Bruno Poilpré : « Il faut que le TVB aille encore plus dans l’excellence »

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Depuis le début de l’année 2021, le Tours Volley Ball a un nouveau président. L’emblématique Yves Bouget a en effet passé la main suite à son élection à la tête de la Ligue Nationale de Volley en décembre dernier. Pour lui succéder, c’est Bruno Poilpré qui a été choisi. Interview de cet homme encore peu connu, mais aux ambitions affirmées.

Pouvez-vous vous présenter ainsi que votre parcours pour que nos lecteurs apprennent à vous connaître ?

Bruno Poilpré : Je dirige le groupe Roulliaud depuis 2002. J’avais préalablement intégré l’entreprise en 1997 en tant que directeur général après avoir travaillé dans un grand groupe français. Je suis issu de la filière des ingénieurs arts et métiers français. Le groupe Roulliaud est un groupe pluridisciplinaire composé de 300 collaborateurs et spécialisé dans le second œuvre du bâtiment, hors gros œuvre (sols, carrelages, cloisons, faux plafond, plomberie, menuiserie, peinture, ravalement, isolations extérieures et bardage…) avec un chiffre d’affaires proche de 40 millions d’euros.

Le groupe Roulliaud est également partenaire du TVB depuis de nombreuses années…

Bruno Poilpré : Oui, l’entreprise Roulliaud était déjà partenaire avant que je l’intègre. Cela doit faire 25 ans qu’elle est partenaire du club. J’ai poursuivi cela en prenant même la présidence du TVB Entreprises, le club des partenaires du TVB entre 2008 et 2010. J’ai également intégré le Conseil d’Administration du club depuis un an.

Comment est née l’idée de devenir président du TVB ?

Bruno Poilpré : C’est Yves Bouget qui venu me chercher pour essayer de me motiver à l’idée de prendre sa suite. Le club recherchait un dirigeant d’entreprise, qui vient du TVBE, qui connaisse les rouages et les institutionnels. C’est un profil qui me correspond.

Yves Bouget était un président qui connaissait très bien le monde du volley, et vous ?

Bruno Poilpré : C’est marrant parce que l’une des premières questions que les joueurs m’ont posé quand je les ai rencontrés, c’est justement de savoir si j’étais volleyeur. Je vais être honnête, je fais 1m70, donc je ne suis pas un grand volleyeur, mais j’ai joué jeune vers 15 ans en loisir comme passeur. Après j’ai une attirance particulière pour ce sport car il véhicule de belles valeurs collectives qui ressemblent à celles de l’entreprise. J’aime beaucoup le volley par l’humilité qu’il a. Peut-être trop d’ailleurs alors qu’il mériterait d’être au niveau du handball en France. C’est ce qu’Yves Bouget va essayer de faire désormais au niveau de la Ligue et moi au niveau local où le TVB doit être mieux identifié et reconnu à sa juste valeur.

Vous trouvez que le TVB n’est pas assez reconnu ?

Bruno Poilpré : En effet, regardez juste le palmarès : 8 championnats, 10 coupes de France, 2 coupes d’Europe. Quel club en Touraine peut se targuer d’un tel palmarès ? Je ne souhaite pas écraser les autres clubs, mais simplement que le TVB soit reconnu à sa juste valeur, c’est-à-dire le meilleur club de volley en France. Le TVB est un diamant brut au cœur de la Touraine qui participe à son rayonnement. Il faut que les gens en prennent conscience. Quand on parle volley au Brésil, en Russie, on connaît Tours, alors que parfois chez nous ce n’est pas le cas.

Vous arrivez comme président dans une période particulière avec la crise du Covid, c’est un sacré challenge non ?

Bruno Poilpré : Mes proches me disent que je suis complètement fou. J’ai beaucoup réfléchi avant d’accepter mais je suis un compétiteur et je trouvais intéressant de mener ce challenge surtout que le club a des bases exceptionnelles auxquelles il faut redonner un petit lifting pour se remettre dans l’air du temps.

Quel regard avez-vous sur le club en arrivant à sa tête ?

Bruno Poilpré : Déjà, c’est une super structure avec des bénévoles très impliqués qui ont envie de faire avancer le club. Si on regarde, il n’y a quasiment pas de turn-over dans le staff, c’est un signe. Il y a également Pascal Foussard qui est exceptionnel, c’est un faiseur de bons résultats et un découvreur de talents qui ont fait la gloire du club comme David Konecny. Il faut s’appuyer sur tout cela pour aller encore chercher plus dans l’excellence.

Quelles sont vos idées pour y arriver ?

Bruno Poilpré : Je l’ai dit, je ne suis pas aussi technicien du volley que peut l’être Yves Bouget, mais ce n’est pas grave. La majorité des présidents passés n’étaient pas forcément volleyeurs. Mon objectif est de dépoussiérer un peu le TVB dans son enveloppe extérieure afin qu’il brille encore plus. Le mot clé c’est la visibilité. Cela nécessite des réflexions sur nos relations médias, notre communication, créer plus d’interactivité mais aussi amener du spectacle aux avant-matchs, pendant les matchs et après. Il faut jouer la carte du sport-spectacle pour que les spectateurs repartent avec le sourire.

Pour cela, la rénovation de Grenon est-elle indispensable ?

Bruno Poilpré : Grenon est un bon contenant mais qui date des années 50. Il faut vraiment que quelque-chose soit fait, que la ville se penche sur le sujet. Je n’ai pas encore rencontré le maire de Tours mais il faut que Grenon passe au 3e millénaire sur le plan de la technique et du spectacle. Il faut créer aussi des espaces dignes pour les partenaires publics et privés. Il faut reprendre le projet à zéro, que l’on discute avec l’ensemble de nos partenaires et qu’on se mette d’accord sur ce qu’on peut faire ensemble.

Et en ce qui concerne la jauge, l’actuelle municipalité ne souhaite plus du projet d’Arena de l’ancien maire Christophe Bouchet. Quel est votre avis dessus ?

Bruno Poilpré : D’abord je l’ai dit, je ne fais pas de politique, je pense en termes d’intérêts pour le club. En ce qui concerne la jauge, 3200 places cela nous suffit pour la quasi-totalité des matchs. Après il peut y avoir d’autres pistes, comme celle d’une nouvelle salle qui pourrait servir à d’autres sports ou spectacles. Il y a d’autres projets qui peuvent être pertinents au-delà de la jauge également comme un centre annexe de remise en forme d’athlètes de haut-niveau. C’est quelque-chose qui n’existe pas. Il ne faut pas uniquement réfléchir en termes de salle et de jauge, mais avoir une réflexion globale avec nos partenaires et notamment la ville de Tours et Tours Métropole.

Revenons à l’actualité. Quelle est la situation du club au regard de la crise du Covid-19 ?

Bruno Poilpré : Comme beaucoup de clubs français nous sommes sur le fil. Nous avons été un peu aidés par le gouvernement avec la possibilité de mettre temporairement nos joueurs au chômage partiel. Cela a aidé nos finances. Après nous avons la chance d’avoir des partenaires très fidèles. Nous n’avons eu aucune défection, si ce n’est à la marge. Les partenaires ont un attachement fort au club et nous permettent de tenir. De notre côté on essaye de donner un peu satisfaction à tout le monde compte tenu de la situation, en ne coupant pas les liens.

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