Les élus de la ville de Tours ont voté le budget municipal 2025 ce lundi 03 février en conseil municipal. Un budget forcément singulier, 2025 étant la dernière année pleine du mandat actuel. Et forcément les débats ont plus dérivé sur de la politique générale.
En présentant les orientations budgétaires de la ville de Tours pour 2025, Frédéric Miniou, l’adjoint aux finances reconnaissait avancer « dans le brouillard ». La cause : l’absence de budget voté au niveau national par le Parlement. Depuis, il y a bien un nouveau Premier Ministre en la personne de François Bayrou, mais toujours pas de budget étatique.
C’est donc avec cette incertitude sur le moment, et donc en envisageant l’éventualité de devoir voter plus tard dans l’année un budget rectificatif, que les élus du conseil municipal de Tours ont eu à débattre puis voter le budget de la ville pour l’année 2025.
Etablir ce budget n’a pas été simple donc pour la majorité de gauche du maire Emmanuel Denis. La municipalité a tout de même fait des plans selon les derniers éléments dévoilés par le gouvernement.
Sur les grandes lignes, ce budget 2025 suit les orientations impulsées depuis le début du mandat d’Emmanuel Denis à commencer par un maintien des investissements à des niveaux élevés. Ainsi, la ville de Tours annonce un niveau « record » d’investissements de 50 millions d’€ pour 2025, auxquels s’ajouteront 12 millions d’€ d’aides de partenaires comme la Région Centre-Val de Loire, le Conseil Départemental ou l’Etat. Des sommes qui iront à la rénovation des routes, la construction de la nouvelle crèche Merlusine, l’accessibilité des bâtiments publics pour les personnes à mobilité réduite. 13 millions d’€ seront par exemple consacrés aux écoles avec 2 végétalisations de cours de récréation pour les écoles Raspail et Francis Poulenc.
Pour financer ses investissements, la ville de Tours promet de ne pas augmenter les taux d’imposition en 2025. La municipalité continuera donc d’avoir recours aux économies et à l’emprunt, se satisfaisant d’avoir engagé des crédits à taux préférentiels ces dernières années. La dette communale reste tout de même de 187 millions d’€ mais « elle est remboursable en moins de 5 ans » assure l’adjoint aux finances Frédéric Miniou qui estime que « tous les comptes de la ville peuvent être considérés comme au vert ».
L’opposition dénonce une vision idéologique de la ville
Une présentation qui n’aura pas séduit les différents groupes d’opposition municipale, ni sur la forme, ni sur le fonds. Et au cours d’un débat qui aura finalement plus porté sur de la politique générale, les attaques ont fusé.
Olivier Lebreton (groupe Avec vous pour Tours) a notamment fustigé « une vision idéologique de la ville », tout en critiquant un manque d’actions sur le champ sécuritaire. De sécurité il en aura été beaucoup question lors de ce débat. Olivier Lebreton, tout comme Bertrand Rouzier (groupe Tours au cœur) ou encore Benoist Pierre (groupe Je m’engage pour Tours) évoquant tour à tour des tensions, un manque d’investissements dans la police municipale ou encore une hausse des incivilités, ce dernier point tombant même dans une querelle de chiffres avec l’adjoint à la tranquillité publique Philippe Geiger.
Sans rentrer dans cette dernière, les reproches de l’opposition portent plus largement sur le fait que pour eux, la politique menée par la majorité d’Emmanuel Denis contribue à des divisions fortes au sein de la population, avec de nombreux conflits d’usage notamment sur la question des mobilités : « Vous êtes des acteurs du clivage » a sorti Olivier Lebreton, quand son collègue Thibault Coulon parlait de « Méthode Couet et de méthode Douet » pour revenir sur l’échec du plan de circulation dans le quartier des Douets qui avait valu une levée de boucliers de la part des habitants du quartier.
Parmi les autres critiques entendues : l’absence de projets majeurs, le manque de projets culturels et patrimoniaux ou encore le report de projets urbains pourtant annoncés depuis plusieurs années comme l’îlot Vinci ou le haut de la Tranchée…
Des critiques face auxquelles Emmanuel Denis assume sa vision des choses : « Parfois on n’a pas assez concerté, on a voulu en faire trop d’un coup, donc on améliore, on reprend la méthodologie. On construit étape par étape, petit à petit, quartier par quartier, pour contribuer à une amélioration du cadre de vie global ».
A un an des prochaines municipales le ton est donné…