World series by Bonzini, quatre jours de baby-foot à Saint-Avertin

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Le football de table – ou baby-foot – était à l’honneur, du 18 au 21 mai 2023, à Saint-Avertin. Plus de cinq cents joueurs, venus du monde entier, se sont affrontés tout le week-end au gymnase des Onze-Arpents, dans le cadre des World series by Bonzini.

Au milieu des quatre-vingts tables, deux joueurs se préparent à s’affronter. Pose de leur poignées personnelles, quelques minutes d’échauffement, poignée de main… Ils sont prêts. « Bon match », se souhaitent-ils avant le début de la partie. Saint-Avertin est devenu la capitale mondiale du football de table – ou baby-foot –, le temps d’un week-end prolongé. La ville a accueilli, du jeudi 18 au dimanche 21 mai 2023, les World series by Bonzini. Cette compétition est l’une des cinq étapes de la Coupe du monde. Il en existe une pour chacune des tables officielles : Orlando, Roberto, Leonhart, Tornado et Bonzini.

Chaque année, la France reçoit la manche pour cette dernière marque. Pendant quatre jours, 529 joueurs ont ainsi disputé près de 10 000 matchs, au gymnase des Onze-Arpents. « En termes de participation, nous sommes vraiment contents. Nous sommes légèrement au-dessus de ce qui se faisait avant Covid. C’est génial d’avoir une telle présence », se réjouit Raphaël Poiraud, président de la Fédération française de football de table (FFFT). Parmi eux, certains joueurs internationaux ont fait de longs déplacements, venant des États-Unis, du Canada, de l’Iran, du Maroc, de Tunisie, d’Algérie et de toute l’Europe. Il tente d’expliquer les raisons de cette belle participation : « Tours est une ville assez centrale. Cela permet d’avoir des gens de toute la France et les joueurs qui arrivent en avion à Paris n’ont qu’une heure de train pour arriver jusqu’ici. »

Chaque journée de compétition correspond à des tableaux différents : doubles, doubles mixtes, simples, handisport, espoirs, par équipes… Le vendredi était, par exemple, consacré aux simples. Mais toutes les journées se déroulent de la même manière. Tous les joueurs d’une même catégorie (hommes, vétérans plus de 50 et plus de 63 ans, femmes…) participent d’abord aux qualifications. Les matchs se jouent en une manche de huit points. Puis viennent les phases finales, composées de deux tableaux : les semi-professionnels et les professionnels. C’est à ce moment-là que les têtes de série entrent en jeu. « Cela permet d’avoir plus de chance et une meilleure homogénéité », explique Quentin Blanchard, le président de l’Association sportive de baby-foot de Tours (ASBFT). Les rencontres durent désormais plus longtemps, avec trois manches de cinq points.

Une zone était dédiée aux finales, diffusées en direct sur Twitch. C’est aussi ici qu’avaient lieu les remises de médailles.

Les World series by Bonzini à Saint-Avertin : une surprise pour l’ASBFT

Recevoir ce tournoi international a été une surprise pour l’association tourangelle. « Nous sommes un petit club, d’une quinzaine de licenciés. Nous ne sommes pas dimensionnés pour organiser ce type d’événement mais nous avons été bien aidés par la ville de Saint-Avertin, qui nous a mis le gymnase à disposition, et par les fédérations qui se sont occupées de l’organisation et de la logistique. Nous, nous nous sommes chargés du côté buvette, explique le jeune homme, heureux d’avoir pu compter sur les membres de son club pour jouer les bénévoles. Une manifestation comme celle-là, ça arrive tous les dix ans. Nous ne pouvions pas la laisser passer. » Au deuxième jour de compétition, Quentin Blanchard se montrait satisfait face à l’engouement suscité par les World series by Bonzini. « Nous sommes ravis de voir que c’est un événement qui plaît. » Tout comme Laurent Raymond, le maire, qui se disait « fier » de pouvoir accueillir cet événement dans sa ville.

Grâce à cette Coupe du monde sur tables Bonzini, la FFFT espère notamment donner une nouvelle image au baby-foot. « Nous souhaitons faire connaître la discipline, qui n’a pas une image de compétition. Lors d’un match, les joueurs se font face et sont très près. Nous voulons que les gens ressentent le jeu, la tension du match et qu’ils vivent pleinement l’événement en étant au plus près des joueurs, en pouvant se balader à travers les tables », commente Raphaël Poiraud.

Et il n’y a pas que les visiteurs qui peuvent vivre les rencontres intensément. C’est aussi le cas de Gwenaël Grezet, président du club de baby-foot de Bourges (Cher) et habitué des compétitions internationales. Il s’est déjà rendu en Espagne, au Portugal ou en Allemagne. « Ici, j’aide à la maintenance et je joue. Cela fait des années que je dis que je vais arrêter, parce que ça prend beaucoup de temps, mais je ne le fais jamais. Je suis un vrai passionné », indique-t-il alors qu’il regarde un match entre deux autres engagés. Et de poursuivre : « J’aime ce sport pour tout ce qu’il procure. » Des émotions, d’abord. Le Berruyer a les larmes aux yeux en voyant un joueur Roumain tenir tête à un baby-footeux belge, censé être meilleur techniquement. Son dépassement, sa ténacité et son engagement l’émeuvent. « Il a fait toute cette route pour venir jusqu’ici. C’est bien qu’il soit récompensé par un beau match et, rien que pour ça, il méritait de gagner », estime-t-il. À la fin de la rencontre, Gwenael n’hésite pas à lui lancer un mot d’encouragement et à lui serrer la main. C’est aussi ça que le président du club de Bourges aime : le côté humain. Nombreux sont les joueurs qui se connaissent et aiment se retrouver lors des compétitions.

