Une Tourangelle veut gravir l’Everest : elle raconte sa préparation

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Les hauts sommets font rêver les amatrices et amateurs de grandes marches. Mont-Blanc, Kilimandjaro et, bien sûr, l’Everest avec ses 8 849m dans la chaîne de l’Himalaya. Une Tourangelle espère bientôt être la 15e Française à réussir l’exploit d’arriver au sommet de la montagne népalaise. Delphine Chaigneau a 49 ans. Prof d’EPS dans un établissement de Tours, quartier des Rives du Cher. Nous l’avons rencontrée avant son départ. Un projet qu’elle mûrit depuis un an et demi.

Pourquoi vouloir gravir l’Everest ?

J’aime la montagne depuis toute petite. J’ai la chance d’avoir des parents très sportifs. Dès 3-4 ans je suis passée sur les skis avec mon frère, puis des randos, des treks comme la traversée de La Réunion. Les sommets ça a commencé en 2007 quand j’avais 33 ans avec le Mont-Blanc. Mais l’Everest est arrivé assez tard, quand on est parti du constat avec mes amis que peu de femmes se donnaient les moyens de réaliser des sommets. Effectivement il n’y a que 14 Françaises qui ont été au sommet de l’Everest pour 138 hommes donc on a décidé de créer l’association A Chacun/Chacune son toit du monde pour montrer aux femmes qu’on est capable de réaliser des projets comme ça. A côté on avait aussi en tête de réaliser un projet écologique au Népal, avec un ramassage de déchets sur les différents camps de la Vallée de l’Everest. Et puis on soutient l’aménagement d’une salle informatique dans une école.

Comment tu te sens à l’approche de ce défi ?

Je me sens chanceuse de me créer cette opportunité, d’aller à la rencontre de la population népalaise. C’est un des pays les plus pauvres au monde mais un des pays les plus souriants au monde aussi. Ils nous apportent plein de leçons de vie.

Qu’est-ce qui te fais dire que tu peux y arriver ?

J’ai confiance en moi. J’ai envie d’aller au sommet donc je mets toutes les chances de mon côté avec la préparation physique, mentale ou du matériel. Peut-être que je n’y arriverai pas, mais ce ne sera pas un échec car j’ai développé des compétences pour préparer ce projet. Dans tous les cas j’aurais appris des choses.

Si on résume qu’est-ce qu’il faut faire quand on prépare une telle ascension ?

D’abord bien préparer son matériel et le tester avant. Là-bas les températures au sommet avoisineront certainement -30, -40°. On ne part pas avec une simple paire de gants mais avec des gants d’expédition. Je vais aussi prendre de l’oxygène jour et nuit pour éviter de fatiguer le corps, être la plus reposée possible. Il y a également une préparation physique de renforcement musculaire pour gérer le poids du sac. Et puis de l’endurance car les journées seront longues : pour l’ascension finale on part à 20h le soir et on fait 13h de montée en pleine nuit avec seulement un retour le lendemain soir.

On sait que ça va être difficile.

Il y a peut-être des moments où je vais me demander ce que je fais là alors que je pourrais être au chaud à la maison en famille mais j’aime sortir de ma zone de confort donc je me prépare au mieux pour le départ le 5 avril. Mais au total le projet dure presque 2 mois jusqu’au 30 mai. D’abord on adapte le corps à l’altitude en faisant des rotations d’acclimatation : on monte 500-800m. On dort à cette altitude, on remonte encore un peu, on dort à cette altitude, puis on redescend au camp de base à 5 300m. Tout ça habitue le corps au manque d’oxygène pour éviter les essoufflements ou les maux de tête. Si on fait ça sérieusement, qu’on avance doucement pendant un mois / un mois et demi, on met toutes les chances de son côté.

Comment gérer le froid pendant l’expédition ?

Avec une bonne combinaison, des bottes qui peuvent résister jusqu’à -60°, des chaussettes adaptées à la haute altitude, un masque de ski pour protéger le visage… On attend également une bonne fenêtre météo, avec peu de vent pour avoir moins froid. L’inconvénient c’est qu’elles ne sont pas forcément fréquentes donc qu’il peut y avoir du monde.

Qu’est-ce qu’on mange ?

Plus on va haut, plus on utilise des préparations lyophilisées. Il faut aussi beaucoup boire : même si on n’a pas soif c’est très important pour garder de l’énergie. On doit également penser à tout pour le quotidien : le coupe-ongles, les batteries si on veut faire des images et pour la lampe frontale la nuit. On prend également des sticks solaires pour protéger la peau car les crèmes solaires gèlent… Ça fait beaucoup de choses, il y a beaucoup de listes à la maison !

Un degré en plus :

La page Facebook de l’association de Delphine Chaigneau, qui intervient également dans des classes pour présenter ses différents projets.

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