La section sportive badminton du lycée Choiseul en quête d’excellence

Facebook
Twitter
Email

Combiner études et sport de haut niveau, c’est possible. Au lycée Choiseul, à Tours, onze élèves font partie de la section sportive badminton. Si Bertrand Gay, le responsable de la structure, fait de la scolarité une priorité, les ambitions sportives n’en sont pas moins élevées. Début février, les jeunes badistes participeront notamment au championnat de France UNSS, à Nîmes. 

« Allez, tiens au filet ! » Face à Geoffrey Bauby, entraîneur de la section sportive badminton du lycée Choiseul, à Tours, Chloé ne cesse de frapper dans le volant. La jeune badiste fait partie des onze pensionnaires de cette structure de haut niveau régional, qui propose de combiner un enseignement de qualité et un entraînement sportif soutenu. L’établissement scolaire tourangeau est le seul lycée de la région Centre-Val de Loire à proposer une section pour ce sport.

Tous les jeunes sont licenciés dans un club de niveau régional, voire national. La plupart sont d’ailleurs adhérents du club partenaire : le CEST badminton. Parmi les onze élèves présents cette année, quatre sont aussi venus du pôle espoir de Bourges : Zoé, Alfred, Andrea et Tao. « Certains n’ont pas pu intégrer le pôle France, alors ils sont venus rejoindre la section pour continuer la pratique à haut niveau », explique Bertrand Gay, responsable de la section. Après une année d’expérimentation en 2010 et une validation académique en 2011, la structure a été validée de niveau 3 (sur 4) et identifiée comme section sportive de haut niveau régional. « Elle est réputée, après les pôles, c’est la première. On a toujours de bons entraîneurs », affirme Charlie, quand il précise pourquoi il a souhaité intégrer la section sportive, qui a vu le jour grâce à son coordonnateur actuel. « J’avais repéré trois jeunes qui étaient élèves ici. J’ai fait une équipe et ils sont devenus vice-champions de France. C’est comme ça qu’est née la dynamique badminton au lycée. Maintenant, ça marche très bien au niveau UNSS, où une trentaine de jeunes sont inscrits », déclare le professeur d’EPS.

Les jeunes athlètes s’entraînent quatre soirs par semaine. En plus de la musculation les lundis, des créneaux d’entraînement avec la section les mardis, mercredis et jeudis, ils jouent aussi avec les équipes 1 et 2 du CEST badminton. « Cela leur permet d’avoir au moins 8h d’entraînement par semaine », indique Bertrand Gay. Pour les accompagner, les élèves peuvent compter sur deux entraîneurs : Geoffrey Bauby, entraîneur référent, et Bastian Kersaudy, ancien joueur de l’équipe de France et spécialiste du double, en renfort pour quelques mois.

 

Priorité à l’enseignement scolaire

Mais, ce qui différencie la section avec le pôle espoir, c’est, qu’au lycée Choiseul, la priorité reste l’enseignement scolaire. C’est d’ailleurs pour cela que, lors des recrutements, les responsables sont de plus en plus exigeants sur les dossiers scolaires. Pour que la scolarité des onze lycéens se déroule dans les meilleures conditions, des aménagements ont été mis en place pour faciliter leurs déplacements, adapter les horaires des repas pour les internes, leur fournir une carte de suralimentation et un suivi par un staff médical. Une salle de musculation et de fitness a également été installée au sein de l’établissement scolaire.

 

« Leurs résultats en compétitions FFBAD montrent leur ambition à progresser dans le classement »

Bertrand Gay, responsable de la section sportive badminton du lycée Choiseul

Si coordonner études et sport de haut peut s’avérer compliqué, les élèves ne s’en plaignent pas et parviennent à s’organiser. « C’est un rythme à prendre car les entraînements prennent du temps mais on a un emploi du temps aménagé donc on a parfois du temps les soirs pour bosser et on essaie de s’avancer quand on a des trous dans la journée », indique Charlie. « On peut aussi emmener nos devoirs sur les compétitions, pour pouvoir combiner les deux. Mais, avec les aménagements, on arrive à gérer », complète Chloé.

Les compétitions prennent tout de même une place importante dans la vie des jeunes athlètes. Ils participent au championnat fédéral, qui représente le plus gros de leur saison, et au championnat UNSS. « Leurs résultats en compétitions FFBAD (Fédération française de badminton) montrent leur ambition à progresser dans le classement », affirme d’ailleurs Bertrand Gay. Ils jouent en moyenne un week-end sur trois. Et, si le professeur d’EPS n’est pas forcément sur place pour les accompagner, il s’intéresse toujours au déroulement des compétitions. « C’est une part importante de mon travail. Le week-end, ils me sollicitent pour me donner leurs résultats. Je les regarde aussi sur une application dédiée », affirme-t-il.

 

Représentants de la région au championnat de France UNSS

La prochaine grande échéance pour les badistes tourangeaux sera le championnat de France UNSS, les 3, 4 et 5 février prochains, à Nîmes. C’est la dixième participation de la section sportive badminton du lycée Choiseul à cette compétition depuis 2009. Ils y remettront en jeu leur place de vice-champions de France, obtenue l’année dernière. Une place qu’ils ont déjà obtenue à trois reprises, toujours derrière les pensionnaires du pôle France. « C’est presque joué d’avance au regard de leur collectif », regrette le responsable de la structure.

Seulement six des onze jeunes partiront pour le sud de la France. Si cela aurait pu créer quelques tensions dans le groupe, c’est pourtant un bel esprit d’équipe qui règne. « Ceux qui ne sont pas sélectionnés comprennent et encouragent leurs camarades. Ils sont extraordinaires », assure-t-il, fier et un large sourire aux lèvres.

