Il est toujours frustrant de cocher une liste de concerts à ne pas manquer en préparant son festival, tout en sachant qu’on en verra finalement que la moitié vu la densité de concerts proposés. Ce fut le cas hier encore à Terres du Son pour nous comme pour beaucoup de festivaliers, malgré tout, cette soirée fut déjà belle entre plaisirs de retrouver certains groupes et découvertes pour d’autres… on vous raconte ce qu’on a vu.
Tété l’intemporel
Qu’il est toujours difficile d’ouvrir un festival, d’autant plus quand en plein soleil il fait plus de 35°. Cette rude tâche est revenue à Tété ce vendredi. Mais face à un public encore clairsemé et cherchant pour beaucoup à se réfugier à l’ombre, Tété a rempli l’objectif. Concert douceur de fin d’après-midi teinté de chansons folk et de tubes passés qui font toujours mouche.
Morcheeba : instant douceur en couché de soleil
Autre douceur de la soirée, celle du concert de Morcheeba. A l’heure où le soleil descend petit à petit, Morcheeba est apparue comme une douceur bienfaitrice, un moment planant où le temps se suspend et où la musique nous emporte…
Kate Tempest, du sang et des larmes
Intenses, denses et sans concession, la prose et le son de cette Anglaise atypique laissent peu de répit à l’espace sonore. Déroulées dans l’urgence, ces litanies puissantes se transforment souvent en véritables incantations, mais sans jamais perdre tout à fait le sens de la mélodie, ni l’espoir (même s’il faut avouer qu’il prend de sacrés coups dans la gueule).
Entre désespoir lumineux et envolées étouffantes, avec sa frimousse séduisante et ses histoires torturées, Kate Tempest vit en permanence dans le monde fascinant de l’oxymore, à tel point qu’on ressort aussi lessivé qu’heureux de son set. Dérouté, séduit, vidé.
Objet musical et poétique non identifié, cette petite bête de scène – épaulée par trois musiciens en retrait mais produisant néanmoins un travail millimétré – manie le verbe comme personne, participant à son tour au renouvellement visiblement sans fin de la créativité littéraire et musicale.
Naïve New Beaters : La chaloupe comme étendard
Les Naïve New Beaters ont fait grimper les festivaliers très très hauts. Les Beats dansants des Naïve n’ont en effet laissé personne de marbre hier et rapidement devant les chorégraphies sur scène, les fesses se sont mises à remuer d’elles-mêmes, suivant le rythme des lumières et de la musique. Les Naïve étaient programmés pour faire danser le public et l’emmener dans une autre dimension. Même les plus réticents se sont laissés entraîner. Diabolique, mais terriblement efficace.
Synapson
A l’instar d’une des photos, Synapson ont semblé jouer une partie de leur set sans les mains. Après un ou deux morceaux de départ qui laissaient présager que la mayonnaise allait monter, ils se sont empêtrés dans des harangues au public pas vraiment raccord avec leur style et surtout inutiles vu la qualité intrinsèque de leurs compositions. Un bilan mitigé, donc, même si certains titres ont été aussi efficaces qu’impeccables.
Brigante : ambiance entre potes
23h30 sur la scène Propul’Son, le Crew Brigante débarque au complet. La dizaine de membres du label Reggae-Dub tourangeau sont tous (ou presque) là : de Telly -Biga Ranx- à Prendy en passant par Art’X, Higher Light, Adam Paris… Avec ces deux heures de carte blanche, les Brigante voulaient s’amuser, partager leurs morceaux, les connus, déjà sortis et les nouveaux à venir. Brigante où le reggae chill, ambiance à la cool, sans prise de tête. Issus des Soundsystems les membres du crew, ont l’habitude de ce genre d’exercice avec leurs « Brigante Party ». Etrangement ils n’avaient jamais pu en organiser une de cette ampleur à Tours jusqu’à présent. L’erreur est réparée et de belle manière. Pendant deux heures, les Brigante s’éclatent sur scène et prennent du plaisir à partager cette scène entre potes. Kiffant !
Crédits photos : Christelle Bernard / Laurent Geneix / Mathieu Giua pour 37°