Elections départementales : paroles de dissidents sur fond de règlements de comptes

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Les derniers jours que vient de connaître le parti socialiste tourangeau ressemblent plus à un remake du célèbre film les « tontons flingueurs » qu’à une discussion entre « amis » politiques. Règlements de comptes et prise de pouvoir se sont invités au menu de ces élections départementales. Il semble bien que deux camps s’affrontent déjà pour l’après et l’avenir du PS d’Indre-et-Loire, sur fond de dissidence.

Ce sont les cas de deux figures du socialisme local, Alain Michel et Claude–Pierre Chauveau, qui ont mis en lumière les luttes intestines discrètes entre socialistes tourangeaux. Un affrontement qui pourrait ressembler à une bataille entre « jeunes » et « vieux ». Mais pas seulement. Il serait question de règlement de compte. « Claude Roiron veut ma peau ! », Alain Michel n’y va pas de main morte. L’ancien maire de La Riche qui a reçu cette semaine le soutien de son jeune poulain, Wilfried Schwartz, accuse : « Je veux dénoncer le système de ceux qui font de la politique pour des postes. Chacun a son éthique ! ».

Même son de cloche pour l’ancien adjoint au maire de Jean Germain, Claude–Pierre Chauveau : « Je ne suis plus en phase avec cette direction (ndlr : celle du PS 37) du parti qui pense toujours aux rapports de forces et aux ambitions personnelles, mais pas aux électeurs… ». Claude-Pierre Chauveau se dit dégouté et « ne veut plus perdre son âme dans ces rivalités », pour lui, « l’essentiel, c’est l’humain ».

Les deux dissidents digèrent mal leur éviction et le font savoir. Alors pourquoi y aller, au risque de favoriser encore plus la dispersion des voix à gauche ? « Pour ne pas donner le canton à la droite » martèle Alain Michel qui termine son premier mandat de conseiller général, mais élu local depuis 1983. Celui qui fut l’un des instigateurs de la fronde contre Claude Roiron au Conseil Général, précise : « J’ai fait le bon choix et je vais gagner ! ». De son côté, Claude-Pierre Chauveau qui fut adjoint au maire à Tours pendant 19 ans et élu au Conseil Général depuis 2001 est un homme blessé et meurtri par la logique d’appareil. « Oui, j’ai été un homme de l’ombre pendant des années. Mais avec ma dernière élection, j’ai compris beaucoup de choses » (ndlr : CP Chauveau avait gagné de 55 voix devant Guillaume Peltier). « J’ai été plus présent sur le terrain et tenu plus de 40 permanences par an sur tout mon canton ». Cet avocat au barreau de Tours ne comprend pas pourquoi on veut l’évincer. « Pour certains au PS d’Indre-et-Loire, l’humain n’est plus la valeur essentielle. J’ai toujours été loyal et je ne comprends pas mon éviction ! ».

Pour ces deux élus qui risquent bien de connaître leur dernière campagne, c’est entre amertume et colère qu’ils partiront au côté de leur binôme, convaincre des électeurs indécis. Si cet ultime combat pourrait apparaître comme celui de trop, il permettra de mesurer si cette élection se fera sur des hommes et leur bilan ou sur un rejet de la politique.

Crédits photos : Arnaud Roy pour 37°

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