A 3 mois des élections municipales, les choses se décantent à Tours. Au centre et à droite, c’est l’heure des regroupements entre candidats déclarés depuis plusieurs mois. A gauche, c’est désormais officiel, LFI partira de son côté au premier tour, tournant le dos à l’union générale avec les socialistes, communistes ou encore écologistes. Petit point sur la situation.
Ce n’est pas une surprise, depuis plusieurs semaines, on savait que LFI était sur le point de monter sa propre liste au premier tour des municipales à Tours. A l’inverse de 2020 où le parti de Jean-Luc Mélenchon avait rejoint la coalition de gauche menée par Emmanuel Denis, les insoumis décident cette fois de se compter au premier tour. Pour mener la liste LFI, c’est Marie Quinton qui a été désignée. Cette dernière est pourtant aujourd’hui une figure de la majorité d’Emmanuel Denis. Depuis 2020, son travail en tant qu’adjointe déléguée au logement, à la politique de la ville et à la lutte contre l’exclusion, a en effet été salué largement, y compris par des élus non-membres de la majorité.
La stratégie de LFI a primé sur l’alliance de 2020
En menant une liste LFI en nom propre, Marie Quinton rompt ainsi l’union de la gauche, et prend l’option de la fidélité aux aspirations et stratégie de son parti politique. Si à Tours même, il n’y a pas eu de clash avec les autres forces politiques de gauche, c’est finalement les négociations sur les autres communes qui auront conduit à la scission. En échange de son soutien à Tours, le parti de Jean-Luc Mélenchon réclamait en effet qu’on lui rende la pareille sur d’autres communes comme Saint-Pierre-des-Corps, ce qui n’a pas été le cas. Dans cette dernière commune, il y aura en effet une liste LFI face à une autre liste de gauche socialiste-communiste.
La candidature de LFI est une épine pour Emmanuel Denis, le maire sortant. Ce dernier devrait déclarer sa candidature sous peu, une fois le budget 2026 de Tours voté (le 15 décembre prochain). Reste à savoir si le reste des forces composant sa majorité actuelle (PS, Ecologistes, Communistes, Après…) repartiront toutes ensemble derrière lui. Que fera également C’est au Tour(s) du Peuple, le mouvement incarné par Claude Bourdin depuis plusieurs années et qui semblait cette fois vouloir se rassembler au sein de l’union de gauche. Partiront-ils avec le maire sortant ou les Insoumis dont ils sont proches idéologiquement ? Une réponse sera apportée en conférence de presse ce mardi.
Au centre et à droite, les candidats se regroupent
Du côté des opposants à la majorité actuelle d’Emmanuel Denis, les choses s’affinent également. Des 5 candidats préalablement déclarés, il en reste désormais 3. Olivier Lebreton (LR) a en effet rallié la candidature de Christophe Bouchet. Les deux hommes reconstituent là une alliance déjà vu, puisqu’ils étaient déjà sur la même liste en 2014 et 2020. « Un choix de responsabilité » expliquait Olivier Lebreton, qui en cas de victoire, obtiendra le poste de premier adjoint. Un « choix de projet » poursuivait-il aussi, expliquant que les deux projets étaient concordants à 95% que ce soit sur « la sécurité, la propreté, le rayonnement de la ville, ou encore l’investissement pour les infrastructures sportives et culturelles. »
De son côté, Benoist Pierre (centriste) a réussi à rassembler autour de sa candidature également. Alain Dayan a en effet décidé de se ranger derrière lui. L’ancien adjoint au commerce sous Jean Germain explique son choix par « une alliance de projet » qui « s’extrait des partis ». Un projet que Benoist Pierre avait récemment détaillé longuement dans l’émission « Objectif Maire » de 37 degrés :
En plus d’Alain Dayan, Benoist Pierre a annoncé en même temps le soutien du Modem 37, et de « Démocrates et progressistes » par l’intermédiaire du chef de file Teddy Veillot. De quoi replacer sa candidature en première ligne, notamment face à celle d’Henri Alfandari qui de son côté semble peiner à trouver son couloir politique par rapport à celles de Benoist Pierre et de Christophe Bouchet…
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