Lundi 27 mai, en conseil municipal, la majorité du maire Emmanuel Denis, va proposer une délibération visant à attribuer à la Loire, la citoyenneté d’honneur de la ville de Tours. Un acte symbolique, mais qui s’inscrit dans une démarche plus globale de conférer à terme un statut juridique au fleuve royal.
Depuis 2019, sous l’impulsion du Polau (Pôle des Arts Urbains) basé au Point Haut à Saint-Pierre-des-Corps, une démarche a en effet été engagée pour conférer à la Loire un statut juridique, à la manière du fleuve Whanganui en Nouvelle Zélande qui s’est vu accorder en 2017 le statut de personnalité juridique avec des droits. « Cette reconnaissance est le point de départ de notre réflexion, car cela change la façon de voir les choses en replaçant le fleuve au centre des enjeux. Il ne s’agit plus seulement de s’intéresser à notre rapport au fleuve mais aussi du rapport du fleuve aux humains » expliquait alors à 37 degrés, Maud Le Floc’h, la directrice et fondatrice du Polau.
Depuis, l’idée d’un Parlement de Loire a fait son chemin avec des auditions publiques, tables-rondes, ateliers, rencontres…. autour des nouvelles manières de cohabiter avec le fleuve. Des rendez-vous et réflexions desquelles est sorti « Un manifeste de Loire » dont le but est de « considérer le fleuve non pas comme un objet mais comme un acteur. »
Ce retournement de perspectives c’est donc la façon de voir et penser le fleuve, et « pas seulement dans son aspect linéaire » poursuivait la directrice du Polau, « mais dans son ensemble, car le bassin de la Loire représente 1/5 du territoire de la France. »
Un mouvement voulu comme fédérateur avant tout, mettant en lien de multiples acteurs autour d’une réflexion commune et d’avenir expliquaient encore les membres des Assemblées de Loire.
Une reconnaissance officielle de la Ville de Tours qui serait une première en France
Un mouvement dans lequel s’inscrit la ville de Tours et son maire Emmanuel Denis. En point presse, ce vendredi 25 mai, le conseiller municipal, délégué aux questions relatives à la Loire et au Cher et à la préservation du patrimoine fluvial, Christopher Sebaoun, a ainsi expliqué la démarche qui vise à inscrire la Loire comme citoyenne d’honneur de la ville de Tours. « C’est le fleuve le moins aménagé d’Europe, mais c’est aussi un territoire vivant qui est aujourd’hui fragilisé ».
Pour l’élu de la majorité, il s’agit surtout d’inscrire un schéma de pensée autour du fleuve. « Il faut le considérer comme une entité morale à part entière. L’étape d’après est la reconnaissance d’un statut juridique par les élus parlementaires. En faisant ainsi, la ville de Tours a l’ambition de montrer l’exemple ».
Au-delà de la reconnaissance symbolique du fleuve, c’est aussi l’occasion de mieux considérer le fleuve « dans lequel la ville de Tours s’est érigée » rappelle encore Christopher Sebaoun en évoquant le lit majeur du fleuve qui va des côteaux de Tours Nord, à ceux menant à Joué-lès-Tours ou Saint-Avertin au sud.
Chaque année, la ville s’engage par ailleurs à dresser un bilan de santé de du fonctionnement de la Loire, en partenariat avec la Mission Val de Loire. Le premier bilan sera d’ailleurs présenté ce lundi en conseil municipal.
