Les Hommes verts en péril

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La 11e édition du Potager électronique se tiendra ce week-end au potager de la Gloriette. L’association Les Hommes verts, qui organise l’événement, traverse actuellement des difficultés financières et se bat pour que cette édition ne soit pas la dernière.

« Si on se vautre sur cette édition, on devra se mettre en liquidation », confie Audrey Pruvot, présidente de l’association Les hommes verts. Le collectif organise le Potager électronique, un festival qui se tiendra au parc de la Gloriette de Tours le week-end prochain (23 et 24 juin). En réalité, pour palier ses difficultés financières, l’association fait le pari d’un succès sur plusieurs éditions consécutives. Même en affichant complet cette année, elle n’arriverait pas à combler en une seule fois son déficit. À contrecoeur, car elle garde espoir, Audrey Pruvot s’est renseignée sur la procédure de liquidation. « On a 5000 euros de trou et nous sommes 5 membres dans l’association, explique-t-elle. On ne peut pas mettre 1000 euros chacun, c’est impossible. »

Audrey Pruvot, au potager de la Gloriette, là où se tient le festival. © Arnaud Deroubaix

L’association Les hommes verts existe depuis 11 ans. Au départ, il ne s’agissait pas de créer un festival mais de faire jouer un groupe de musique du même nom. Leur premier événement a lieu en 2007 au chapiteau d’hiver, une guinguette couverte à La Riche. L’année suivante, ils migrent au potager de la Gloriette. Lors de la première édition s’y déroulant, les musiciens jouent par terre, entourés de bougies, sans lumières artificielles. « Les débuts étaient géniaux, se souvient Audrey Pruvot. On a noué une relation privilégiée avec l’équipe du potager de la Gloriette. Le lieu participait beaucoup à la réussite du festival ».

Pourtant, l’événement n’est pas exempt de difficultés : il connait souvent les désagréments climatiques. En 2014, le festival déménage en une nuit pour s’abriter sous le hangar du projet 244. Une année, une petite tornade vient même balayer les installations. Lors de leur 9e édition, en 2016, le site de la gloriette est complètement inondé. Le festival a tout de même lieu à la guinguette de Tours mais l’association perd de l’argent. « Suite à ça, je me disais qu’on avait tout surmonté, confie Audrey Pruvot, mais après la dixième édition je n’avais plus d’énergie. »

Cette année là, l’association doit fêter son dixième anniversaire en grande pompe. Le festival a lieu en même temps que la fête de la gloriette qui doit attirer 12 000 visiteurs. Malgré les prévisions de pluie, les organisateurs décident de maintenir les concerts et louent un chapiteau pour abriter le public. Seulement 250 festivaliers courageux répondront présents. « On avait l’impression d’être seuls », se souvient Audrey Pruvot. Même si certains partenaires et artistes soutiennent l’association en abandonnant leurs cachets, c’est une vraie claque financièrement parlant. Le festival s’endette. « Pendant un an j’ai cherché des solutions, des fois je n’en ai pas dormi, confie Audrey Pruvot. Je me disais “ mais comment on va faire ?” ».

Le potager de la Gloriette © Arnaud Deroubaix

Pour ne pas se mettre trop en danger, l’association a décidé de faire une « petite édition » cette année. Le festival retrouve ses racines : une seule soirée et un après-midi pour une programmation presque exclusivement locale (Toukan Toukan, mAASS, LVOE, Kid Among Giants, Péroké, Les scouts du boeuf à 1000 pattes). Un seul artiste n’est pas tourangeau, il s’agit de Yan Wagner. L’excellent musicien pop, influencé par la new wave et la cold wave, est un collaborateur régulier d’Etienne Daho. « Si on continue c’est parce-qu’on nous soutient, assure Audrey Pruvot. Les groupes ont envie que ça dure. Cette année encore, certains artistes comme Toukan Toukan ont abandonné leur cachet. C’est eux qui l’ont proposé. »

Cette programmation malgré tout conséquente aurait pu justifier un tarif d’entrée. Pour la première fois l’association y a songé, « mais c’était contre nos principes », affirme Audrey Pruvot. C’est également compliqué à mettre en œuvre techniquement. Grillager le potager de la Gloriette, mettre en place une billetterie… Autant de choses difficiles à organiser quand on est une petite association.


Pour pérenniser le festival, le collectif en appelle aux dons via le site helloasso (cliquez ici pour les soutenir). Jusqu’à maintenant, les donateurs ne se sont malheureusement pas bousculés. « On est un peu gêné par le fait de demander de l’argent, avoue Audrey Pruvot. C’est complexe, nous sommes beaucoup d’associations à ne pas aller bien financièrement. » Il existe d’autres moyens d’aider le collectif : le soutenir sur la plateforme D-Clics ou acheter en avance des « pious », la monnaie du festival (12 pious coutent 10€ en prévente au lieu de 12€ sur place). « Cela permet d’attirer les gens et d’avoir une trésorerie », précise Audrey Pruvot. À l’heure actuelle, toutes les courses sont avancées par les bénévoles. « Notre priorité c’est quand même que les gens nous soutiennent en venant au festival et en consommant », ajoute Tiffanie Morelle, la trésorière de l’association. Elle confie, un peu nerveuse, qu’elle regarde très régulièrement la météo. C’est un bel horizon qui s’annonce, le soleil devrait briller tout le week-end.

Les Hommes verts © Monsieur J photographe du dimanche

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