Rentrée politique à Tours : A l’école des ambitions…

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Cela fait 5 mois que les élections municipales ont rendu leur verdict. Petit tour d’horizon de l’ambiance politique à l’occasion de la rentrée…

Si le mois de septembre est synonyme pour les enfants de rentrée scolaire, il l’est aussi pour le personnel politique. Les vacances estivales ont permis une pause bienvenue après les deux derniers trimestres politiques. Les élections municipales, intenses et remplies de surprises, ont installé de nouvelles équipes éprouvées après trois mois de campagne.

A Tours, un premier bilan a été fait à l’occasion des cent jours de Serge Babary comme premier magistrat de la ville de Tours. Si l’exercice est inscrit dans une tradition politique et médiatique, il ne veut pas dire grande chose à ce stade. Après vingt ans de socialisme version Jean Germain, le nouveau maire va devoir s’engager dans la voie de nouvelles ambitions pour la ville. Il devra aussi et surtout se comporter en maître d’école d’une classe composée d’élus très divers, opposition comprise. Assis face à ses 55 « élèves », l’ancien président de la Chambre de Commerce et d’Industrie devra faire régner l’ordre aussi bien dans sa « classe » que dans « la cour de récré », certains affichant de grandes ambitions. A y regarder de plus près, les quinze prochains mois vont être rythmés par des échéances politiques importantes. Les partis de gouvernements (PS, UMP, UDI,…) ont des rendez-vous cruciaux avec leurs militants mais aussi avec les électeurs. Les quatre prochains mois vont certainement marqués notre vie politique qu’elle soit nationale ou locale.

 

Retour d’un dissident et élections internes à suivre à l’UMP 37

 

A l’UMP 37, depuis le départ de Guillaume Peltier pour les terres du Loir et Cher fin 2012, il n’y a plus officiellement de délégué du parti dans la 1ère circonscription (celle de Tours). La place est vacante et ne saurait le rester. Naturellement, Serge Babary pourrait prétendre à ce poste mais il semble trop occupé avec sa majorité municipale. Pourtant, c’est bien de ce côté que l’on pourrait trouver le profil adéquat.

Thibault Coulon (adjoint au Maire de Tours et ancien candidat aux élections législatives de 2012 face à Guillaume Peltier et Jean-Patrick Gille) a repris sa carte à l’UMP en juin. Cela annonce-t-il un retour officiel de celui qui fut mis en marge de l’UMP après sa dissidence face au leader de la droite forte en mai 2012 ? Peut-être… D’autant que T. Coulon a été, dans le passé, deux fois candidat au poste de délégué de la 1ère circonscription à l’UMP 37. La dernière fois, il avait perdu de 10 voix face à Pascal Ménage. On peut alors penser qu’il sera à nouveau candidat. Mais d’autres aussi sont animés par l’ambition de représenter l’UMP au sein de la ville de Tours. D’autant que la perspective d’une dissolution de l’Assemblée Nationale, hypothétique pour l’instant, rendrait possible la victoire de la droite face au député sortant Jean-Patrick Gille. Les appétits sont donc aiguisés. Que vont faire Céline Ballesteros, Olivier Le Breton voire même Julien Alet (tous trois adjoints au Maire de Tours eux aussi…) ? Une chose est sûre, les prochaines semaines vont être importantes pour le parti touché par l’affaire Bygmalion, en vue du Congrès national du 29 novembre qui désignera le nouveau président de la formation de droite. Avant cela, la fédération de l’UMP dans le 37 devra elle aussi tenir ses élections internes en octobre. Affaire à suivre…

 

Risque de tensions internes et de pugilat au PS d’Indre et Loire…

 

