Ananas de Touraine : 2016, année exotique !

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Si vous sillonnez régulièrement les routes du Sud Touraine, cela ne vous aura pas échappé : la culture de l’ananas en Indre-et-Loire explose littéralement. De 240 hectares en 2014, la Chambre d’Agriculture a recensé 875 hectares en 2015 et les prévisions pour 2016 sont impressionnantes : on parle de près de 1500 hectares et 12 producteurs, d’ici la fin de l’année. Nous sommes allés à la rencontre de producteurs et de restaurateurs tourangeaux pour tenter de comprendre ce phénomène.

ananas champ

«Vive le réchauffement climatique !»

De plus en plus de menus de belles tables du Val de Loire proposent fièrement «l’Ananas de Touraine» (avec un «a» majuscule s’il vous plaît), particulièrement apprécié grillé au barbecue, mais aussi en «carpaccio» coupé au sabre par le serveur devant les clients. La mise en place d’une AOC est à l’étude, la Cité Internationale de la Gastronomie suit le phénomène de près et la presse spécialisée nationale vient régulièrement dans le secteur pour parler de ce nouveau produit phare du Val de Loire. « Je n’imagine même plus une carte sans Ananas de Touraine », nous confie Jean-Gérard Palmier, restaurateur à Saint-Avertin, « les Touristes étrangers sont de plus en plus demandeurs

ananas barbecue

« Il y a encore trois ou quatre ans, la production d’ananas dans notre région était impensable », raconte Jérôme Guirbaud, jeune producteur bio installé près de Ligueil. « Mais la hausse des températures moyennes, notamment en hiver, permet désormais un rendement excellent ». Jérôme a même démarré la mangue l’année dernière et pense en commercialiser 450 kilos prochainement !

Inquiétude chez les viticulteurs

Même si les zones viticoles AOC de Vouvray, Montlouis, Chinon et Bourgueil sont pour l’instant assez peu impactées par cet engouement, on observe l’apparition de parcelles d’ananas un peu partout dans le département. « Certaines parcelles de vigne ont disparu pour laisser place à des champs d’ananas près de Montlouis l’année dernière », s’inquiète le viticulteur Jean-Marie Lerdout. « Je ne vois pas d’inconvénient à cette nouveauté, mais quand j’entends les prévisions de développement, je dois avouer que je m’inquiète un peu : à ce rythme-là, un jour ou l’autre, la viticulture et la culture de l’ananas seront clairement en compétition sur certains territoires ».

ananas supermarché

En attendant, les amateurs tourangeaux sont ravis et on ne compte plus les dérivés : confitures, jus, glaces, fruits confits, coulis, sucettes, médailles de Saint-Martin comestibles… Côté office de tourisme, on a dû mettre en place des «Excursions Ananas», très prisées des Scandinaves notamment : du coup, les exploitations du Sud Touraine proposent de plus en en plus de portes ouvertes. Le nombre d’emplois liés à la production d’ananas en Indre-et-Loire serait de plus de 70 en 2015 et les perspectives sont excellentes, d’autant plus que deux autres fruits commencent à pousser près de chez nous : la mangue et la noix de coco.

La Touraine gourmande n’a décidément pas fini de nous surprendre !

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