E-artsup entend proposer une école de design alternative à Tours.

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Ecole historique pour la formation en design, en activité depuis 75 ans, Brassart a connu un succès national en s’implantant dans une petite quinzaine de villes. Mais jusqu’ici, personne n’était venu la chatouiller à Tours, son lieu de naissance. C’est désormais le cas avec l’ouverture d’E-artsup aux Deux-Lions, un établissement qui forme à la création visuelle, l’animation et la création de jeux vidéo. A sa tête : un ancien directeur de Brassart. Nous l’avons rencontré.

Le sud de la ville de Tours est l’endroit idéal pour aménager une école d’études supérieures. C’est déjà là qu’il y a la fac de droit, c’est là que Polytech agrandit ses locaux, et encore là qu’Excelia construit son école de commerce… L’école Brassart a également choisi la rive gauche du Cher pour ses nouveaux locaux… non loin de son concurrent, E-artsup. Déjà présente dans 9 grandes villes (Paris, Bordeaux, Toulouse, Nantes…), l’entreprise a investi Tours à la rentrée 2023, reprenant les anciens bureaux de la Société d’Equipement de la Touraine : 650m² de planchers situés tout près de France Travail et du siège de Tours Métropole, aux Deux-Lions.

Pour sa première promo, l’établissement regroupe 47 étudiants partis pour un cursus de 3 ans, avec deux années supplémentaires en option. La moitié du groupe vient de Touraine, le reste d’un peu partout, comme Paris ou Montpellier. Quant à la parité, elle est quasiment atteinte, avec un peu plus de garçons dans la section jeux vidéo mais davantage de filles pour apprendre la création d’animations.

Ces chiffres, c’est Eric Olivier qui nous les donne. Ce grand quinqua n’est pas du tout un inconnu dans le milieu tourangeau, et encore moins dans le monde du design. Diplômé de Brassart en 1992, il a développé sa passion pour le dessin au cours de l’adolescence : « Tous les enfants dessinent, et lorsqu’ils s’arrêtent, une petite partie d’entre eux continue. J’en ai fait partie. Je faisais des caricatures de mes profs puis j’ai créé un fanzine qui circulait sous le manteau à Chinon » nous raconte-t-il.

Alors qu’il rêve de devenir pilote de chasse, sa vue moyenne et sa médiocrité en maths l’en empêchent. Ce sera donc Brassart, formation découverte en 3e et intégrée après l’obtention du bac et le passage obligé du service militaire.

A sa sortie de l’établissement, Eric Olivier intègre une agence parisienne à l’époque où les ordinateurs ne faisaient pas encore la loi. Il réalise ses premières affiches avec la fierté de les voir dans le métro, jusqu’au jour où il revient à Tours. Nous sommes en 2006, époque où l’homme découvre l’enseignement. « La transmission » comme il dit. A Brassart, naturellement. Jusqu’à en prendre la direction, se trouvant à la tête d’un consortium de 14 établissements dans toute la France.

L’histoire dure jusqu’en 2022, s’achevant par un divorce à l’amiable. « Je représentais le passé » commente sobrement Eric Olivier, rapidement contacté par la concurrence sur les réseaux sociaux. « E-artsup rêvait d’ouvrir à Tours depuis des années, son directeur aime beaucoup la région » justifie le patron de l’antenne ligérienne, qui taquine ostensiblement son ancienne maison (« Les jeunes ici sont aussi allés se renseigner pour Brassart ») tout en assurant que la situation lui bénéficiera :

« On doit pouvoir importer une école de design alternative à Tours. J’ai toujours dit que Brassart se développerait plus s’il y avait une concurrence. Cela va l’obliger à bouger. »

A 7 500€ l’année, tarif comparable aux prix du marché, E-artsup forme les jeunes « aux métiers du design dans le sens global du terme : motion design, jeu vidéo et direction artistique pour le cinéma d’animation » liste Eric Olivier en feuilletant le beau catalogue issu d’une exposition des studios Pixar – quasi introuvable, donc cher. A l’inverse de Brassart qui impose une première année préparatoire mélangeant toutes les spécialités, E-artsup fait le choix d’une orientation directe vers le jeu vidéo, l’animation ou la direction artistique (cette dernière spécialité n’est pas encore disponible à Tours). Sa méthode :

« La formation commence dès le premier rendez-vous dans mon bureau. Je fais de l’antivente en montrant toutes les bonnes raisons qu’ils auraient de ne pas choisir ce métier. On leur dit la vérité et si ils acceptent en ayant conscience de tout ça, on leur dit bienvenue et qu’ils vont s’éclater. »

Autre particularité du nouveau venu tourangeau : une semaine de cours ramassée sur 4 jours, « pour que les étudiants puissent travailler à côté à l’école ou en job étudiant » souligne le directeur. L’équipe de formateurs est composée d’une douzaine de personnes… dont deux qui partagent leur temps avec Brassart, mais la volonté reste que ce soit une exception. « On est en quête permanente de compétences professionnelles. Le territoire est moyennement doté donc ce n’est pas facile de trouver des personnes pointues » explique Eric Olivier qui fait tout de même le pari qu’en fin de cursus, les élèves viendront abonder le tissu professionnel local (qui est tout de même en développement avec l’essor récent de pépites comme Solary ou My Serious Game).

Pour que ça se confirme, l’homme a tendu la perche aux élus, afin qu’ils garantissent un terreau prospère à ce secteur d’activité.

D’ici 3 ans, E-artsup espère donc lâcher toute une bande de jeunes talents du jeu vidéo et du cinéma d’animation, pouvant par exemple se mettre en lien avec l’agence régionale Ciclic qui dispose de studios d’animation à Vendôme en Loir-et-Cher (et qui soutient quasi chaque année des productions nommées aux César). L’établissement compte également s’implanter sur le territoire via des projections de films d’élèves aux cinémas Studio, ou des portes ouvertes de ses salles pour tester les jeux vidéo créés en interne. Il y en a d’ailleurs une ce mercredi 7 février dès 18h (c’est gratuit).

Des portes ouvertes sont aussi prévues samedi 10 février de 10h à 18h.

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