Alexandre, licencié au club de Tours, partage cet avis. « C’est très bon enfant. C’est un très petit monde, où il y a beaucoup d’entraide. C’est un sport de passionnés », déclare-t-il. Heureux de participer « au plus gros événement de l’année », il reconnaît cependant que le rythme est fatigant. Une fatigue sans doute accentuée par la chaleur étouffante dans le gymnase des Onze-Arpents. « Il faut boire. Mais de l’eau, plaisante-t-il. Si nous buvons de l’alcool, nous perdons nos réflexes et nous sommes moins concentrés, comme sur la route. » Celui qui a joué les phases finales dans le tableau professionnel poursuit ses conseils : « Il ne faut pas non plus hésiter à s’asseoir car nous passons beaucoup de temps debout. Il y a aussi une préparation mentale énorme. » Il compare le niveau de concentration du baby-foot à celui du poker ou des échecs. « Il y a également une partie très tactique. Cette discipline demande beaucoup d’anticipation. Les meilleurs sont ceux qui savent gérer tout ça. »

Au baby-foot, la concentration est essentielle.

Une discipline encore loin d’être considérée comme un sport

Préparation technique, tactique et psychologique, tenue sportive demandée, présence d’une table de marque… Le football de table a tout d’un sport. Pourtant, en France, il n’est pas considéré comme tel, contrairement à l’Italie, à la Chine ou aux États-Unis. « Et il est loin de l’être », regrette Raphaël Poiraud, le président de la FFFT. Dans l’Hexagone, le baby-foot est plutôt considéré comme un divertissement pratiqué dans les cafés. « Nous voulons que les gens nous prennent au sérieux et nous souhaitons être crédibles. Le baby-foot ne se pratique pas uniquement au bar, entre copains, une bière à la main », assure, de son côté, Quentin Blanchard.

Le président du club tourangeau a pu tenter de prouver le contraire en s’inscrivant à la compétition saint-avertinoise. C’est la deuxième fois qu’il participe à une Coupe du monde sur tables Bonzini. Cette année, il a notamment participé au tableau semi-pro en simple. « J’aime l’idée de rencontrer des joueurs beaucoup plus forts. Il faut passer par là, car nous avons tous perdu avant de pouvoir gagner. C’est comme cela que l’on apprend », admet-il. Affronter des joueurs internationaux permet aussi de jouer contre des personnes ayant des styles de jeu différents, dont les Français n’ont pas forcément l’habitude. « Cela apporte de l’expérience, de nouvelles techniques. »

Quentin Blanchard, président du club de baby-foot de Tours, s’est inscrit dans plusieurs tableaux des World series by Bonzini

En ouvrant la compétition aux spectateurs, gratuitement, les fédérations française et internationale de football de table espéraient par ailleurs faire connaître la discipline et, pourquoi pas, attirer de nouvelles personnes dans les clubs. « Beaucoup de gens sont venus se renseigner, pour savoir où il était possible de jouer. Le but est que la FFFT puisse avoir de nouveaux licenciés, même si ce n’est pas dans notre association », indique Quentin Blanchard. Trois tables étaient par ailleurs mises à dispositions des visiteurs, afin qu’ils puissent s’essayer à la pratique. Deux pour les valides, une pour les personnes en situation de handicap.

Car le baby-foot peut être pratiqué par tous et à tout âge. La fédération française tente donc de développer des actions autour du sport adapté et du handisport. « Tout le monde peut jouer et s’amuser. Ce week-end, nous proposons pour la première fois une compétition pour les sourds-muets. Nous souhaitons montrer que la discipline est ouverte à tous. Dans tous les autres sports, les valides et les handisportifs ne jouent jamais en même temps. Nous, nous pensons que nous pouvons réunir tout le monde et faire jouer les différentes catégories au même moment. C’est assez fort », se félicite Raphaël Poiraud.

La Fédération internationale de football de table (ISTF) a également mis en place l’action « 100 baby-foot pour les écoles ». L’année dernière, l’instance a ainsi équipé gratuitement près de 150 établissements scolaires, dans les Pays de la Loire. « Grâce à toutes ces actions, nous avons espoir que l’engouement autour de la discipline monte. »

Les tables Bonzini sont différentes de celles des autres marques : elles possèdent par exemple des joueurs en aluminium alors que les autres sont en plastique, ses barres sont télescopiques (sortantes pour les autres) et la matière du tapis est différente.
Un degré en plus 

Site web de la Fédération française de football de table : www.ffft.fr ; Facebook : FFFT – Fédération Française de Football de Table ; site web Fédération internationale de football de table : www.tablesoccer.org ; Facebook : ITSF International Table Soccer Federation 

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