 

Aussi, Bertrand Gay explique que Charlie, Chloé et leurs camarades sont conscients des moyens qui sont mis à leur disposition et le rendent bien. « Ils renvoient l’ascenseur en s’impliquant pour l’entraînement des jeunes du CEST badminton, se rendent disponibles pour faire les scoreurs, les juges de lignes sur les compétitions fédérales », indique-t-il. Ils contribuent également à l’UNSS 37, pour laquelle ils aident à l’organisation d’événements par exemple, et participent à la vie lycéenne, où ils luttent contre les discriminations, le harcèlement ou se font ambassadeurs du handicap.

Au niveau financier, la section sportive est essentiellement aidée par le lycée Choiseul, qui fournit les installations sportives et aide à financer la participation au championnat de France UNSS, le matériel et les tenues, les vacations médicales ainsi que la carte de suralimentation. Le CEST badminton, lui, met a disposition des entraîneurs, des fournitures et contribue au financement des championnats de France UNSS et à quelques formations. Les familles collaborent elles aussi et les élèves qui ne sont pas licenciés au CEST participent un peu plus. Le professeur précise que les badistes qui font partie des 200 meilleurs joueurs français reçoivent également une aide pour s’inscrire dans les compétitions.

 

Admissions : « Maintenant, on a davantage d’ambition »

Pour faire partie de cette élite, les conditions d’admission ont été revues à la hausse au fil des années. « Au départ, les joueurs étaient moins bien classés mais, maintenant, on a davantage d’ambition. J’essaie désormais de « freiner » les candidatures qui viennent de loin car certains ont lâché parce que le programme était trop lourd et qu’il y avait beaucoup de contraintes pour l’internat. » Par conséquent, la majorité des jeunes sportifs viennent de la région.

Avant d’intégrer la section sportive badminton, ils ont été évalués à travers des tests physiques et techniques, leur dossier scolaire et un entretien avec Bertrand Gay et un entraîneur, lors d’une journée de détection, organisée une fois par an au lycée. Tenue de fonctionner à moins de 15, la structure ne peut accueillir que quatre ou cinq nouveaux lycéens chaque année, de préférence des élèves de seconde ou de première. « C’est préférable pour construire des habitudes de travail », justifie Bertrand Gay.

 

« Ce qu’il faut, c’est monter en puissance pour que chacun atteigne ses objectifs, leur donner d’excellentes conditions pour progresser au niveau fédéral et s’épanouir dans l’UNSS »

Bertrand Gay, responsable de la section sportive badminton du lycée Choiseul

Sur les 61 athlètes passés par la section sportive depuis sa création, tous n’ont pas continué dans le haut niveau ou poursuivi leurs études dans le milieu du sport. « Quand ils sont en études supérieurs, l’exigence des facs ou des écoles font que beaucoup lâchent le haut niveau mais ils continuent à jouer en équipe nationale, en interclubs. Certains continuent et font des formations pour devenir entraîneur et beaucoup partent en Staps (sciences et techniques des activités physiques et sportives) pour devenir kiné ou préparateur physique. »

D’ailleurs, Charlie, élève en terminale, fera partie de ceux-là. « Dans mon avenir, je quitte le sport pour faire des études d’architecture. Mais, je veux continuer à faire du badminton car j’adore ça. Je veux continuer à aller sur les tournois, voir des gens que je connais », indique-t-il. Chloé, elle, a encore un an pour réfléchir mais elle souhaiterait continuer dans cet univers. Elle veut cependant voir plus large : « Je pense partir en Staps pour être professeur de sport et donc diversifier et ne pas faire que du badminton. Mais, je veux continuer quand même car ce sport a une place importante pour nous. »

 

Atteindre ses objectifs et continuer à progresser

Avant de peut-être passer à autre chose, les onze athlètes devront continuer leur apprentissage et leur quête de l’excellence. « Ce qu’il faut, c’est monter en puissance pour que chacun atteigne ses objectifs, leur donner d’excellentes conditions pour progresser au niveau fédéral et s’épanouir dans l’UNSS », assure Bertrand Gay. Si l’objectif premier est une première place au championnat de France UNSS au début du mois de février, à Nîmes, le titre pourrait les mener au championnat du monde scolaire.

Chaque élève a également ses objectifs personnels. « Essayer d’aller aux championnats de France seniors, car c’est une expérience à vivre je pense. Et, profiter avec tout le monde », révèle Charlie. « J’aimerais bien aller le plus loin possible avec ma sœur au championnat de France seniors, en double dames, et continuer à prendre du plaisir », poursuit Chloé.

Si chacun à ses rêves en tête, la section sportive badminton du lycée Choiseul arrive pourtant à un moment charnière. En effet, Bertrand Gay, sur le point de partir à la retraite, doit passer le flambeau et trouver un successeur. « Le projet, c’est que la section continue à vivre avec un nouveau professeur d’EPS comme référent », s’inquiète-t-il. Un nouveau podium des jeunes badistes pourrait peut-être changer la donne auprès d’un éventuel repreneur.

 

 

Jeudi 16 janvier, les onze pensionnaires de la section sportive badminton du lycée Choiseul se sont entraînés en présence de, entre autres, Nathalie Costantini, directrice nationale du l’UNSS, Marie-Ange Daffis, directrice nationale adjointe, Mohamed Moulay, vice-président de la région Centre-Val de Loire délégué aux sports, et Éric Gommé, proviseur de l’établissement scolaire.

 

 

Facebook
Twitter
Email

La météo présentée par

TOURS Météo

Inscription à la newsletter