« Ramener les gens dans l’imaginaire » : à Tours, l’atelier d’Offard s’expose à l’Hôtel Goüin

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Jusqu’au 31 août, le Conseil Départemental d’Indre-et-Loire a confié les clefs de l’Hôtel Goüin de Tours à l’atelier d’Offard, le spécialiste tourangeau du papier-peint artistique aux motifs prestigieux et aux textures luxueuses. A l’occasion de ses 25 ans, l’entreprise a créé une exposition immersive pour faire découvrir ses créations et son savoir-faire.

« Nous sommes presque plus connus à l’international qu’à Tours » relève François-Xavier Richard. Fondateur de l’atelier d’Offard, l’homme a bien accueilli 800 à 1 000 personnes par an lors de ses dernières portes ouvertes mais il peine encore à être bien identifié dans le tissu local. Basée en haut de la Tranchée, son entreprise est pourtant une pépite locale : « On marche bien » résume sobrement son dirigeant qui cite les contrats au Japon, en Chine ou aux Etats-Unis, sans oublier une ribambelle de récompenses du Prix de l’Académie de Touraine en 2006 à l’obtention de la distinction Maître Artisan d’Art en 2023. « Ce n’est pas simple d’avoir du recul mais je suis fier du chemin » consent l’artiste.

Comment mieux faire connaître ce parcours et le savoir-faire de l’atelier d’Offard ? En se posant cette question, François Xavier Richard s’est rapproché du Conseil Départemental qui développe un programme d’expositions événementielles et monumentales à l’Hôtel Goüin (jusqu’à 50 000 personnes rassemblées en 2023). Leur collaboration a entraîné l’organisation de Métamorphose du papier, un parcours immersif dans l’univers du papier-peint de prestige.

Il ne s’agit pas d’une rétrospective du travail de d’Offard. Plutôt un moyen des plus ludiques de montrer les techniques de travail et toutes les possibilités offertes. Plusieurs œuvres monumentales sont exposées dont une fresque autour des paysages de Loire de 20m de long ayant déjà nécessité 200h de travail et qui n’est pas encore achevée. On découvre également, au 1er étage, une installation en papier washi japonais, composé de fibres végétales. Déjà présentée au pays du soleil levant, elle est cette fois mise en valeur via une installation lumineuse inédite. Dehors, un mobile tout de blanc vêtu accroché au balcon réalisé spécialement pour cet événement. Et au 2e étage, c’est une litanie de rouleaux ou planches aux motifs et couleurs innombrables qui se déploie.

« L’objectif principal est de ramener les gens vers l’imaginaire » susurre notre guide, « parce que le papier incarne la pensée et la mémoire, il nous ramène vers l’humain ».

« On ne voulait pas être réduit à un fabricant de papier. On l’anoblit et le transforme » insiste François-Xavier Richard pour expliquer sa démarche qui a nécessité de longs mois de travail. De nombreux textes didactiques racontent donc le processus de création, les matières, les couleurs, les projets. Ainsi, aujourd’hui, le numérique prend de plus en plus de place pour la partie conception des motifs, mais derrière toute la partie impression reste artisanale et manuelle ; Une dizaine de personnes s’affairent sur le métier, sachant qu’on est là dans une structure familiale (avec le fils, la fille et le gendre du fondateur comme successeurs potentiels, même si ce dernier n’a actuellement aucune volonté de retraite).

Avec le projet de l’Hôtel Goüin, d’Offard teste donc l’attrait du public pour les grandes œuvres du papier, et évoque déjà un prochain projet : celui de la création d’une Cité du Papier à Tours. L’idée reste de faire sortir les conceptions du cercle privé auquel elles sont souvent consignées par la nature même de sa clientèle. Alors qu’il y a une réelle prouesse à épouser parfaitement les demandes, à restaurer des décors historiques ou à copier des motifs iconiques.

Un degré en plus :

L’exposition Métamorphose du papier par l’atelier d’Offard jusqu’au 31 août à l’Hôtel Goüin, Rue du Commerce à Tours. Ouverture du mercredi au dimanche de 14h à 19h, avec un tarif d’entrée compris entre 2 et 3€.

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