Un célèbre peintre oublié centre d’une exposition au Musée des Beaux-Arts de Tours

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Connaissez-vous Antoine Coypel ? 2022 coïncide avec le 300e anniversaire de la disparition de ce peintre né en 1661 et à qui on doit notamment le formidable décor d’une galerie du Palais Royal de Paris (aujourd’hui détruite car remplacée par le bâtiment de la Comédie Française). Le Musée des Beaux-Arts de Tours célèbre cet anniversaire avec une exposition spéciale jusqu’au 18 avril 2022.

C’est le résultat d’un an et demi de travail et la toute première exposition de la conservatrice Jessica Degain, récemment entrée en fonction au Musée des Beaux-Arts de Tours. Le Théâtre de Troie – Antoine Coypel, d’Homère à Virgile retrace en détails la carrière de ce peintre des XVIIe et XVIIIe siècle grâce notamment à des prêts venus du Musée du Louvre de Paris, de Versailles, de Rennes ou d’Angers mais aussi le soutien de la Bibliothèque Nationale de France. Des tableaux « méconnus voire inédits » explique l’équipe.

Pourtant, Antoine Coypel a été un grand artiste de son époque, jusqu’à devenir le peintre du roi. Mais son style parfois qualifié de « trop théâtral » ou « d’ennuyeux » n’a pas fait l’unanimité, ce qui peut expliquer qu’on l’ait un peu oublié après son décès. Le voici réhabilité avec une exposition rassemblant plus de 40 œuvres, dont deux historiquement présentes à Tours et certaines aux dimensions monumentales. A cela s’ajoute tout un dispositif de création dont une reconstitution virtuelle et 3D de la galerie d’Enée du Grand Palais dont l’homme a imaginé et peint le plafond avant d’en garnir les murs de tableaux. C’est le grand projet de sa vie : « On raconte que les femmes se bousculaient dans son atelier pour incarner les déesses de la fresque » souligne Jessica Degain.

Il a fallu plus de 6 ans de travail pour sublimer cette salle de 46m pas forcément très fréquentée mais répertoriée dans les guides de l’époque et probablement utilisée pour des réceptions. La première partie a été réalisée de 1701 à 1705 et le reste de 1715 à 1717 avec l’ambition de rivaliser avec la Galerie des Glaces du Château de Versailles. Le coup de maître d’un artiste issu d’une famille de peintres (son père et sa mère peignaient, et ses frères aussi). Et si l’ensemble a disparu, il en reste des esquisses : 13 estampes ont ainsi été transportées à Tours.

Également des œuvres du XIXe siècle

Au cours de l’exposition, première du genre en France, on apprend également que Coypel était un grand amateur de gravures (il en possédait plus de 10 000), qu’il symbolisait principalement des scènes de l’Antiquité ou qu’il réalisait ou faisait réaliser dans son atelier des tableaux inspirés de ses œuvres au format désiré par sa clientèle, quitte par exemple à déformer le format originel. Des connaissances acquises au fil du temps et parfois récemment à la faveur de la découverte de toiles. D’ailleurs toutes n’ont pas encore été retrouvées : on estime par exemple que certaines dorment dans les réserves du Louvre et qu’on les localisera lors d’un déménagement des collections en cours de préparation.

A noter enfin que plusieurs œuvres du XIXe siècle ont également été placées dans l’Orangerie du Musée des Beaux-Arts de Tours parce qu’elles dialoguent avec les tableaux de Coypel. L’un d’eux a été spécialement restauré pour l’occasion : La colère d’Achille de Jean-Baptiste Auguste Vinchon.

Un degré en plus :

L’exposition autour d’Antoine Coypel sera suivie d’un autre événement autour du XVIIIe siècle prévu en fin d’année au Musée des Beaux-Arts. Par ailleurs, des visites guidées seront proposées en langue des signes française. Ainsi que des cours d’histoire de l’art certains lundis (accessibles au tarif d’entrée habituel du site).

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