Quelle place pour la culture à Saint-Pierre-des-Corps ?

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En marge de notre reportage sur les ateliers de la Morinerie, nous sommes allés rencontrer Colette Gauthier, adjointe à la culture à Saint-Pierre-des-Corps pour discuter de la place de la culture dans cette ville.

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La culture, n’est pas la première chose à laquelle on pense quand on évoque Saint-Pierre-des-Corps. Pourtant peu de monde le sait, mais cette commune est un vivier d’artistes parmi les plus talentueux de l’agglomération. Outre ceux de la Morinerie, ont trouvé leur bonheur à Saint-Pierre, Michel Gressier, Jean Vindras, Zazu, la Compagnie Off et bien d’autres encore. Selon un recensement interne et partiel, la mairie a ainsi comptabilisé 189 artistes présents sur la commune.

« La politique culturelle de la ville c’est de rendre les habitants acteurs »

Un nombre conséquent, mais cela profite-t-il aux Corpopétrussiens ? Colette Gauthier nous répond que la mairie expose régulièrement des artistes à la galerie Chabrier et fait en sorte que cette présence artistique serve à attiser la curiosité des habitants, « La culture doit permettre de favoriser le mieux vivre ensemble. Pour cela nous devons accentuer notre travail vers les populations modestes qui trop souvent ne s’ouvrent pas assez à la culture. Nous devons éveiller l’esprit critique, c’est notre rôle d’élus. La question que l’on se pose en permanence est  : comment faire pour que les habitants s’approprient la culture et comment faire pour qu’il y ait un travail avec les artistes ? »

Pour favoriser cette rencontre entre les deux, Colette Gauthier évoque le projet « Portraits de société… parcours de vie » qui se tiendra d’avril à juin 2015 à la bibliothèque municipale. Un projet dans lequel les habitants sont invités à venir parler d’eux. En lien avec des artistes, leurs histoires seront théâtralisées lors de lectures publiques à la bibliothèque. Un exemple de ce que souhaite l’élue : « La politique culturelle de la ville c’est de rendre les habitants acteurs ». Et pour cela de se servir du vivier artistique donc, « J’ai rencontré par exemple un collectif d’artistes venant de la Morinerie qui ont un projet allant vers les habitants, je ne sais pas ce qu’ils vont faire exactement, mais la démarche nous plaît ».

La municipalité chercherait ainsi avant tout une culture privilégiant la proximité plutôt que l’évènementiel. Ceci expliquerait que l’on ne pense pas forcément à Saint-Pierre-des-Corps quand on évoque le terme de « culture » ? « On est une des trois communes du festival Bruissements d’Elles. C’est un exemple qui montre que l’on attire des personnes de l’agglo » tempère l’élue qui ajoute :  » Nos choix culturels plaisent parce qu’ils sont différents, on travaille la proximité. De plus on n’a pas les moyens de faire de gros spectacles. Mais par exemple on a quand même fait jouer la Compagnie Off pour le départ de la Loco l’an passé, ce n’est pas rien et cela avait un coût. »

Un budget à la baisse, les fêtes municipales allégées.

Les finances voilà l’élément qui complique bien souvent la tache des politiques culturelles. Madame Gauthier ne s’en cache pas et évoque sans détours le million d’euros manquant à la commune pour boucler son budget cette année, « à cause notamment du désengagement de l’Etat » justifie-t-elle. (NDLR : une délégation d’élus communistes avec le maire Marie-France Beaufils en tête se rendra à la préfecture ce jeudi 26 février pour alerter sur ce sujet).

Un trou qui a logiquement des répercussions pour le budget de la culture. Celui-ci représentait jusque-là plus de 5% du budget municipal. Cette année il sera en nette baisse, « pour la première fois depuis que je suis élue » (ndlr : depuis 1983 comme conseillère municipale, depuis 2001 comme adjointe à la culture). Une baisse de 120 000 euros pour le budget comprenant la culture, les fêtes et les cérémonies. « C’est logique en même temps, on ne peut pas baisser la partie consacrée au social, surtout à Saint-Pierre-des-Corps, ce serait catastrophique ».

Première conséquence visible de cette coupe budgétaire : les fêtes municipales, véritable institution dans cette commune, vont être allégées cette année. Le folklore qui constituait son temps fort (et la dépense la plus importante de ces fêtes) est annulé : « Les fêtes municipales seront différentes cette année, on n’a pas les moyens de les maintenir en l’état ».

Malgré tout, Colette Gauthier entend maintenir sa vision culturelle pour la commune, « On va continuer mais avec des difficultés c’est vrai ».

VOIR AUSSI NOTRE REPORTAGE SUR LES ATELIERS DE LA MORINERIE

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