sonate pour 4 chiens à 18h et enfin la cantine des Scouts du Bœuf à 1 000 pattes dès 20h30. Un marché d’artisanat d’art s’installera également dans le village. Beaucoup de local, donc. « On voulait montrer ce qui se passe en Touraine et limiter le bilan carbone au maximum » justifie Perig Arnoult.

Surtout, l’ensemble des spectacles seront gratuits. « On est des barges ! Les gens nous regardent parfois avec des gros yeux mais ça reste cohérent avec notre volonté de rendre la culture accessible à tous » détaille le président du Comité des Fêtes de Beaumont qui se sait ambitieux mais estime que l’enjeu le mérite. 1 500 personnes sont espérées sur les deux jours.

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