Nouveauté sur 37 degrés : nous sommes fiers de nouer un partenariat avec l’association Les Cafés du Sport Tourangeau pour la saison 2025-2026. Régulièrement nous publierons des articles réalisés par ses équipes : interviews, analyses ou reportages avec les figures tourangelles mais aussi des articles autour des enjeux sociétaux du sport dans le département d’Indre-et-Loire. Aujourd’hui, ils nous parlent de l’effervescence autour de la course à pieds en Indre-et-Loire :
La course à pied n’a jamais compté autant d’adeptes en Indre-et-Loire. Boostée depuis le Covid et facilitée par la mise en place du Parcours Prévention Santé, la pratique attire de plus en plus d’amateurs à la recherche de performances mais aussi de partages d’expériences sociales.
Un lundi soir d’automne. Stade des Tourettes, à Tours Nord. Veille de l’Armistice du 11 novembre. « Pour les deux séances d’entraînement que nous proposons aujourd’hui, près de 50 personnes se sont inscrites. C’est beaucoup de monde alors que certains font le pont ! »
Onze ans après la création de Jogg’in Tours, son président Alain Blanchard ne cesse de s’étonner du succès rencontré par son club de running. « Notre volonté à l’origine était de créer une structure qui puisse accueillir tous types de pratiquants, quel que soit leur âge ou leur niveau en course à pied », indique-t-il.Or, avec 180 inscrits pour la saison 2025-2026, Jogg’in Tours semble avoir trouvé son public. « Beaucoup de nos adhérents n’avaient jamais pris de licence dans un club sportif », observe Alain Blanchard.

Cet engouement pour la course à pied s’étend bien au-delà du quartier Saint-Symphorien. « Le marché du running aujourd’hui en France, c’est de la pure folie ! », s’enthousiasme Christophe Chinette, président du comité d’organisation des 10, 20 km et marathon de Tours. Un évènement pour lequel 17 400 coureurs se sont inscrits en 2025. Du jamais vu depuis la création de l’épreuve tourangelle il y a 43 ans.
Un engouement en pente ascendante
Comment expliquer ce phénomène ? « Beaucoup de personnes ont débuté la course à pied lors du Covid, car c’était l’une des seules activités sportives praticables durant le confinement », rappelle Christophe Chinette.Seul ou à plusieurs, en ville ou à la campagne, quelle que soit la distance, le running a alors rapidement séduit de plus en plus d’adeptes. « La vague n’est pas retombée, elle s’est même amplifié depuis un an et demi, et le lancement du Parcours Prévention Santé (PPS) », indique David Jehanno, responsable de la boutique Running Conseil Chambray-lès-Tours.
A travers cette mesure mise en place en janvier 2024, les coureurs peuvent désormais, après avoir visionné une série de vidéos de sensibilisation aux risques liées à la course à pied, obtenir une attestation en quelques minutes. Et ainsi s’inscrire aux compétitions sans avoir à fournir de certificat médical. « Ce dispositif en ligne, valable trois mois, a facilité les démarches d’inscription et eu un impact notable sur le nombre des participants aux compétitions* », souligne David Jehanno.

(*) Le 14 novembre, la FFA a revu les modalités du Parcours prévention santé : l’auto-attestation, jusqu’ici gratuite et valable trois mois, sera désormais payante (5 €) et étendue à un an à partir de janvier 2026.
Preuve du dynamisme autour de cette discipline, la Fédération française d’athlétisme a enregistré 2,95 millions de résultats, toutes courses confondues (route, trail, cross…), en 2024. Soit une progression de 27% par rapport à l’année précédente.
Une croissance qui a contribué à une autre tendance apparue récemment dans le running : la course aux dossards. Partout en France, les trails et les courses sur route sont désormais pris d’assaut dès l’ouverture des inscriptions. « Cette année encore, nous avons été surpris de la vitesse à laquelle les dossards se sont écoulés », remarque Christophe Chinette, précisant que les seuils des 10 et 20 km de Tours – organisés fin septembre – ont été atteints dès le printemps dernier.

Partager « un bon moment entre amis »
L’attrait du chrono n’est pourtant pas ce que recherchent tous les coureurs sur les compétitions. « Beaucoup viennent avant tout vivre une expérience et passer un bon moment entre amis », indique David Jehanno. Un avis partagé par Alain Blanchard : « A travers la pratique du running, les coureurs éprouvent du plaisir essentiellement dans la rencontre et le partage d’émotions éventuelles qu’ils vont ressentir dans l’effort ». Sans oublier la volonté de rester en bonne santé, un argument souvent cité par les sportifs prenant le départ des courses. Tous les adeptes du running n’hésitent plus en tout cas à partager leurs exploits sur les sites spécialisés : selon les données de Sensor Tower, l’application Strava a été utilisée par 3,3 à 4,1 millions de coureurs actifs en France par semaine au 3ème trimestre 2025.

Plus de femmes et de jeunes de moins de 35 ans
Seulement si les motivations des personnes à chausser les baskets évoluent, c’est aussi parce que le profil des athlètes se diversifie. Selon l’édition 2025 de l’Observatoire du running, 48% des Français adultes déclarant pratiquer la course à pied sont des femmes. Et le running n’est dorénavant plus une discipline réservée aux quadragénaires : 45% des finishers des courses sur route ont moins de 35 ans.
Autre tendance mise en avant par la FFA : à côté des courses sur route qui conservent une côte de popularité élevée, le trail est en pleine expansion. En 2019, on comptait 2 570 courses pratiquées sur sentiers, avec des obstacles. Cinq ans plus tard, près du double de trails (4 968 exactement) ont été enregistrés en France.
Dans ce contexte, les courses s’adaptent à ces nouveaux publics et à leurs nouvelles pratiques. L’Even Trail – qui s’est déroulé le 8 et 9 novembre dernier à Tauxigny-Saint-Bault – a par exemple organisé un « trail des copines », réservé aux duos féminins sur une distance de 7 km. Et Tours n’est pas en reste : le chef-lieu de l’Indre-et-Loire accueillera dans ses rues son premier « urban trail » le 8 février prochain.
Objectif 20 000 coureurs en 2026
2026 promet d’ailleurs d’être encore une belle année pour les amateurs de courses à pied en Touraine : pour la première fois, le 27 septembre 2026, 20 000 dossards seront proposés aux 10, 20 km et marathon de Tours, évènement au cours duquel une course nordique et une épreuve pour les athlètes en fauteuil sont aussi organisés. « En passant ce cap symbolique, nous ferons partie des grandes courses françaises », se félicite Christophe Chinette, déjà à l’œuvre pour cette nouvelle édition.
Reste tout de même un chantier auquel la FFA doit s’attaquer : la progression du nombre ses licenciés. Car si 12,4 millions de Français déclarent pratiquer la course à pied, les athlètes avec une licence ne seraient que 330 000 aujourd’hui en France. En comparaison, selon l’Institut national de la jeunesse et de l’éducation populaire (Injep) la Fédération française de football compte 2,35 millions de licenciés et celle de tennis près de 1,2 million.
Un degré en plus : les courses en Indre-et-Loire prévues d’ici la fin de l’année
30 novembre : 29ème Corrida de Loches
5 décembre : Corrida de La Riche
7 décembre : Magis’trail de Luynes
12 décembre : Corrida d’Esvres
19 décembre : 31ème Corrida de Saint-Pierre-des-Corps
30 décembre : J-1 à Chambray-lès-Tours
– Un chiffre – 9 millions
Soit le nombre de paires de chaussures de course à pied vendues en France en 2024 (+21% par rapport à 2023), selon l’Observatoire du running.







