Peuple de Loire #2 Manon Bataille, pour la protection des oiseaux

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La Loire, fleuve royal, fleuve qui fascine et qui attire. Paysage radieux qui a inspiré nombre d’écrivains, poëtes ou peintres, paysage faisant la fierté de ceux qui ont la chance de la côtoyer au quotidien et de vivre à ses côtés. Certains ligériens font d’ailleurs un peu plus et vivent en symbiose avec le fleuve. Cette semaine nous vous proposons de retrouver quelques portraits de ce peuple de Loire. Deuxième article de la série consacré à Manon Bataille, en service civique à la LPO.

montage peuple de loire

Protéger la biodiversité qui nous entoure est le principal objectif de la ligue de protection des oiseaux Touraine (LPO – Touraine) dont Manon Bataille fait partie. Depuis près de 20 ans, cette association oeuvre pour « l’oiseau, la faune sauvage, la nature et l’homme » et lutte contre « le déclin de la biodiversité, par la connaissance, la protection, l’éducation et la mobilisation » de la population envers ces questions.

A la suite d’une licence de biologie puis d’un master en écologie dans l’Essone, Manon Bataille a décidé de faire un service civique au sein de la LPO. Amoureuse de la nature, elle consacre ses journées à la protéger et à informer la population sur les gestes à adopter pour en faire de même. Ce jour-là, elle est sur le ponton de La Plage de Tours, sur la rive nord de la Loire, munie d’une longue vue et de brochures explicatives. Elle propose aux enfants, et aux parents, de découvrir les sternes qui nichent en face sur les bancs de sables. « Beaucoup de ceux que nous croisons nous disent que les oiseaux blancs sont des mouettes et les petits oiseaux des moineaux. Ce n’est pas tout-à-fait ça, nous avons beaucoup de pédagogie à faire. » Le rôle de la jeune femme est de sensibiliser sur les conduites à tenir pour protéger la biodiversité. [/vc_column_text]

La plaquette des espèces présentes le long de la Loire

Focus sur les sternes 

La Loire, dernier fleuve sauvage d’Europe, abrite de nombreuses espèces telles que le balbuzard pêcheur, le Héron cendré, l’aigrette garzette et les sternes. Ces dernières sont le sujet d’étude de Manon Bataille. Elles se divisent en deux espèces, la sterne pierregarin, qui a le bec et les pattes rouges, ainsi que des plumes noires sur le haut de la tête, qui englobe les yeux et le front et descend sur l’arrière du cou. Une proche cousine, la sterne naine, est plus petite et a les pattes et le bec jaunes. Elles mangent toutes les deux des poissons et nichent sur les bancs de sable de la Loire avant de migrer vers l’Afrique tropicale. Marine connait sur le bout des doigts leur cycle de reproduction. 

« Elles couvent pendant trois semaines, communément appelé la période d’incubation, puis éduquent les poussins pendant vingt-cinq jours. »

Durant toute cette période, la jeune femme (et les autres associations) tentent d’établir le succès reproducteur de l’espèce en comptabilisant les poussins et le nombre d’entre eux qui s’envole. L’objectif étant de pouvoir avoir des estimations sur l’évolution des colonies d’une année à l’autres.

Sterne naine © Sylvain HOUPERT
Sterne naine © Sylvain HOUPERT
Sterne pierregarin © Sylvain HOUPERT
Sterne pierregarin © Sylvain HOUPERT

Une reproduction sous haute surveillance

Pour favoriser leur reproduction, la Ligue de Protection des Oiseaux – Touraine informe, surveille et aménage les milieux. Chaque année, des panneaux sont installés sur les berges pour prévenir les promeneurs d’éventuelles colonies en pleine reproduction. Les sternes pondant à même le sable, et les oeufs étant très discrets, le risque que les particuliers perturbent la reproduction est élevé, sachant qu’un dérangement de quelques minutes peut causer la mort des embryons dans les œufs. 

La saison estivale durant laquelle les tourangeaux viennent allonger leur serviette sur les bords de Loire concorde avec la saison de reproduction des sternes. Par conséquent, cet été, Manon Bataille et les bénévoles de l’association donneront des petits coups de sifflets – non pas pour faire la police mais pour avertir – afin d’indiquer aux vacanciers qu’il est préférable qu’ils décalent leur serviette de quelques mètres pour de ne pas effrayer les sternes. « Certains sont réticents et ne souhaitent pas décaler leur serviette mais dans la plupart des cas, les gens comprennent ». 

Les panneaux seront installés d’ici peu sur les bords du fleuve

Manon va également à la rencontre des acteurs du tourisme tel que les loueurs de canoë pour leur demander de sensibiliser leur clients. En évitant d’accoster les ilots, les céistes contribueront à la tranquillité des espèces. Enfin, pour favoriser la reproduction d’une année sur l’autre, la LPO -Touraine propose des chantiers natures en fin de saison.

« Nous allons sur les îles et nous arrachons les herbes pour que, lorsque les sternes seront de retour, le terrain soit propre et accueillant, sans branche ni feuillage. »

En plus d’une opportunité pour acquérir des compétences naturaliste, Manon profite de cette expérience pour continuer à « protéger la nature et être au grand air ». Comme elle, nombreux sont les volontaires et bénévoles soucieux de l’avenir de la faune et de la flore autour de la Loire, qui s’investissent pour mieux préserver la nature qui nous entoure.

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