Le Bateau Ivre, espace culturel et artistique unique, continue de naviguer avec détermination. A l’approche des 5 ans de la réouverture de la salle culturelle de la rue Edouard Vaillant à Tours, le coordinateur Franck Mouget évoque même une vitesse de croisière en passe d’être atteinte, sans cacher toutefois les défis qui se dressent à l’avenir.
D’un point de vue chiffres, alors que la saison estivale hors les murs, aux Beaumonts, se termine, avec un bilan partagé, entre très belles soirées et moments plus confidentiels, Le Bateau Ivre a connu une belle saison dans ses murs avec une programmation saluée et une affluence en hausse.
Au-delà de l’aspect chiffres, une des satisfactions évoquée par le coordinateur du projet c’est la dynamique humaine engendrée. Avec près de 2200 sociétaires de la coopérative, une équipe composée de 7 salariés, et entre 80 et 100 bénévoles impliqués chaque mois, « la démarche collective et citoyenne » sans cesse mise en avant fonctionne. « L’image du bateau est assez juste, car sur un bateau comme pour Le Bateau Ivre, on ne peut avancer qu’en équipe, on a besoin de tout le monde. C’est pourquoi créer des échanges et des liens entre salariés et bénévoles est essentiel pour avancer ensemble. »
Le Bateau Ivre conserve donc son originalité, celle d’être un espace et une expérience singulière dans le milieu culturel et artistique. Un projet qui fait figure aujourd’hui, si ce n’est de référence, en tout cas d’exemple à en croire Franck Mouget qui explique que le projet est sollicité au niveau national pour partager son retour d’expérience, notamment auprès de techniciens du Ministère de l’Economie Sociale et Solidaire. « On n’est pas une figure de proue, mais notre expérience intéresse, on nous demande comment on a fait, ce qu’on a mis en place, etc… » précise-t-il, tout en argumentant sur le fait que le lieu continue d’évoluer et le projet ne cesse d’être questionné en interne également pour le faire avancer. « On participe par exemple activement à un dispositif de recherche-action pendant deux ans, en collaboration avec des chercheurs en sciences sociales et l’Agence Nationale de la Recherche (ANR) ».
L’idée est donc de ne pas se reposer sur les acquis, mais au contraire de rester vigilants aux évolutions possibles. « On voit bien que nous sommes à un tournant pour le milieu culturel, on ne peut pas s’endormir, il faut continuer de s’interroger et de progresser, de chercher des issues, mais surtout de le faire ensemble. L’important n’est pas de savoir ce que je veux, mais ce que collectivement on souhaite pour Le Bateau dans 5, 10, 15 ans… ».
Une réflexion perpétuelle pour ce projet vivant et donc mouvant comprend-on, qui refuse d’être figé. Et alors que la salle fêtera les 5 ans de sa réouverture le 9 octobre prochain, la volonté est de profiter de l’occasion pour mettre en exergue la mémoire du lieu avec un précis historique et des us et coutumes, tout en invitant les publics à partager leur vision du Bateau. Le tout dans l’optique de continuer d’avancer sereinement avec en ligne de mire la recherche d’équilibres multiples, y compris financier.
Un chantier autant artistique que philosophique qui ne surprendra pas celles et ceux qui suivent l’aventure de ce Bateau Ivre qui se construit depuis près de 15 ans désormais.
 
 







