Ce lundi 15 décembre 2025, les 55 élus de la ville de Tours, période 2020-2026, se sont réunis une dernière fois en conseil municipal à l’Hôtel de Ville de Tours. Forcément, à trois mois des élections ce dernier rendez-vous public avait des airs de campagne…
Des 55 élus présents en cette fin d’année 2025, combien seront encore là, lors du conseil d’installation du prochain conseil municipal qui fera suite aux élections des 15 et 22 mars 2026. Le 22 mars au soir, 55 élus seront désignés par les électrices et les électeurs de Tours pour les représenter pour les 7 années suivantes (en raison de l’élection Présidentielle en 2032, les élections municipales suivantes vont être décalées d’une année, en 2033). Une partie des élus actuels devraient retrouver un siège, que ce soit dans la majorité ou l’opposition dans le prochain mandat. Ils sont nombreux à repartir en campagne en effet. Depuis la semaine dernière et la déclaration de candidature du maire sortant Emmanuel Denis, on y voit même un peu plus clair sur les différentes forces en présence :
- Emmanuel Denis mènera une liste de rassemblement de la gauche hors-LFI. Le maire sortant promet un renouvellement de sa liste à hauteur de 30% par rapport à 2020. Une partie de sa majorité actuelle arrêtera donc, que ce soit pour raisons personnelles ou par choix politique. Aux côtés d’Emmanuel Denis, on devrait retrouver néanmoins une partie de sa majorité actuelle : De sa première adjointe Alice Wanneroy, à l’actuel adjoint à l’Education Franck Gagnaire, l’adjointe à la biodiversité Betsabée Hass, l’adjoint aux finances Frédéric Miniou, l’adjoint aux commerces Iman Manzari, l’adjointe à l’égalité Elise Pereira, celui à l’insertion Thierry Lecomte…
- Une partie de la majorité actuelle partira de son côté, sous la bannière de La France Insoumise. Une liste qui sera menée par l’actuelle adjointe au logement Marie Quinton et pour laquelle d’autres élus actuels seront en soutien (Christine Blet, ou encore les insoumis Maxence Brandt et Eléonore Aubry par exemple…)
- Benoist Pierre, tête de liste en 2020, sera de nouveau candidat également, cette fois sans étiquette (il était soutenu par LREM en 2020), à ses côtés on devrait retrouver Barbara Darnet-Malaquin qui siège à ses côtés aujourd’hui dans son groupe d’opposition « Je m’engage pour Tours ».
- Membre aujourd’hui du groupe « Je m’engage pour Tours », Pierre Commandeur est pour l’heure un soutien d’Henri Alfandari), tout comme l’élue d’opposition non inscrite Mélanie Fortier (présente sur la liste de Christophe Bouchet en 2020) ou encore Thibault Coulon (membre du groupe « Avec vous pour Tours » et également présent sur la liste de Christophe Bouchet en 2020 après avoir été son adjoint aux commerces entre 2017 et 2020).
- Christophe Bouchet justement, l’ancien maire de 2017 à 2020, défait cette année-là, sera de nouveau tête de liste et emmènera avec lui les actuels élus d’opposition Marion Nicolay-Cabanne, Olivier Lebreton ou encore Romain Brutineau, tous déjà présents avec lui en 2020.
Alors forcément, ce dernier conseil municipal du mandat, d’autant plus avec le vote du budget qui constituait le point le plus important de la séance, il fallait s’attendre à des échanges politiquement marqués. Les débats sur ce dernier budget du mandat ont en effet tourné, à l’instar de ceux sur les orientations budgétaires le mois dernier, à une sorte de ping-pong sur le bilan des 6 dernières années :
Côté pile, il y a forcément eu du satisfecit de la part de la majorité et notamment l’adjoint aux finances Frédéric Miniou, qui a défendu son action en mettant notamment en avant la hausse des investissements réalisés lors du mandat (passant de 26M€ à 51M€ par an), ainsi que la baisse de la dette réalisée (211M€ à 178M à la fin d’année 2025).
Côté face, des élus d’opposition attaquant ce même bilan, avec parfois des arguments entendus à maintes reprises ces dernières années (comme la fermeture du pont Wilson aux automobiles). Des élus d’opposition qui ont mis en avant une autre lecture du bilan donc, à l’instar de Thibault Coulon qui a appuyé sur l’augmentation de la fiscalité locale pendant le mandat à hauteur de 32% (en comptant l’augmentation des bases fiscales imposée par l’Etat), ou encore Benoist Pierre qui a parlé de « ruse financière » en expliquant que les bons résultats mis en avant par l’adjoint aux finances cachaient une autre réalité, celle du déport d’une partie des dépenses et des investissements sur le budget de la Métropole, ce qui permettrait de facto d’améliorer artificiellement le bilan budgétaire communal. A ce jeu, Christophe Bouchet s’est montré particulièrement incisif. Cherchant à dénoncer une « insincérité politique », l’ancien maire est revenu sur des points du programme du candidat Emmanuel Denis en 2020 : « Vous aviez annoncé vouloir mettre 10% du budget d’investissement dans le budget participatif, vous êtes à 1%. Vous aviez annoncé remettre en régie le stationnement payant, vous ne l’avez pas fait. Vous aviez annoncé qu’il n’y aurait pas de hausse des impôts, il y en a eu. Vous aviez mis en avant l’éthique, finalement vous avez eu une première adjointe qui a disparu (ndlr : parlant de la démission de Cathy Munsch, après l’affaire de détournement d’argent de son ex-mari, une affaire pour laquelle elle a été relaxée depuis), un conseiller municipal fantôme pendant 18 mois qui a continué de toucher ses indemnités (ndlr : évoquant l’écologiste Benoit Faucheux, qui a démissionné depuis)… »
Face aux différentes attaques, les adjoints d’Emmanuel Denis ont tour à tour défendu le bilan de leurs actions, tombant dans une sorte de liste à la Prévert, pour contrecarrer les accusations d’immobilisme qui leur était fait. Des arguments de part et d’autre qui ne manqueront pas d’être répétés dans les prochaines semaines et mois, que ce soit sur les marchés, lors des réunions publiques ou encore sur les différents documents de campagne.. car en politique peut-être encore plus que dans d’autres domaines, répéter c’est convaincre…







