La Gabare : future monnaie locale à Tours

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Reconnues officiellement par la loi Hamon sur l’économie sociale et solidaire, votée en juillet 2014 à l’Assemblée Nationale, les monnaies locales complémentaires se développent un peu partout en France. A l’heure actuelle une trentaine est déjà en service en France, les premières ayant vu le jour au début des années 2010. Une trentaine d’autres serait en projet, dont une à Tours.

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A l’horizon de l’été 2016 vous pourrez peut-être payer votre baguette, faire vos courses de proximité ou encore boire un verre en ville avec des Gabares. La Gabare c’est le nom trouvé à la future monnaie locale complémentaire à Tours, en référence à la Loire et la batellerie. Un nom choisi parmi 80 propositions suite à un sondage en ligne auquel plus de 300 personnes ont répondu. A l’origine de ce projet ils sont une trentaine de personnes, la plupart déjà engagées dans l’économie sociale et solidaire. « L’idée est née d’une conférence organisée par le Cresol sur les monnaies locales en 2013 » explique Stéphane Sandeau-Gruber, membre du collectif à l’origine du projet de la Gabare. Une conférence à la suite de laquelle plusieurs individus engagent la réflexion pour importer ce concept à Tours.

Une monnaie locale complémentaire à quoi cela sert ?

« C’est avant tout une démarche éthique, de circuit-court » nous explique-t-on, « un outil potentiel de différenciation éthique pour citer le philosophe Patrick Viveret ». Dans les faits, des commerces et partenaires (artisans, professions libérales, producteurs, associations, collectivités locales, etc.) constituent un réseau de prestataires acceptant ce moyen de paiement. Ces partenaires acceptent également une charte à travers laquelle ils s’engagent à « améliorer les pratiques respectueuses de l’environnement et à respecter les hommes qui vivent et travaillent sur le territoire concerné » peut-on lire. Privilégier l’économie locale, créer du lien social, inciter le consommateur à la réflexion sur le fonctionnement de l’argent, voilà des objectifs que se fixent les créateurs de cette monnaie locale.

Du côté des particuliers, ceux-ci s’engagent aussi en signant la charte. Avec un taux paritaire d’une unité pour un euro, la Gabare sera d’abord présente sous forme de billets, avant peut-être la mise en place d’une version dématérialisée. Chaque euro échangé sera ensuite épargné et permettra de financer des micros-crédits aux adhérents signataires de la charte. « La Gabare est une monnaie 100 % non-spéculative, mais 100 % au service des acteurs locaux (particuliers ou professionnels) » nous explique-t-on ainsi.

Et cela fonctionne ?

Plusieurs expériences sont déjà en place en France. Parmi elles l’Eusko lancé il y a deux ans et demi au Pays Basque, territoire à la forte culture locale. Une monnaie utilisable aujourd’hui dans près de 500 commerces. A Nantes, le Sonantes en place depuis avril 2015 peine à réellement percer au-delà d’acheteurs déjà moralement proches de la démarche et malgré plusieurs centaines de commerçants partenaires également. Même constat pour le Galleco à Rennes… C’est bien là l’enjeu pour ces monnaies locales, réussir à dépasser le public déjà convaincu par la démarche, pour s’ouvrir au grand public. Conscients du travail qu’il reste à faire pour convaincre les Tourangeaux de s’approprier ce moyen de paiement, les membres du collectif entendent d’ici le lancement de la Gabare (espéré à l’été 2016), multiplier leur présence dans l’espace public : « Il faut expliquer et faire beaucoup de pédagogie pour que les gens comprennent l’intérêt de cette monnaie ». Un travail qui sera nécessaire pour que la Gabare vogue pour longtemps sur les bords de Loire.

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