Ce mois-ci, on a retrouvé Lætitia Jallot, l’ancienne élue d’opposition de droite au Conseil municipal de Tours. Pour celle qui avait rejoint Jean Germain lors des élections municipales de 2014, la politique fait pour l’instant partie du passé. Elle a accepté de revenir sur ses engagements et sur cette période de sa vie.
37° : Bonjour Lætitia, comment-êtes vous arrivée en politique ?
Lætitia Jallot : Je suis entrée en politique pour les élections municipales de 2008. Renaud Donnedieu de Vabres était un client de l’imprimerie Vincent pour laquelle je travaille. Je lui avais imprimé des documents pour les élections législatives de 2007 et c’est par ce biais que l’on s’est connu. Nous avions sympathisé et pour 2008 il m’a demandé d’être sur sa liste. C’était à ma grande surprise parce que je venais de la société civile.
37° : Quel souvenir gardez-vous de cette campagne ?
Lætitia Jallot : J’ai trouvé que c’était une belle aventure, surtout que je me suis retrouvée en deuxième position sur sa liste. Pour moi c’était nouveau, j’ai appris à faire une campagne. C’est un moment court de quelques semaines, c’est assez intense avec en prime la découverte des colistiers qu’on ne connait pas forcément avant. J’en retiens une belle aventure humaine.
Quand on est conseiller municipal d’opposition c’est difficile de se faire entendre
37° : Par la suite vous découvrez le Conseil municipal en étant élue dans l’opposition.
Lætitia Jallot : Peut-être parce que j’étais novice, mais j’ai toujours pensé qu’on allait gagner. Ensuite, je suis restée dans l’opposition pour siéger, nous étions en comité réduit puisque nous n’étions que dix. J’étais toute nouvelle en politique et c’était une expérience enrichissante, on découvre beaucoup de choses sur la gestion de la commune.
37° : Ce ne fut pas un mandat facile, avec notamment une opposition qui se déchire en cours de mandat.
Lætitia Jallot : L’opposition était divisée parce que le chef, Renaud Donnedieu de Vabres n’était plus là. Du coup tout le monde voulait prendre le leadership. Serge Babary aurait pu être ce chef, mais il a démissionné également. Moi j’avais été numéro deux sur la liste mais j’étais novice en politique, je ne connaissais pas les rouages, je ne pouvais prétendre à cette place. Il a manqué d’un leader en fait. Et puis quand on est dans l’opposition on est très limité dans nos pouvoirs en réalité.
37° : Vous avez eu l’impression de servir la collectivité ?
Lætitia Jallot : Honnêtement non. Quand on est conseiller municipal d’opposition c’est difficile de se faire entendre et de mener une action. En commission ou en conseil on vote en minorité, on ne peut rien faire changer. Les habitants qui venaient me voir c’était pour des besoins auxquels je ne pouvais pas répondre.
37° : Pendant ce mandat, vous adhérez à l’UMP également.
Lætitia Jallot : J’ai décidé d’entrer à l’UMP après les élections municipales de 2008. J’y suis resté pendant un an et demi, mais ce n’était pas forcément mes convictions, ni ce que j’attendais. Je voulais voir ce que c’était, j’ai même été délégué nationale, mais je n’ai pas trouvé ce que je cherchais. Cela m’a beaucoup appris en revanche.
Je ne pense pas que Jean Germain aurait pu gagner grâce à moi tout comme il n’a pas perdu à cause de moi.
37° : Et en 2014, on vous retrouve sur la liste de Jean Germain. Comment ce rapprochement s’est fait ?
Lætitia Jallot : J’ai rencontré Jean Germain en 2013, auparavant on se croisait au Conseil municipal sans se connaitre. J’ai découvert et apprécié un homme qui m’a proposé par la suite d’être sur sa liste. Si on l’avait emporté, j’aurai été adjointe au commerce et aux entreprises. Cela correspondait à ma vie professionnelle. Je trouvais que c’était intéressant pour les électeurs parce que je connais le milieu de l’entreprise. Je ne me suis pas encartée au PS pour autant, j’étais sur cette liste pour suivre Jean Germain, même si mes convictions sont restées à droite. C’est la fonction d’adjointe au commerce qui m’a séduite dans sa proposition. Un peu comme avec Renaud Donnedieu de Vabres en 2008, j’ai suivi un homme et un projet. Mon engagement politique a toujours été comme cela, j’ai toujours suivi une personne et non un parti.
37° : A l’époque, on a parlé de coup politique de sa part. Etes-vous d’accord avec cela ?
Lætitia Jallot : Je ne sais pas si il a voulu faire le buzz, mais je ne l’ai pas senti comme cela, le poste proposé m’allait bien et me correspondait bien. Comme pour RDDV en 2008, je ne pense pas qu’il aurait pu gagner grâce à moi tout comme il n’a pas perdu à cause de moi.
37° : Il y a eu vous mais aussi Pascal Ménage qui êtes passés de l’opposition à Jean Germain à une place de candidat sur sa liste.
Lætitia Jallot : Pour Pascal Ménage je ne le savais pas, je l’ai appris le jour de l’annonce de la liste. Pour moi c’était une erreur et s’il me l’avait demandé je l’aurai dit à Jean Germain. Pascal Ménage était beaucoup plus offensif que moi à l’encontre de Jean Germain en Conseil municipal.
37° : A aucun moment, vous n’auriez-pu être sur la liste de Serge Babary ?
Lætitia Jallot : Déjà on ne me l’a pas demandé, ensuite j’ai rencontré Serge Babary plusieurs mois avant l’élection en lui disant que je n’irai pas sur sa liste. S’il m’avait demandé d’être en quinzième ou vingtième position je ne l’aurai pas accepté.
37° : Après la défaite de votre liste, vous décidez de ne pas siéger dans l’opposition, pourquoi ?
Lætitia Jallot : Je ne me voyais pas être dans l’opposition de mon ancienne équipe, je n’aurai pas été à ma place. Le fait que l’on démissionne ensemble avec Jean Germain, a conforté mon choix.
37° : La politique aujourd’hui c’est derrière vous ?
Lætitia Jallot : Je suis en veille mais j’y suis toujours sensible, je regarde toujours ce qu’il se passe.
37° : Vous n’excluez donc pas de vous représenter un jour ?
Lætitia Jallot : Le jour où je trouverai le parti qui me correspond ce sera possible. Mais aujourd’hui je ne me retrouve pas dans ce qui est proposé.
37° : Gardez-vous des relations aujourd’hui avec les élus de droite ?
Lætitia Jallot : Je m’entends bien avec Françoise Amiot, on se voit de temps en temps. Je n’ai pas beaucoup de relations avec les autres.
37 ° : Et quel regard portez-vous à la politique de la majorité de Serge Babary ?
Lætitia Jallot : J’habite Tours-centre et j’ai une oreille attentive à ce qui peut être dit. J’ai l’impression que les Tourangeaux ne sont pas satisfaits et les résultats des élections régionales de décembre dernier renforcent cette impression. Cela me fait dire aussi que le résultat de mars 2014 était vraiment une sanction contre Jean Germain.