Pour la 3e année de suite, la ville de Tours est une ville étape du Refugee Food Festival, un événement qui célèbre la richesse de l’art culinaire et l’émancipation des personnes réfugiées à travers la cuisine. Cette initiative, qui associe des restaurants locaux à des cuisiniers étrangers, a pour objectif de favoriser l’insertion professionnelle des personnes réfugiées dans le monde de la cuisine. A Tours cela se tiendra du 05 au 14 juin dans 11 lieux différents.
Le festival qui sera présent dans 12 villes cette année en France, célèbre de son côté ses 10 ans. Un festival qui prend de l’ampleur année après année. Pour l’édition 2025 se sont ainsi 90 cuisiniers qui vont y participer sur toute la France, tandis que 25 000 convives sont attendus (contre 18 000 l’an dernier).
La ville de Tours en sera d’ailleurs une étape phare avec près de 10 000 repas concoctés pour le festival. Un chiffre important qui s’explique par l’implication forte de la ville de Tours dans le projet. « Ce qui nous séduit c’est avant tout les valeurs d’universalité et de partage défendues par le Refugee Food Festival » explique Marie Quinton, adjointe à la politique de la ville et à la lutte contre l’exclusion. La ville de Tours s’implique particulièrement à travers la cuisine centrale qui prend part au festival à travers un repas somalien réalisé par les employés de la cuisine et Amina Abubakar. A cette occasion, le déjeuner du 05 juin sera distribué à 9000 personnes, principalement les cantines scolaires.
85% d’insertion
Le Refugee Food Festival est un projet qui vise ainsi à faire évoluer les regards et changer les mentalités sur les réfugiés. “L’inconnu fait peur, l’idée est de changer le regard et sensibiliser sur les réfugiés qui sont trop souvent victimes de discrimination” explique Ines Cohen responsable nationale du festival.
Cette dernière explique notamment que l’objectif final est de tendre vers une insertion professionnelle afin de faciliter l’inclusion des réfugiés participants dans les métiers de bouche. Parmi les participants à l’édition 2024 à Tours, les organisateurs du festival précisent d’ailleurs que 85% d’entre eux sont en insertion depuis : que ce soit en apprentissage à l’Ecole de la 2e chance ou à la Cité des Formations de Tours Nord par exemple, ou employés dans des restaurants.A Tours, c’est notamment Pauline Carasco, que l’on connait comme chef de « La Petite Embarque » le restaurant de la Guinguette Tours-sur-Loire qui coordonne le projet aux côtés de Romain Deschambres et assure le suivi des participants.
Pour cette dernière « la cuisine est source d’émancipation » et l’événement tient une place importante. Elle accueillera notamment à « La Petite Embarque » le banquet de clôture en collaboration avec le restaurant « Chez Gaster » sur le thème du repas franco-afghan le samedi 14 juin.
Parmi les autres participants, citons également le Théâtre Olympia qui prendra part au festival pour la première fois avec un déjeuner franco-syrien composé de mezzés, fruit d’une collaboration entre Manon Courty qui gère le restaurant du théâtre et Eman Jalout. Une participation en lien avec le thème de cette 10e édition explique Inès Cohen : « Le festival met cette année en avant une dimension culturelle avec le parrainage d’Alexis Michalik, dramaturge ayant travaillé sur le thème de l’exil ».
Pour la première fois, une boulangerie est également dans la boucle, avec Les 3 Grains, située rue de la Victoire à Tours, qui proposera des produits franco-guinéens fabriqués par le boulanger Raphaël Hascoët et le jeune réfugié Alhassane Touré.
Par ailleurs, le festival sortira également des limites de la ville de Tours avec un banquet d’ouverture qui se tiendra à Chambray-lès-Tours à la ferme municipale « Aux Champs Braysiens » le dimanche 08 juin. Un banquet qui sera concocté par une équipe 100% féminine, avec une collaboration de 8 femmes sur le thème d’un repas nippo-congolais. Le festival ira également à Bréhémont avec un repas le mercredi 11 juin à « La Cabane à Matelots » pour une soirée mezzés franco-ukrainiens pour laquelle le chef Ambroise Voreux s’associe avec Konstantin Audinet, un ukrainien réfugié en Touraine.
« Tous les types de restauration sont représentés, de l’artisan boulanger au restaurant gastronomique, ce qui fait que tout le monde peut y trouver son compte » indique Pauline Carasco. Outre les restaurants déjà cités, on retrouve Paula, Sésame, Case, La Fourchette Paysanne ou encore le Dahlia.
Toutes les infos, dates et réservations sont à retrouver sur le site du festival : https://festival.refugee-food.org/tours