Du coté du PS 37, l’ambiance n’est pas au beau fixe, la défaite à Tours a laissé des traces et les années de « Germanisme » en sont à leur droit d’inventaire en interne. L’ambiance des bureaux de la rue de la Fuye ressemble à « qui veut la peau de Michaël Cortot ? », le premier secrétaire fédéral du PS en Indre et Loire, responsable pour certains de la défaite de la gauche et de Jean Germain. Cette cabale, habituelle après un séisme électoral d’une telle ampleur, est menée par plusieurs leaders du socialisme local. Jean-Patrick Gille, l’actuel député PS de la 1ère circonscription, ne cache pas ses inimitiés vis à vis de M. Cortot. Pourtant ce dernier avait été son directeur de campagne aux législatives de 2007 lors de sa victoire face à Renaud Donnedieu de Vabres. De même, Cécile Jonathan, compagne du député, conseillère municipale d’opposition à Tours est animée par les mêmes sentiments vis à vis du premier secrétaire… Le PS d’Indre et Loire, lui aussi, va organiser à l’automne des élections internes qui risquent de virer en pugilat si les tensions ne s’apaisent pas.

Ici aussi, les ambitions sont fortes. Certains élus rêvent de prendre les rennes du parti et des questions se posent : Quid de Nicolas Gautreau, conseiller général de Tours Ouest, qui a siégé depuis 1995 au conseil municipal à côté de Jean Germain et qui n’est même pas dans l’opposition municipale ? Quid de Philippe Chalumeau, discret secrétaire de la section PS de Tours a qui l’on prête aussi des ambitions ? Quid de Jean-Marc Pichon qui semble s’ennuyer dans la majorité « plurielle » de Saint-Pierre-des-Corps et qui se verrait bien enfiler un costume plus grand… Au moment où le PS au niveau national est moribond, son émanation au niveau de l’Indre et Loire et de Tours devra effacer les dysfonctionnements du parti et le manque de propositions. La réponse à tous ces problèmes pourrait peut-être se trouver par un retour au calme et la continuité de la méthode « Cortot ». Et ce pour éviter une implosion fatale au parti socialiste tourangeau.

Avec ces partis de gouvernements englués dans leurs affaires internes, le « Centre » et l’UDI auraient pu espérer tirer leur épingle du jeu et apparaître comme une force politique crédible. Il semble qu’il n’en soit rien tant au niveau national que local, le retrait de la vie politique de Jean-Louis Borloo, laissant vacante la présidence de l’UDI, et l’alliance de circonstance avec le Modem de François Bayrou pour les élections européennes ayant affaibli le « centre ».

 

Et au milieu… l’UDI de Christophe Bouchet

 

Qu’en est-il alors de l’ambiance à l’UDI 37 ? Bien que le président de l’UDI d’Indre et Loire Christophe Bouchet, par ailleurs adjoint au Maire de Tours, veut « creuser les sillons d’un centre plus fort », l’ambiance est maussade et la défaite de Sophie Auconie aux élections européennes n’a pas arrangé les choses. C. Bouchet doit composer avec le président du Nouveau Centre 37, Xavier Dateu lui aussi adjoint au Maire et qui a pris la présidence de cette composante de l’UDI face à Joël Pelicot soutenu par Sophie Auconie. Quand on sait que les rapports entre X. Dateu et cette dernière étaient déjà plus que tendus, cela pourrait tourner à la guerre ouverte, d’autant que l’élection du président de l’UDI nationale à l’automne pourrait raviver les ambitions et les vieilles rancœurs… Ceci ne devrait pas servir la cause du parti centriste, au grand dam de ses militants qui s’impatientent de voir leur formation représenter enfin une alternative crédible au PS et à l’UMP.

Face à un tel constat, les « écoliers » de la politique ont plus qu’une obligation de moyen, ils ont une obligation de résultats. L’ambition et l’égo de certains quand elles ne sont pas au service d’une ambition pour les autres, risquent bien d’être le fossoyeur de l’action politique à Tours et ailleurs. Les Français et les Tourangeaux exigent désormais plus qu’une mention passable pour nos élites ou nos élus locaux. Le « peut mieux faire » va aussi disparaître du bulletin démocratique. Cela obligeant nos représentants élus à une excellence académique et politique que l’on n’a pas vu depuis longtemps.

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