Retour sur les concerts de Vald et Nivek hier au Temps Machine. Deux rappeurs, deux styles, deux mecs à part…
Grosse cure de jouvence hier soir au Temps Machine avec le concert de Vald. Phénomène sur internet avec des clips dépassant les millions de vues, Vald s’est en effet fait un nom auprès de la jeunesse afficionado du rap grâce à ses chansons dont on ne sait trop si elles sont des parodies ou non. Et si certains pourraient réagir comme des vierges effarouchées à l’écoute des paroles du gars d’Aulnay-sous-Bois, sa présence sur scène suffit pour comprendre qu’au fond, tout cela n’est qu’un vaste amusement. Vald se dépense sur scène, chauffe un public déjà conquis et qui reprend telles des groupies devant une Rockstar les paroles les plus crues et décalées. « Suce ma bite » clament ainsi les demoiselles en chœur, avant que le tube « bonjour » ne vienne clore un concert dont le seul défaut aura été sa courte durée (une heure à peine et puis s’en va). Nombre de commentateurs se sont arrachés les cheveux pour savoir si le rap de Vald était une critique de la société, du rap, si c’était juste qu’une blague, une parodie ou si à l’inverse ce n’était qu’un rappeur misogyne and co, comme les stéréotypes voudraient qu’il soit ? Au final on s’en fout, parce que si le garçon n’érige pas l’élégance comme sommet de son art, on peut en revanche dire qu’il maitrise à merveille son rap. Tout est rythmé, énergique et sans temps morts. L’absurdité a parfois du bon.
Avant cela le public avait pu se chauffer devant LOAS mais aussi le local de l’étape Nivek, venu présenter son nouveau set. On l’avait laissé il y a quelques mois lors de la sortie de Very Bad Tape 3 et il nous tardait de le retrouver sur scène défendre ses nouveaux morceaux, accompagné du grand (au sens physique comme musical) DJ Phantom. Avec Very Bad Tape 3, Nivek voulait des chansons qui soient plus kiffantes sur scène, moins sombres certainement, plus enjouées si on peut dire. Le pari est réussi, les morceaux prennent de l’ampleur en live, les instrus créées par Clément Poirier et reprises par Phantom sont efficaces et Nivek est à l’aise avec le mic et son rap. Et comme c’était son « birthday » il en a profité pour inviter des potes à l’instar de Cesco du Kyma et Cordeone pour une adaptation de l’Odyssée du Ni qui montre que Nivek peut nous emmener sans coup férir dans des univers larges et variés. Bref, comme l’EP le suggérait déjà, Nivek a entrevu le soleil et sort doucement des sombres ruelles dans lesquelles ils nous avaient emmenés précédemment. Un tournant vers la suite, que l’on attend avec impatience.
Crédits photos : Mathieu Giua