« Les Républicains » d’Indre-et-Loire aux urnes

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Le 11 janvier prochain, démarre les élections internes Chez « Les Républicains » d’Indre-et-Loire. La droite républicaine va désigner son président, ses responsables de circonscriptions et ses conseillers nationaux. Un processus de désignation propre qui conduira les militants aux urnes le 30 janvier. Si ces élections ne sont pas enjeu électoral pour le parti de Nicolas Sarkozy, elles risquent néanmoins d’être sous haute tension.

A Tours, 1ère circonscription, Les Républicains n’ont plus de structures dirigeantes depuis les élections législatives de 2012 qui avaient vu s’affronter Guillaume Peltier et Thibault Coulon. Si le premier est parti s’installer en terres solognotes, le deuxième, devenu adjoint au maire de Tours Serge Babary, n’a pas dit son dernier mot. Et puis, il se dit que le président sortant, Philippe Briand n’y retournerait pas. C’est donc dans un contexte très particulier que vont se dérouler ces élections qui font naître aussi des appétits en vue des élections législatives de 2017.

Alors que les primaires ont déjà commencé, les courants des différents candidats en lice, Alain Juppé, Bruno Le Maire, François Fillon ou Nicolas Sarkozy ont déjà leurs représentants dans le 37. Et certains se verraient bien jouer un rôle dans les élections internes.

Le cas de la 1ère circonscription, celle de Tours : un cas épineux

Dans les locaux de « Les Républicains « , boulevard Heurteloup à Tours, la soirée du 30 janvier sera chaude et tendue. C’est ce soir-là que l’on va connaître les noms des représentants des circonscriptions et du nouveau président départemental. Si l’élection semble une formalité pour la désignation du futur président, il n’en serait certainement pas de même pour le « chef » de la circonscription qui regroupe tous les militants de Tours. Mais l’ex-UMP a l’habitude des élections tendues où tout se joue à quelques voix comme en 2011 où Pascal Ménage avait été élu devant Thibault Coulon à 10 voix près. Depuis Pascal Ménage a disparu de la scène politique après avoir rejoint la liste de Jean Germain aux dernières municipales. Il ne fait guère de doutes que Th. Coulon va y retourner pour essayer de prendre la tête des militants « Républicains » de Tours. En face de lui, un jeune quadra se verrait bien endosser le costume, Jérôme Tebaldi. Le conseiller municipal délégué aux relations internationales dans l’équipe de Serge Babary et proche de Bruno Le Maire a envie d’y aller. Tout comme la charismatique adjointe aux commerces, Céline Ballesteros. Puis comme à l’accoutumé, il y a toujours une candidature moins connue comme celle d’Alain Hugo. Mais aussi une qui pourrait retenir l’attention : celle d’Olivier Lebreton, l’adjoint à la sécurité.

Devant cette multitude de candidatures, chacun peaufine sa stratégie. Pour certains, l’image de leur action aux côtés de Serge Babary est un gage de sérieux devant les 350 militants-adhérents de la section « Les Républicains » de Tours. Pour d’autres, tout réside dans la maîtrise du rapport de force et des voix militantes acquises. Deux visions, deux stratégies que l’on retrouvera à n’en pas douter dans l’élection à venir. Mais qui a ses chances ?

Si l’on regarde de près la force militante de Tours, on s’aperçoit que Thibault Coulon a un temps d’avance. Et même s’il avait perdu en 2011, le bureau de la 1ère circonscription était composé de ses proches autour de Pascal Ménage. Ainsi on retrouvait Edouard de Germay, devenu depuis adjoint lui aussi de Serge Babary, Brice Droineau, adjoint à la voirie ou Cécile Chevillard, elle aussi dans l’équipe municipale. Et puis on remarque que depuis la mobilisation pour « la Manif pour Tous », des nouveaux adhérents se sont fait jour. Et si l’on creuse un peu, on s’aperçoit que certains profitent de leur double appartenance entre le parti politique « LR » et une association « Sens Commun » née dans le vent de la contestation de la loi Taubira sur le mariage pour tous, pour peser demain sur les élections internes. Un avantage qui pourrait profiter à l’adjoint au développement économique du maire de Tours. D’autant qu’il y a de la revanche dans l’air depuis son éviction aux élections régionales. Et ça les fidèles adjoints de Serge Babary l’ont bien compris avec un dilemme qui les taraudent. S’il y a plusieurs candidatures, cela ne fera-t-il pas le jeu de celui qui à l’avantage numérique des militants. C’est pourquoi, Céline Ballesteros, Jérôme Tebaldi ou Olivier Lebreton doivent discuter ensemble. A l’envie égoïste doit se substituer le principe de réalité politique : Qui est le mieux placé pour gagner ?

Le duel attendu, au résultat serré, sera vraisemblablement celui entre Thibault Coulon et Olivier Lebreton qui tiennent chacun une stratégie propre. Pour l’un, un avantage peut-être numérique. Pour l’autre, l’image d’un élu dynamique jeune quadra. Quoiqu’il en soit le match sera intéressant à suivre car il n’y aura pas de perdants au final. Si Olivier Lebreton perd, cela n’aura pas d’incidence pour l’avenir, il y a toujours une prochaine fois. Si Th. Coulon perd, le vainqueur prendra conscience qu’il ne pourra pas faire sans les « coulonistes ». Mais alors comment le maire de Tours voit la chose ? Pour l’instant, il reste discret. Une chose est sûre, il verrait d’un mauvais œil que la section de Tours tombe dans les mains de celui qu’il a évincé quelques mois plus tôt. A moins qu’il choisisse Th. Coulon pour rattraper l’erreur des Régionales : question de retrouver un équilibre dans sa majorité pour calmer le jeu.

Philippe Briand passe la main

Cette élection sera aussi celle de la désignation du président départemental. Philippe Briand, le député-maire de St-Cyr-sur-Loire et patron de Citya n’y retournera vraisemblablement pas. Alors qui pour le remplacer ? Ce qui est sûr, Ph. Briand laissera la fédération à un proche, un fidèle. Si tous les regards se tournent vers le maire de Joué-lès-Tours, Frédéric Augis, il y aussi le très fidèle Fabrice Boigard, secrétaire départemental du mouvement et adjoint au maire à St-Cyr. Enfin un outsider qui pourrait y aller, mais seulement avec l’onction suprême, le jeune maire de Fondettes, figure montante de la droite, Cédric De Oliveira.

La feuille de route du futur président sera simple mais très compliquée. Gérer la « primaire » à droite, en Indre-et-Loire, pour désigner le candidat à l’élection présidentielle qui va laisser des traces. Endiguer le phénomène de fuite d’une partie de l’électorat vers le FN ou qui ne se déplace plus aux urnes. Les élections régionales en ont été une parfaite illustration. Enfin, le nouveau patron devra absolument penser la politique autrement et réorganiser une fédération qui n’accouche plus de propositions ou d’idées. Longtemps l’écurie de la droite républicaine organisait et préparait un candidat à l’élection présidentielle. Désormais, toutes les fédérations doivent s’organiser pour valoriser et favoriser une démocratie participative. Car c’est autour d’un projet en commun que se construit la politique.

Une construction qui devra rassembler aussi toutes les sensibilités…

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