L’intelligence artificielle fait aujourd’hui partie de notre quotidien. Et, progressivement, elle réussit à s’implanter dans les secteurs professionnels de niche comme la viticulture. C’est par exemple le cas de Vinca, la toute nouvelle innovation de Solumatic, une entreprise basée à Chambray-lès-Tours.
Considéré comme un véritable “Chat GPT pour les vignerons”, la nouvelle intelligence artificielle made in Touraine, Vinca, a pour ambition de révolutionner la filière viticole.
Son créateur, c’est Solumatic, une entreprise née en 2014 à Chambray-lès-Tours, spécialisée dans le développement de solutions digitales pour les professions du vin et des spiritueux dans toute la France.
Parmi ses inventions, la société développe Vitisoft, un logiciel conçu pour faciliter la gestion quotidienne des domaines, maisons et caves coopératives. Il aide notamment pour tout ce qui touche à la facturation, la gestion des stocks ou encore le suivi client. Ce logiciel est vendu sous la forme de licence à 2000 €, en plus d’une facturation mensuelle de 39 € pour la maintenance incluant les mises à jour, l’assistance téléphonique illimitée ou encore la téléassistance.
Mais le problème étant que ce logiciel regroupe une quantité astronomique de données qui peut rapidement donner le tournis aux professionnels, notamment aux vignerons qui n’ont pas forcément le temps de se poser pour étudier leurs chiffres.
C’est dans cette optique que Solumatic a décidé de créer, fin printemps 2025, Vinca, présentée comme un module intégré à Vitisoft.
Le principe : l’utilisateur pose de simples questions sur ses données en langage naturel à l’intelligence artificielle via une interface conversationnelle, à la manière de Chat GPT ou Gemini.
“Le but est, ici, de permettre aux vignerons de prendre une grande quantité de data et de les étudier en quelques requêtes, explique Thomas Petit, co-dirigeant de Solumatic, le client peut par exemple demander à Vinca de donner le nombre de clients par département en les classant dans l’ordre décroissant ou encore la liste de toute sa clientèle avec leur IBAN et vérifier la validité de ces derniers.”
Cependant, on le sait, l’intelligence artificielle peut aujourd’hui susciter des inquiétudes, notamment pour les entreprises privées, qui ont du mal à faire confiance aux IA notamment par rapport à la gestion de leur data. Ils peuvent, à raison, craindre le risque de voir leurs données fuiter et devenir visibles par les concurrents.
Mais Solumatic met un point d’honneur à rassurer ses utilisateurs. Ici, pas de risque de voir ses données être divulguées car aucune d’elles ne transite par Vinca.
“L’IA ne connaît jamais les données du client, détaille Thomas Petit, elle sert en réalité de passerelle entre l’utilisateur et son logiciel Vitisoft. Sa mission est, en quelque sorte, de traduire la requête du client en code et d’exécuter ce code pour trouver l’information sur la base de données de Vitisoft. Ainsi, niveau confidentialité, rien ne sort.”
En plus de sa fonction de traitement de contenu, Vinca a aussi une fonction générative qui peut, par exemple, permettre de générer des mails à envoyer en adaptant le contenu au contexte fourni par l’utilisateur en amont (histoire de l’entreprise, appellation, dates d’événements, etc.).
Avec ces deux usages, l’intelligence artificielle se présente comme un véritable moyen de gagner du temps et de trouver l’inspiration pour les vignerons. Ces derniers peuvent par exemple trouver les 10 meilleurs cavistes en Bretagne, identifier les produits les plus vendus à ces derniers, puis générer un e-mail pour une prospection dans cette région.
Attention, tout cela n’est pas gratuit et il ne suffit pas de payer les frais de Vitisoft pour bénéficier des services de Vinca. En réalité, son utilisation fonctionne avec un système de crédits appelés “Viticoin” décomptés à chaque requête effectuée.
Lors de la première utilisation de l’IA, Solumatic offre 500 Viticoins à l’utilisateur (permettant de faire environ 200 à 300 requêtes). Mais après cela, le coût est de 1 à 2 centimes d’euros par demande. Ainsi, pour recharger son stock de Viticoins, les clients peuvent en acheter sur un espace client en ligne. Tout ce modèle économique permettant ainsi de couvrir les coûts d’entretien de Vinca, selon Solumatic.
Comme pour toutes les IA, il est important de prendre du recul sur l’utilisation de ce module. En effet, Vinca n’est pas parfaite et ses réponses nécessitent une vérification. Ce genre de technologie apporte une interprétation subjective des demandes et des données générées et ne lui permet donc pas de détenir “la vérité absolue”.
Aussi, des erreurs peuvent être commises par l’IA à cause de la formulation des questions posées. Une demande trop large, un terme qu’elle ne connaît pas encore peut susciter la confusion et engendrer de mauvais résultats.
C’est pour cela que Solumatic fait en sorte d’avertir ses clients et propose lors de l’obtention de Vinca une sorte de petite formation, avec des conseils et des exemples de requêtes, pour apprendre à bien utiliser ce genre d’outil.
 
 







