Aucard, jour 3 : Scoop & J.Keuz, verbe haut/ verve «hot»

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Le rap version «un beatmaker + deux MCs qui se renvoient la balle dans une joute verbale explosive», on pensait que c’était un modèle fini, mort et enterré depuis l’essoufflement de maîtres du genre comme NTM par chez nous ou Public Enemy par là-bas. Seule formation de la région Centre présents dans les Inouïs 2014 au Printemps de Bourges, le duo berruyer Scoop & J.Keuz, épaulé par le fabuleux DJ Stig, redonne avec talent des lettres de noblesse à cet exercice littéraire forcément périlleux.

Au Festival Aucard hier soir, il a fallu une poignée de morceaux pour entrer dans le jeu de Scoop & J.Keuz et réaliser à quel point ils avaient «grandi» en à peine 14 mois. Si leur prestation au 22 Est à Bourges l’année dernière était déjà d’un haut niveau, celle d’hier soir à la Gloriette les a hissés à un palier supérieur.

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Objet d’étude : texte et représentation, passe ton bac de français avec Scoop & J.Keuz !

Dire que les paroles de rappeurs sont percutantes ou tranchantes relève évidemment du cliché le plus crasse et si Scoop & J.Keuz frappent aussi fort c’est d’abord parce que leur jeu de scène (déplacements, mimiques, intros, échanges, regards, gestes…) colle à leurs paroles avec une pertinence millimétrée. Acteurs autant qu’auteurs de leur musique, ils ont compris avec beaucoup d’intelligence et d’espièglerie que la forme est aussi importante que le fond.

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Sur l’écriture, percutante et tranchante (ha ha ha), le duo maîtrise parfaitement l’autodérision et redistribue sans cesse les cartes, passant d’une phrase à l’autre de l’humour 1er, 15e, 2e, 6e degré, bim, bam, boum, à un truc super profond qui tue et qui ne te fait plus rire du tout, d’un coup.

Cet enivrant voyage dans les mots, les registres, les niveaux de langue d’un côté et les gestes de l’autre s’appuie sur du très lourd côté prod, avec un Stig qui lui aussi maîtrise autant le fond (la composition) que la forme (quel son !), livrant des instrus bourrés de références, pleins de rebondissements, tantôt sobres, tantôt intenses, toujours calés à la demi-seconde sur les pérégrinations verbales de ses deux bondissants compères. Courez les (re)voir à Terres du Son en juillet : ils sont très très forts.

Peter Kernel

Un nom de groupe piège qui permet de savoir si vos amis pipotent ou non car si à la question «Tu l’as déjà vu en concert, toi Peter Kernel ?» vous répondez «Ah oui, il est trop cool ce mec», vous êtes un boulet doublé d’un mytho. Car Peter Kernel, c’est un mec ET une nana, un peu comme Angus & Julia Stone, Minou et…heu…Minou et Ropoporose.

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Bah justement puisqu’on parle de Ropoporose, voilà, on rêvait d’entendre ces fameux Peter Kernel (oui, du coup on dit «les Peter Kernel», hein) parce que Romain (le «ro» de Ropoporose) nous en avait parlé en termes dithyrambiques lors d’une battle de références mortifère où nous l’avions achevé en lui faisant découvrir Galaxie 500, après un match nul sur Slowdive.

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Bref, ces deux mignons petits Suisses – et leur batteur – nous ont régalés de perles noisy au cours d’un set assez déconcertant où, malgré la force maléfique de certains titres, on finissait par ne plus trop savoir où ils nous emmenaient vraiment. On a aimé leur complémentarité : elle, Barbara, sauvageonne aux pieds nus, sorte de Kim Gordon hippie, qui te fait manger des lignes de basse radicales avec le sourire ; lui, Aris, brun torturé à fleur de peau qui ressemble un peu à un certain coiffeur de la rue Colbert et qui vit sa musique avec une troublante intensité. Et le batteur qui bat fort.

Pour dire vrai, on préfère sur disque où ils touchent plus souvent les cimes que sur scène. Et surtout, on préfère Ropoporose.

Organic Bananas

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En une phrase et un hashtag :

«La Bretagne comme on aimerait l’entendre plus souvent»

#festnozravageur

Jean-Louis 2000

Le seul et l’unique Jean-Louis 2000 était arrivé par les airs lors de la 20e d’Aucard, pour la 30e c’est par la terre qu’il est apparu face à un public prostré et attristé de ce qu’il venait de découvrir en arrivant sur le site de la Gloriette. Un mausolée de Jean-Louis 2000 entouré de ses gardes du corps en pleurs. Il ne pouvait en être ainsi, au bout de 30 minutes d’hommage appuyé, le miracle est apparu, le pape de la disco transcendantale est revenu à la vie. Une résurrection aussitôt saluée d’un grand n’importe quoi, suivi d’une teuf dans sa caravane pour la plus grande petite discothèque du monde. Le soulagement était total.

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Ultra Skimming Touraine et Mathieu Giua

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