Municipales à Tours : Les enjeux du 2e tour

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Après deux mois-et-demi de pause, la campagne des élections municipales reprend dans les villes où des majorités ne se sont pas dégagées le 15 mars dernier, lors du premier tour. En Indre-et-Loire c’est notamment le cas à Chinon, Saint-Pierre-des-Corps ou encore Tours, la ville centre du département où trois listes restent en course.

Qui d’Emmanuel Denis, Christophe Bouchet ou Benoist Pierre sera maire de Tours au soir du 28 juin. Les trois hommes se sont qualifiés au 2e tour des Municipales le 15 mars dernier, à la suite d’une campagne souvent âpre. Au soir du dimanche 15 mars c’est le candidat écologiste, rassemblant une liste d’union de la gauche qui était arrivé en tête avec 35,45 % des votes. Derrière lui, Christophe Bouchet, le maire sortant avait recueilli 25,62 % des suffrages avec sa liste classée à droite politiquement (Parti Radical, LR). Le candidat soutenu par LREM et le Modem, Benoist Pierre était arrivé de son côté en 3e position avec 12,67 %, de quoi lui permettre de se maintenir.

La dynamique du premier tour maintenue trois mois plus tard ?

Emmanuel Denis

Un classement au soir du premier tour qui avait finalement validé les tendances qui s’étaient dessinées dans les semaines précédent le scrutin. Oui mais plus de deux mois après, d’autant plus avec une crise sanitaire inédite, ces dynamiques vont-elles se confirmer ? Bien malin qui pourra le dire aujourd’hui. Avec une avance confortable de 10 points sur son dauphin, Emmanuel Denis aurait pu pourtant bénéficier d’une prime au premier, qui jouer souvent dans l’issue du résultat final. Ce fut le cas pour Serge Babary face à Jean Germain en 2014.

Cette fois, Emmanuel Denis n’en sera au mieux que partiellement bénéficiaire, le soufflet électoral étant retombé dans les préoccupations des Tourangelles et Tourangeaux. Il lui faut dès lors réenclencher la machine et repartir sur une vraie campagne intense, presque aussi longue que s’il n’y avait pas eu de premier tour, le tout dans un contexte forcément à part avec l’impossibilité de tenir des meetings et réunions publiques, de tracter sur les marchés, ou encore de faire une campagne de terrain.

C’est valable également pour les deux autres listes en lice. Les candidats vont devoir faire preuve d’ingéniosité pour toucher les Tourangeaux. Bien sûr, l’ère du numérique va les aider et les réseaux sociaux risquent de devenir des outils encore plus indispensables qu’ils ne le sont déjà. Ils ne suffiront pas néanmoins et s’en contenter serait se couper d’une partie de la population, moins connectée ou moins encline à occuper son temps numérique vers des contenus politiques…

La crise a-t-elle profité au maire sortant ?

La crise sanitaire a rebattu les cartes indéniablement et si Emmanuel Denis garde de sérieuses chances de l’emporter au vu de la large alliance réalisée sous son nom dans les cénacles habituels de la gauche, qu’ils viennent des partis traditionnels ou de la fameuse société civile (milieu associatif notamment), les deux mois et demi écoulés depuis le 15 mars ont également renforcé le rôle du maire en tant que gestionnaire de la crise. Dans la case bilan, les Tourangeaux jugeront à n’en pas douter autant sur cette gestion de crise le 28 juin prochain, que sur les grands sujets et/ou polémiques qui ont alimenté le mandat débuté en 2014..

Christophe Bouchet

Les trois mois supplémentaires à la tête de la ville, permettront-ils à Christophe Bouchet de renverser la tendance ? Ses proches y croient, d’autant plus qu’il a été omniprésent pendant cette période avec une communication rodée, parfois (trop pour ses adversaires) tournée sur sa personne : entre lives sur les réseaux sociaux, multiples interventions dans les médias nationaux… De quoi se donner une certaine prestance auprès d’une partie de l’électorat et aussi donner de l’espoir à ses partisans.

Un espoir entretenu également car à y regarder de plus près, les résultats du 1er tour ne sont pas si mauvais pour la liste de Christophe Bouchet : Les « snipers » de la politique Xavier Dateu ou Nicolas Gautreau qui n’avaient pas cessé de l’attaquer n’ont pas passé la barre des 5%, le Rassemblement National est également hors-jeu en n’atteignant pas les 10% et le candidat de La République en Marche Benoist Pierre est relégué à 13 points. De quoi laisser espérer rattraper le candidat écologiste et le dépasser dans la dernière ligne droite.

Benoist Pierre en arbitre du scrutin ?

Benoist Pierre

Benoist Pierre et ses 12,67% pourrait bien être ainsi l’arbitre du scrutin. En position de se maintenir, le candidat qui se présentait pour la première fois en politique a aussi la possibilité de fusionner sa liste avec celle de Christophe Bouchet. Même si Benoist Pierre n’a cessé de dire qu’il souhaitait incarner une troisième voie face à Christophe Bouchet et Emmanuel Denis, des discussions vont forcément avoir lieu et nul doute que le candidat investi par LREM (après une lutte intense avec Christophe Bouchet déjà à l’été 2019), cherchera des garanties avant de rallier l’équipe du maire sortant.

Reste la grande inconnue de ce deuxième tour : l’abstention. Après un premier tour avec 32% des votants à Tours, déjà sur fonds de coronavirus, comment vont se comporter les électeurs le 28 juin prochain ? Beaucoup prédisent une participation basse et un scrutin au rabais. Une chose est sûre, l’enjeu est grand car quelle que soit la participation, celui qui arrivera en tête des suffrages exprimés, aura l’honneur et la difficulté de gérer la ville ces six prochaines années.

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