Exposition : attention à la vague au CCCOD

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Depuis le 29 mars jusqu’au 5 janvier 2025, Hera Büyüktaşcıyan expose son œuvre « Défendre les eaux ancestrales » à la Nef du Centre de Création Contemporaine Olivier Debré à Tours. Une exposition en partenariat avec le Centre International d’Art et du Paysage de l’île de Vassivière.

C’est la première fois qu’une collaboration au long cours est mise en place par le Centre de Création Contemporaine Olivier Debré (CCCOD). Et pour cette première, le centre d’art contemporain met à disposition sa Nef pour l’exposition de l’artiste turque Hera Büyüktaşcıyan intitulée « Défendre les eaux ancestrales ». Dans la continuité de l’exposition « Terres Résonnantes » présentée au Centre International d’Art et du Paysage de l’île de Vassivière (CIAPV) situé dans la Creuse, Hera Büyüktaşcıyan propose un travail du non-humain pour raconter des histoires.

En l’occurrence, les histoires racontées ici sont celles de deux cours d’eau très distinguables l’un de l’autre. 

D’un côté, le lac de Vassivière qui, totalement artificiel, représente le calme et la sérénité malgré un sombre passé. En effet, ce lac est le résultat de la construction d’un barrage hydroélectrique obligeant huit lieux-dits et villages à être désertés puis submergés par la montée de l’eau. 

De l’autre côté, nous avons la Loire, fleuve réputé pour ses violents courants.

Ces deux cours d’eau se rencontrent dans la partie principale de l’œuvre de Büyüktaşcıyan. “Dans ce volet, j’ai voulu me concentrer principalement sur le fleuve en tant qu’instrument vocal, telle une entité vivante avec un corps dynamique, coulant dans un mouvement puissant et sans fin qui dessine et sculpte le paysage. Un contraste criant avec les eaux stables générées par l’architecture du barrage hydroélectrique du lac de Vassivière”, explique-t-elle. 

Sous la forme d’une installation de plus de vingt mètres de longueur, cette création représente un long cours d’eau fabriqué en toile de paillage. On distingue une construction en deux parties : le « début » de l’œuvre représentant la Loire, partant de la grande fenêtre puis chutant vers le sol, suivie d’une étendue de toile plus aplatie renvoyant au lac de la Vassivière. Sur cette toile de paillage se trouvent de multiples bouts de bois (ramassés par l’artiste lors d’une balade à la Vassivière) représentant les mouvements du fleuve (pour la partie haute) et les vestiges des villages enfouis (pour la partie basse). On peut également y voir une référence aux mosaïques turques (pays d’origine de l’artiste). 

Une histoire commune : la soie 

Le choix de représenter la Loire n’est pas anodin pour Hera Büyüktaşçıyan. Un élément relie bel et bien l’histoire du fleuve et celle de l’artiste : la sériciculture. 

Peut-être ne le saviez-vous pas mais Tours a été pendant longtemps la capitale de la soie. En effet, du XVe au XIXe siècle, des mûriers blancs (arbres nécessaires pour l’élevage de vers à soie) étaient disposés le long des bords de la Loire et permettaient au royaume de France de se produire elle-même ses tissus. 

En parallèle, la soie fait également partie de l’histoire de la famille de Büyüktaşcıyan car cette dernière était elle-même spécialiste dans la fabrication de la soie. 

Dans cette optique, l’artiste a ajouté à son exposition une série de dessins (par technique de frottage) accompagnés de soie de Tours. Une pièce de cette série, isolée des autres et agrémentée d’un foulard, est d’ailleurs un hommage direct à sa grand-mère. 

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