Porte de Loire : « Tout est prêt depuis le mois de mai »

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Alors que le maire de Tours, Christophe Bouchet a évoqué en conférence de presse vendredi dernier, que les choses pourraient s’accélérer dans les prochaines semaines concernant le haut de la rue Nationale et notamment le périmètre du projet initial, des voix contraires affirment aujourd’hui que tout pourrait être déjà lancé.

Interrogé sur l’avancée du projet du haut de la rue Nationale, en marge de la conférence de presse d’avant conseil municipal de ce soir, Christophe Bouchet s’est montré affirmatif : « Dans les semaines qui viennent nous aurons les contrats définitifs pour que les travaux commencent dans un délai très court ».

6 mois après sa remise à plat, le flou entoure en effet la suite de ce projet lancé en 2013 sous Jean Germain. En mars dernier, Christophe Bouchet avait notamment insisté sur sa volonté de faire émerger un meilleur projet à ses yeux, en englobant l’intégralité des bords de Loire (et en s’appuyant sur le concours Envie de Loire). Le maire de Tours avait expliqué également reprendre les choses en main, en se montrant critique à la fois sur la SET (Société d’Equipement de Touraine) et Eiffage, le promoteur du projet. A l’époque, accompagné de Philippe Briand, le président de la Métropole, Christophe Bouchet remettait le contenu même du projet, à savoir les hôtels 3 et 4 étoiles prévus, au profit d’un éventuel hôtel 5 étoiles, en face de la bibliothèque municipale. Si aujourd’hui, le maire de Tours maintient son avis sur la « nécessité d’un hôtel 5 étoiles pour Tours », en revanche, il se fait moins catégorique sur son emplacement : « un 5 étoiles où, quand, comment ? Aujourd’hui je ne sais pas » explique ainsi l’élu. Sur les trois groupements d’urbanistes travaillant sur le projet (un sera retenu au final d’ici la fin de l’année), un propose l’hôtel 5 étoiles en bords de Loire, les deux autres proposant d’autres fonctions au futur bâtiment envisagé.

Le projet initial resterait en place

Dès lors, les deux hôtels 3 et 4 étoiles et le projet d’Eiffage en compagnie d’Hilton via la société Naos, semble être toujours d’actualité et devrait être lancé rapidement à en croire le maire de Tours : « J’attends juste d’avoir les contrats liant tous les maillons du projet sur la table pour signer l’acte de vente des terrains à Eiffage. »

Du côté de l’opposition municipale, cette attente agace d’autant plus qu’elle ne paraît pas justifiée à leurs yeux. Et tandis que le groupe « Tours à Gauche » en fait l’exemple même d’un mandat raté et de l’immobilisme de la municipalité, pour Nicolas Gautreau du groupe « Les Démocrates », par ailleurs seul membre de l’opposition présent dans le comité de pilotage du projet : « Christophe Bouchet ne signe pas pour des raisons politiciennes, afin de passer pour le sauveur. Le contrat de franchise entre Naos et Hilton n’a pas besoin d’être signé maintenant. Il faut démarrer au plus vite pour éviter que la facture s’alourdisse pour les contribuables et pour cela vendre les terrains ».

Plutôt remonté, Nicolas Gautreau évoque un « projet à l’arrêt uniquement de la faute de Christophe Bouchet. On sait que les travaux peuvent débuter depuis le mois de mai » affirme-t-il.

Un projet prêt à être lancé depuis fin mai ?

Des propos qui vont dans le sens de ceux de Pascal Gomes, le directeur de la SET, révoqué la semaine dernière par le Conseil d’Administration que préside Christophe Bouchet. Dans un courrier que nous nous sommes procurés, Pascal Gomes affirme en effet aux administrateurs de la SET que tout est prêt depuis fin mai :

« Le projet Porte de Loire n’est pas un échec. c’est un projet d’une grande complexité qui a connu certaines difficultés, mais pas de nature à le remettre en cause ni à I’arrêter. Notamment à l’été 2017 où nous avons constaté une défaillance chez I’investisseur-exploitant pressenti (Naos) pour les deux hôtels de marque Hilton. Cet investisseur ayant connu une évolution importante de son capital ; il n’était plus en mesure de porter seul l’investissement et devait donc établir un partenariat avec un tiers investisseur.

Après 2 tentatives avortées de rapprochement, un troisième investisseur a été approché en novembre 2017. En décembre de la même année, il entamait des discussions avancées et en janvier 2018 nous le rencontrions avec le Maire de Tours. Ce nouveau partenaire nous confirmait alors son intention ferme de porter l’investissement et nous indiquait avoir besoin de plusieurs mois pour finaliser le dossier et nous apporter I’ensemble des engagements définitifs garantissant le démarrage du projet. En accord avec le Maire j’ai donc travaillé pendant le ler semestre 2018 avec les partenaires du projet pour finaliser les accords. Nous y sommes Parvenus fin mai. Date à laquelle tous les partenaires confirmaient par écrit leur engagement définitif (promoteur, investisseur, exploitant, financeur) et apportaient toutes les attestations nécessaires.

Depuis ce jour le projet est prêt à être lancé.« 

Extrait de la lettre de Pascal Gomes aux administrateurs de la SET.

Derrière le projet « Porte de Loire », la question du contrôle de la SET

L’investisseur en question, le groupe parisien Héraklès serait donc dans la boucle depuis de nombreux mois, et les discussions auraient commencé avant même la remise à plat du projet par Christophe Bouchet. Un projet prêt à être lancé selon l’ancien directeur de la SET qui refuse dans ce même document d’évoquer un échec, mais qui reconnaît par ailleurs « des différences de stratégie » avec le maire de Tours, sur le fonctionnement de la société d’économie mixte. Un maire de Tours à qui il avait présenté sa démission explique-t-il en janvier dernier, avant d’être missionné à la réflexion d’une refonte du fonctionnement de la SET.

Au printemps dernier, Christophe Bouchet avait en effet évoqué « un modèle usé et vieillissant ». Le maire ne cachant pas alors sa volonté de meilleur contrôle, alors même que le département réfléchirait depuis plusieurs mois à se désengager de cet outil (La Set est aujourd’hui tenue à hauteur de 29% par le Conseil Départemental, 22% par la ville de Tours et 21% par la Métropole) et que du côté de Tours Métropole, Philippe Briand lors d’un conseil métropolitain à l’automne 2017 n’avait de son côté pas caché son peu d’intérêt pour la société : « Je n’ai pas besoin de ce genre d’aménageur » avait-il déclaré. « La métropole veut rester maître de son aménagement » nous expliquait alors une source proche du dossier, « elle préfère négocier directement avec des promoteurs privés. Elle n’a donc pas besoin de la SET qui constitue pour elle un intermédiaire inutile et cher. Ce que ne peut pas faire la ville de Tours à cause de ses problèmes de financements. Elle a donc besoin de la SET et a tout intérêt de reprendre le contrôle dessus ».

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