C’est avec les traits fatigués, mais le sourire aux lèvres que Pauline Ruby-Rinquin, la directrice du festival et les deux co-présidents, Franck Fumoleau et Arnaud Guedet ont dressé le bilan de Terres du Son, quelques minutes avec que -M-, Fatoumata Diawara et tout le projet Lamomali, emportent la foule avec un concert vitaminé et généreux pour ce dernier jour de l’édition de 2025 du festival.
Lamomali était attendu et le collectif mené par Mathieu Chedid n’a pas déçu. Un des gros moments de cette édition des 20 ans du festival à coup sûr. Cette édition était forcément spéciale, les organisateurs de Terres du Son avaient concocté pleins de clins d’œil à l’histoire du festival, notamment avec de nombreux spectacles d’arts de rue comme le Naze Broc Circus, qui a fait rire l’écovillage pendant 3 jours, ou encore le « Room Service » déjanté qui a réveillé les campeurs samedi matin, avec chouquettes et café. En clôture, c’est la Compagnie Off qui avait la charge de conclure en beauté cette édition avec son spectacle des Colors Wheels. Au rayon des bons moments, on peut citer également l’enchainement samedi soir des concerts de Katerine, La Ruda, Clara Luciani et Caravan Palace ou encore celui d’Hervé et sa fougue débordante dimanche soir.
Certes, les organisateurs ne cachent pas pour autant les difficultés. Avec 45 000 festivaliers sur 3 jours, l’affluence est ainsi décevante. « Il manque 5 000 festivaliers pour être à l’équilibre financier » reconnait Franck Fumoleau. Un véritable dilemme pour Terres du Son. Le festival reste sur un entre deux, il est à la fois un gros festival mais aussi souffre de la concurrence avec les mastodontes français, avec en prime une difficile équation financière à résoudre : le site de Candé est grand et Terres du Son en profite pour multiplier les espaces, c’est ce qui fait son charme d’ailleurs et le différencie. Le projet n’a jamais été d’aligner le public devant deux simples scènes, mais de proposer un parcours où les festivaliers peuvent piocher. Le revers de la médaille et que cela engendre des coûts importants, notamment en termes de technique. De l’autre côté, le festival reste associatif et doit composer avec l’envolée des cachets des artistes ces dernières années et l’arrivée de grosses sociétés privées aux moyens supérieurs, aux manettes de festivals en France. « On sait qu’on a eu quelques critiques sur la programmation au moment où on l’a annoncé » n’élude pas ainsi Arnaud Guedet, « mais on a fait le choix de rester sur l’identité du festival et nous en sommes fiers. » Pour autant, Terres du Son compte sur la route des festivals estivaux, poursuit la directrice de TDS : « On le voit avec la venue de Damso, par exemple. Il n’a fait cette année que six dates en festival. Dont Terres du son. »
La réflexion est par ailleurs engagée sur ce que sera le festival demain, « on voit ailleurs que même des gros festivals peinent à remplir leur jauge cette année, cela doit nous interroger sur ce que ça veut dire organiser un festival demain » poursuivent les membres de la direction de Terres du Son. « On met beaucoup de choses en place comme l’accessibilité avec cette année pour la première fois un dispositif « répit » qui permet aux parents d’enfants en situation de handicap, de profiter du festival, tandis que leurs enfants sont accompagnés par une structure dédiée dirigée par Sonia Pareux » prend ainsi en exemple Pauline Ruby Rinquin, qui évoque également le travail fait autour des mobilités pour réduire encore l’empreinte carbone de l’événement. Autant de chantiers majeurs que Terres du Son veut se saisir donc, afin de perdurer encore 20 ans, voire plus…
 
 







